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DROPKICK MURPHYS @ Adidas Arena (15/11/25)

En pleine tournée européenne pour défendre For The People, les Dropkick Murphys posent leurs valises en France avec cinq dates. Ce samedi, 15 novembre, l’Adidas Arena de Paris accueille l’ultime étape de cette tournée, une finale explosive mêlant fête, pogo et prises de position politiques.

Frank Turner

Pour ce passage parisien, les Dropkick Murphys investissent une salle plus vaste que lors de leurs précédents concerts au Zénith. La soirée démarre avec Haywire, avant de laisser place à Frank Turner, avec qui ils avaient déjà partagé une tournée en 2020.

Après le set bref mais énergique d’HAYWIRE, FRANK TURNER prend possession de la scène et chauffe instantanément l’Arena. S’adressant au public uniquement en français, il enchaîne une setlist redoutablement efficace : douze titres en 45 minutes. L’ouverture avec l’incontournable “I Still Believe”, véritable hymne aux pouvoirs du rock n’roll, donne immédiatement le ton et les spectateurs reprennent les refrains en chœur.

Les derniers hésitants basculent définitivement à “Photosynthesis”, lorsque Turner demande à la foule de s’asseoir pour mieux se lever et danser sur la ligne “I won’t sit down“. Toujours proche de son auditoire en français, le chanteur livre le premier couplet de “Do One” dans la langue de Molière, déclenchant une vague d’enthousiasme. Le final sur “Four Simple Words” – dont le refrain clame “I want to dance” – transforme la salle en piste de danse géante. L’ambiance est à son comble, et les trente minutes d’attente avant l’entrée des Dropkick Murphys paraissent très longues…

Dropkick Murphys

A 21h, DROPKICK MURPHYS fait son entrée autour du chanteur Ken Casey. Le set s’ouvre avec l’efficace “Hang ’Em High”, avant un saut dans le passé avec “Boys On The Docks”, extrait de Do Or Die (1998). Ce soir-là, le groupe nous propose une setlist qui puise dans son riche répertoire et mélange habilement des chansons anciennes, les incontournables favoris des fans, et les nouveaux morceaux issus de For The People.

L’ambiance est à la fête : ça danse, ça pogote, ça chante à pleins poumons. Mais les messages plus sérieux ne sont jamais loin. “First Class Loser” est ainsi dédié au président des États-Unis, accompagné d’images de Donald Trump projetées en grand écran. L’enchaînement avec “A Hero Among Many” puis “Who’ll Stand With Us?” ne doit rien au hasard : deux titres qui condensent le discours du groupe et leur fidélité aux classes populaires.

Les Dropkick Murphys restent avant tout un groupe de punk – leurs prises de position et le pogo omniprésent dans la salle en témoignent – mais la dimension celtique et irlandaise n’est jamais reléguée au second plan. Cornemuse, mandoline, flûte et accordéon magnifient chaque morceau. On apprécie quelques titres à l’influence irlandaise plus marquée, comme le traditionnel “Finnegans Wake” ou “The Green Fields Of France”. Ce dernier offre même un moment de répit bienvenu au cœur d’un set particulièrement intense. Sous une lumière verte qui enveloppe la scène, les spectateurs allument bougies et téléphones pour accompagner le solo d’Uilleann pipes, créant une atmosphère presque solennelle.

Vers la fin, lors de l’incontournable “Rose Tattoo”, se produit le moment le plus mémorable de la soirée : Ken Casey invite trois personnes à le rejoindre sur scène pour empiler des éco-cups en une gigantesque tour, comme cela avait été fait par quelques personnes pendant la pause (comme évoqué, l’attente a visiblement été longue…). Ce qui suit dépasse toutes les attentes : une pluie de verres vides s’abat sur la scène. Les musiciens tentent d’esquiver tant bien que mal, tout en continuant à jouer à fond, sous les encouragements enthousiastes de l’audience.

Entre fête et engagement

Fête et engagement sont étroitement liés dans ce set extrêmement bien construit. Après ce moment de folie, retour à des sujets plus sérieux avec le révolutionnaire “Out Of Our Heads” suivi de “Citizen CIA” rebaptisé pour l’occasion “Citizen ICE” (ndlr : ICE = service de l’immigration et des douanes des Etats-Unis), interprété en duo avec Austin Sparkman, chanteur de Haywire. “Citizen ICE” est illustré par des images d’actualité pour dénoncer la politique migratoire américaine. Avec “Worker’s Song”, les Dropkick Murphys mettent en lumière un thème qui leur est cher : les conditions des travailleurs. Le concert conclut ensuite sur le très attendu et emblématique “I’m Shipping Up To Boston”, provoquant une explosion d’énergie et d’émotion dans le public.

Avant de nous quitter, les Bostonnais reviennent avec “The Big Man”, extrait du nouvel album en hommage à Fletcher Dragge de Pennywise. Un pari audacieux – mais réussi – de finir sur un titre récent plutôt que sur un gros tube. L’assistance adhère pleinement, prouvant que les morceaux du disque s’intègrent parfaitement au répertoire live des Dropkick Murphys.

Une soirée qui illustre tout ce qui fait la force de ce groupe phare du punk celtique : une énergie inépuisable, des valeurs défendues avec ferveur sur scène et un sens de la fête incomparable.
Une soirée qui illustre tout ce qui fait la force de ce groupe phare du punk celtique : une énergie inépuisable, des valeurs défendues avec ferveur sur scène et un sens de la fête incomparable.

Dropkick Murphys Setlist Adidas Arena, Paris, France, For The People Europe Tour 2025

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