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EVANESCENCE @ Olympia (16/11/11)

Il y a cinq ans, le quintette de Little Rock investissait la salle du Boulevard des Capucines pour présenter “The Open Door”. C’est à nouveau cette scène mythique que le groupe a choisi pour promouvoir le petit dernier de la discographie, “Evanescence”, paru en octobre dernier. L’occasion de voir si l’unité du groupe est bien là ou non.


La première chose qui frappe c’est le public intergénérationnel de l’Olympia sold out. Il y a des jeunes accompagnés de leurs parents, des moins jeunes. Ce n’est pas étonnant puisque Evanescence est un peu l’un des groupes qui a ouvert le rock au grand public au début des années 2000.


20h, les lumières s’éteignent et laissent place à la première partie : Me, qui remplace Fair To Midland, ayant annulé leur tournée suite au départ de son bassiste. Ce sont donc les australiens qui ont l’honneur d’ouvrir pour les américains, deux mois après l’avoir fait pour Yellowcard à la Flèche d’Or. Les quatre garçons dans le vent au look so british nous balancent à travers huit titres issu de l’EP “Like A Fox” un neo rock influencé par The Beatles, Muse ou encore Queen pour la voix haut perchée du chanteur Luke Ferris. Au niveau de la prestation, les membres sont multi instrumentistes et n’hésitent pas à échanger leur instruments. Mention spéciale pour le solo de batterie de Mike Rogers assisté par Michael Godde (basse) qui a un peu plus réveillé le public pas très convaincu par la performance pourtant agréable de Me. En plus d’un problème technique du bassiste, la longueur du set et la différence de style par rapport à Evanescence n’ont pas vraiment aidé. Sans compter que la plupart espérait voir The Pretty Reckless. Au bout de quarante minutes de choeurs, de guitares et de pédales wah-wah, le groupe quitte la scène sous les applaudissements.


Pendant l’entracte, les roadies installent la scène pour Evanescence. Au milieu, on découvre le kit de Will Hunt (batterie) situé en hauteur avec le logo du groupe sur la peau alors que trône de chaque coté des rangées d’amplis. L’attente est interminable, ça siffle. Le public s’impatiente.


21h15, enfin ! Une petite intro tonne suivi des frappes de Will introduisant l’entêtant single “What You Want”. Amy Lee (chant), Terry Balsamo (guitare), Troy McLawhorn (guitare), Tim McCord (basse) sont dans la place et enchaînent avec “Going Under” qui fera l’unanimité de l’audience. Bonne surprise : la frontwoman assure plutôt bien en live, ce qui n’était pas toujours le cas par le passé. Le chant est puissant, exactement comme sur CD. Niveau son, ça envoie le bois, tous les instruments et la voix sont audibles. Les jeux de lumières sont magnifiques et nous mettent parfaitement dans l’ambiance intimiste du show. Par ailleurs, des motifs différents avec le logo géant du groupe sont projetés sur la toile de fond durant chacun des dix-sept morceaux du set. Sur scène, c’est la sexy Amy Lee, vêtue d’un haut et d’une jupe noire aux bas bleus et roses, qui fait le show. Elle passe du piano au milieu de scène aux claviers à droite, courant dans tous les sens et headbanguant à fond. “Merci Paris, ça fait si longtemps merci.”, lance la chanteuse à la foule très réceptive et chaleureuse avant “The Other Side”. Niveau communication, c’est toujours aussi minimaliste, à part les remerciements et les annonces des chansons. Promo oblige, la setlist est composé à 50% de morceaux tirés de “Evanescence” et à 50% de titres répartis entre “Fallen” (2003) et “The Open Door” (2006). Bien qu’avec son dernier album Evanescence a voulu montrer que c’est un groupe à part entière et non juste Amy, force est de constater que sur scène, ce n’est pas encore ça… La seule et unique membre originel maîtrise totalement sa voix et dégage une telle énergie qu’elle efface quasiment ses musiciens à l’exception peut-être du métronome Will Hunt. Terry, Troy et Tim se contentent eux de faire leur job et ils le font plutôt bien. Terry et Will donnent le “la” pour “Made Of Stone” sur lequel le batteur frappe à cœur joie, pendant qu’Amy harangue les premiers rangs en délire. Le piano apparaît au milieu de la scène. “Merci beaucoup”, déclare Amy en français avant de jouer les premières notes de “Lost In Paradise” dans un silence religieux. Un moment d’émotion à en donner la chair de poule. La voix d’Amy est seule avant l’arrivée des instruments l’accompagnant. Les téléphones et autres appareils sont de sortie pour immortaliser ce moment magique. La chanson se finit par une ovation suivi de “My Heart Is Broken”, le nouveau single de “Evanescence”. La performance ne faiblit pas jusqu’à “Call Me When You’re Sober” même si Amy est en sueur tandis que ses musiciens sont presque à bout. Ces derniers seront emportés par le public qui se réveille enfin. A noter le petit moment de solitude pour Will durant son jonglage des baguettes. Le groupe enchaîne avec deux titres de “Fallen”, “Imaginary” et le fameux “Bring Me To Life”, chanson qui a révélé Evanescence pour le plus grand bonheur des fans de la première heure qui reprendront les parties de Paul McCoy. C’est beau à voir. Les trois “T” semblent être plus présents sur ce dernier morceau avant le rappel. Il était temps ! Tout l’Olympia est en harmonie avec le groupe. 22h12, Amy remercie le public et tous quittent la scène pour le rappel. Ça hurle, ça tape des pieds. Des “Amy ! Amy !” sont scandés par le public, du moins pour ceux qui résument Evanescence à sa chanteuse. 22h15, Amy refait surface pour interpréter trois chansons supplémentaires. “Vous voulez encore plus de chansons ?”, demande la chanteuse qui enchaîne avec “Never Go Back”. Le piano réapparaît pour “Your Star”. Amy débute seule sur scène avec en fond des étoiles projetées (évidemment !) avant l’arrivée du groupe. “Je vais jouer une dernière chanson et je veux que tout le monde chante”, dixit Amy avant LA ballade d’Evanescence, “My Immortal”. Tout le monde reprend les paroles avec une Amy toujours au top au niveau vocal bien qu’un peu essoufflée. Les musiciens apparaissent une dernière fois pour jouer leur parties. 22h30, c’est déjà la fin. “Merci beaucoup, on se voit bientôt.”, promet Amy Lee.

 

Au bout d’une heure et quart de show, on note que Evanescence a bel et bien évolué. C’est un groupe musicalement parlant. Rien à dire sur la prestation quasi parfaite et quelle voix ! Le combo a voulu que tout le monde se concentre uniquement sur sa musique et rien d’autre. Tout le show était tellement bien calibré qu’il ne laissait place à aucune fantaisie. On en a eu pour notre argent. On aurait souhaité entendre davantage d’anciennes chansons mais le groupe était là pour défendre son nouvel opus éponyme, ce qui est normal. Aucune fausse note mis à part le public français mou du genou et le manque de communication de la formation.

 

Setlist :

 

What You Want
Going Under
The Other Side
Weight Of The World
The Change
Made Of Stone
Lost In Paradise
My Heart Is Broken
Lithium
Sick
Oceans
Call Me When You’re Sober
Imaginary
Bring Me To Life
—-
Never Go Back
Your Star
My Immortal

 

en collaboration avec BringMeToLife.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife