Reports

ED SHEERAN @ Bataclan (27/11/14)

Phénomène révélé en 2011 grâce à son single “The A Team”, Ed Sheeran était de passage jeudi dernier à Paris dans le cadre de la tournée mondiale “X Tour”. Dernière date de son aventure européenne, le musicien souhaitait, avant tout, défendre son second album, “X“, face à un Bataclan qui affichait complet depuis déjà quelques mois. Et, afin de marquer le coup de la meilleure manière qu’il soit, le groupe anglais Saint Raymond a été choisi afin de préparer la foule à l’événement le plus attendu de novembre.

Ouverture des portes à 18h30 et (déjà) la tension est à son comble quant à la place obtenue par les fans. Il faut dire que le public, principalement féminin, ne se laisse pas faire lorsqu’il s’agit d’être à une bonne distance de la scène ou à un bonne place au balcon. Qu’à cela ne tienne, 19h pile s’affiche sur notre montre et voilà que débarque le premier groupe de cette soirée. Connu sous le nom de SAINT RAYMOND, Callum Burrows arrive sur scène, accompagné par ses musiciens. Ayant en commun avec le headliner de ce concert un contrat avec Asylum/Atlantic Records, l’anglais, un tantinet joueur, conquit assez rapidement les personnes présentes pour l’écouter. Il faut dire qu’avec un son pop rock accessible aux tendances électro, la formation ne prend pas le risque d’être trop spécifique face à une audience assez populaire. Ceci dit, avec quelques faux airs d’Imagine Dragons et The 1975, il est quand même intéressant d’assister à ce set vivant, vivifiant et plein d’entrain, nouant magie et persévérance. Pour tout vous dire, les quarante minutes de la performance passeront malheureusement trop rapidement, finissant sur quelques “oh oh” communicatifs ainsi que quelques flashs fameux provenant de la fosse. Quelle excellente découverte !

 

 

Vingt minutes suffiront pour permettre le changement de plateau. On passe d’une scène dessinée par des amplis, des pieds de micro et par une batterie imposante à un simple pedalboard caché par les retours, deux pieds de micro et aucun backline. Quel sobriété pour un artiste qui jouera l’été prochain trois nuits de suite au Wembley Stadium, d’une capacité de plus 80 000 personnes. Pas le temps de plus réfléchir à cette question, ED SHEERAN débarque sobrement sur scène, sans introduction ni présentation, escorté uniquement par son instrument à six cordes. Aussitôt derrière ses équipements sommaires et aussitôt retentit de la scène du Bataclan les premières notes de “I’m A Mess”. Hystérie, pleurs et “I LOVE YOU ED” font instantanément surface face à un anglais concentré et habile. Indétrônable et au centre de toutes les attentions, Edward continue sur sa lancée avec sa pédale de loops, ses guitares, ses deux micros et son morceau “Lego House”, visiblement heureux d’être en France ce soir, avec une population plus que réceptive. “I hope this is entertaining” s’amuse même à dire le chanteur, avant de revenir en force avec “Don’t”, l’un des titres les plus dansants de son second effort studio. Surprenant tout le monde car mettant de côté tout son aspect commercial, c’est avec plaisir que nous confirme Sheeran sa volonté de réaliser des concerts classiques et sans fééries : nous avons en face de nous un musicien à l’état pur; ne possédant comme folie que son instrument qu’il a conquis au fur et à mesure des années. Telle est la ligne de conduite de ce show. Et ca fonctionne, autorisant même le jeune à rapper et se dandiner comme pas permis, narguant les premiers rangs à coup d’aller-retour continus ! Et c’est avec cette recette évidente que l’ami des One Direction va agir durant sa performance de presque une heure quarante cinq, voyant défiler ses plus grands succès (“Drunk”,”One”, “Bloodstream”, “Give Me Love” ou encore “I See Fire”) et jonglant assez subtilement entre ses albums. Le guitariste ne manque pas aussi de s’excuser de ses nombreuses tentatives aléatoires, impliquant, entre autres, une reprise de Stevie Wonder (“Superstition”), de Whitney Houston (“I Will Always Love You”) ou encore de Bill Withers (“Ain’t No Sunshine”), pour le plaisir inconditionnel des enfants, mais surtout des parents qui s’y retrouvent. Autre surprise, l’apparition d’une guitare électrique pour la chanson “Thinking Out Loud”, cassant positivement la rythmique monotone du set, qui, à la longue, tombe assez vite dans du déjà entendue. Non la faute du chanteur : en effet, il est malheureusement vrai que plus d’une heure de loops et de beats répétitifs n’apporte pas grand chose à l’audience, mis à part la satisfaction d’avoir entendu la chanson désirée. Et la piste la plus réclamée ce soir, sans grande surprise, est le titre planétaire “The A Team”, reprise en coeur par tous et toutes. Peu avant le rappel, “You Need Me, I Don’t Need You” met tout le monde d’accord et Ed arrivera à la fin de celle-ci, tant bien que mal, à faire chanter la fosse en harmonie. Enfin, l’un des derniers singles du jeune homme roux “Sing” clôture cette soirée à coup de “oh oh oh” troubles et mérités.

 

 

Au final, un beau jeudi soir en compagnie d’une bonne majorité des 15-20 ans de Paris. La seule reproche à rapporter, mis à part la longueur du set suite au manque d’un petit quelque chose en plus, est un certain manque de respect du public envers le musicien, qui ne manquera pas de le dénoncer. Lorsqu’un artiste raconte un fait qui lui tient à coeur, crier tout son amour pour lui n’est pas forcément bonne chose. Aussi, Il est triste de voir des personnes filmer l’INTEGRALITE du concert avec un smartphone sans faire attention aux personnes derrière : un point de vue sûrement à revoir pour les prochaines soirées. Quoi qu’il en soit, pour ceux qui n’ont pas pu voir Ed Sheeran en ce mois de novembre, il y a toujours la possibilité de se faufiler au Zénith De Paris le 2 février prochain… si possibilité il y a !