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DREAM THEATER @ Zénith (12/02/17)

Tiens donc, une tournée anniversaire !

Suite à une très longue année consacrée à leur rock opera “The Astonishing”, les Américains de Dream Theater enchaînent avec une nouvelle salve de concerts. Seulement cette fois-ci, il est question de fêter le vingt-cinquième anniversaire de l’album “Images And Words” (1992). Bien que deuxième disque du groupe, sous le nom DT, il s’agit également du premier opus sur lequel figure un certain James LaBrie (chant).

Cette première date française -la seconde ayant lieu le 2 mai à Toulon- a donc lieu au Zénith De Paris, salle qui voit quasi systématiquement le quintette poser ses valises. La première surprise sera de constater que le Zénith est loin d’être plein. Les gradins hauts sont fermés, les grands rideaux sont tirés. Curieux. DT joue généralement à guichet fermé en France mais force est de constater que ce n’est pas le cas ce soir.

Aucune première partie n’est prévue, la formation s’habitue de plus en plus au “An Evening With” qui les voit jouer entre deux et trois heures à chaque fois. La première partie débute à 19h. “The Dark Eternal Night” tiré de “Systematic Chaos” (2007) démarre les hostilités avec puissance. John Petrucci (guitare), Jordan Rudess (claviers), John Myung (basse) et Mike Mangini (batterie) envoient les premières déferlantes sonores tandis que LaBrie arrive par la suite sur l’imposante scène du Zénith. Cette première partie se révèle au final assez curieuse car les titres proposés semblent être un fourre-tout -pour être grossier- de divers titres tirés de différents albums. Deux titres tirés de “The Astonishing”, autant dire que ce choix est sacrément osé, sachant que cet effort studio a divisé les fans et que le cycle de cet ambitieux projet est clos. L’instrumental “Hell’s Kitchen” renvoie le public à 1997 et “Falling Into Infinity” tandis que “As I Am” effectue une piqûre de rappel pour “Train Of Thought” (2003). L’audience est quant à elle ravie d’entendre ce morceau, l’ambiance prenant peu à peu plus de consistance. “Breaking All Illusions” met quant à lui fin à cette partie de fort belle manière.

 

 

Quinze minutes d’entracte et place à “Images And Words” en intégralité. “Pull Me Under” embrase sans attendre une foule en délire. Ce classique du groupe démarre un set dantesque. Chaque début de chanson est jouissif. Chaque transition, solo, refrain; l’écoute en elle-même de cet essai est un pur moment de bonheur, alors que dire de sa version live ? Qui plus est avec un son parfait. Parfait, c’est d’ailleurs ainsi que l’on peut qualifier cette partie du concert. De “Take The Time” à “Surrounded”, ou “Under The Glass Moon” et “Metropolis Pt 1: The Miracle And The Sleeper”, que dire ? Rien, il suffit de se laisser aller et d’écouter et de vivre cette démonstration. Un quart de siècle et des milliers d’envolées plus tard, James LaBrie n’attaque plus ses aigues de la même manière et une petite faiblesse est à noter de temps à autre. Néanmoins, le contraste entre le premier et le second set est saisissant. Plus précisément encore, les derniers opus sont, certes, appréciables et présentent d’excellents morceaux mais ils semblent plus lisses. Après le récital de “Images And Words”, le constat est d’ailleurs sans appel. Cet album présente une incroyable densité, une créativité de très haut niveau et est techniquement dantesque. Bien évidemment, chaque groupe évolue au fil de sa carrière, mais ce soir, c’est plus flagrant encore.

 

 

“Learning To Live” terminé, DT se retire et place au final, au rappel. Et là encore, l’offrande est sublime puisque c’est “A Change Of Seasons”, le titre éponyme, et l’intégralité de ses sept parties, qui vont mettre un point final à cette exceptionnelle deuxième partie. Le rappel faisant vingt-trois minutes, autant vous dire que ce n’est pas commun !

 

 

Le concert se termine sur une note aérienne, en toute tranquillité. Dream Theater a, sur le papier et dans les faits, dignement fêté l’un de ses meilleurs albums. Malgré un premier set quasi hasardeux et un spectacle visuel absent -quelle dommage- l’excellent son et la grandeur de la seconde partie ont conquis les fans.

Setlist :

The Dark Eternal Night
The Bigger Picture
Hell’s Kitchen
The Gift Of Music
Our New World
Portrait Of Tracy
As I Am
Breaking All Illusions
—-
Pull Me Under
Another Day
Take The Time
Surrounded
Metropolis Pt. 1: The Miracle And The Sleeper
Under A Glass Moon
Wait For Sleep
Learning To Live
—-
A Change Of Seasons: I The Crimson Sunrise
A Change Of Seasons: II Innocence
A Change Of Seasons: III Carpe Diem
A Change Of Seasons: IV The Darkest Of Winters
A Change Of Seasons: V Another World
A Change Of Seasons: VI The Inevitable Summer
A Change Of Seasons: VII The Crimson Sunset