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DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2018 – Quel bilan ?

Pour sa troisième édition, le Download Festival s’est de nouveau installé à la base aérienne 217 de Brétigny-Sur-Orge. Au programme, non pas trois, mais quatre jours de rock/metal avec en tête de locomotive : Ozzy Osbourne, Marilyn Manson, Foo Fighters et Guns N’ Roses ! Alors, qu’en retenir ?

Malgré l’emplacement du festival qui compte bien rester au même endroit en 2019, l’organisation a plutôt bien assuré au niveau de l’accessibilité du site, permettant ainsi aux festivaliers d’arriver à temps pour les premiers groupes. Et ce, notamment grâce à des navettes régulières entre la gare de Brétigny et la base aérienne 217. Cependant, on ne peut pas en dire autant pour le parking côté fluidité, surtout le soir où il faut parfois attendre au moins une bonne heure pour pouvoir sortir de l’enceinte du festival. Sans parler du personnel parfois incompétent et non briefé qui ne sait pas guider correctement les automobilistes. Il faut dire que l’accès voiture n’est vraiment pas pratique et encore moins rapide.

Contrairement à l’entrée pour récupérer son bracelet, il n’y a pas beaucoup d’attente, tout comme pour la fouille. Pour la sécurité, les contrôles sont corrects même si parfois peu poussés. Néanmoins notons deux choses. Tout d’abord, des contrôles policiers étaient effectués lors des sorties prématurées des festivaliers durant les têtes d’affiche comme le dimanche. Où sacs étaient contrôlés lors de la sortie pour vérifier si un ou plusieurs individus n’avaient pas volé des dizaines et des dizaines de portable, comme ce fut le cas l’année précédente. Ce type de contrôle est, il faut le dire, assez rare, surtout en sortie d’événement, mais plutôt bien vu.

 

 

La seconde remarque concernant la sécurité concerne le quatrième jour. Les contrôles étaient beaucoup plus sévères (à cause des GN’R ? Etrange). Les agents cherchaient, sans l’autorisation des festivaliers, directement dans les sacs, alors qu’ils ne possèdent théoriquement pas du statut pour le faire -seul des agents de police peuvent- allant même jusqu’à ouvrir les paquets de cigarette à la recherche de stupéfiants. De plus, la tolérance envers les appareils photo fut plus sévère aussi et quelques festivaliers n’ont pas été autorisé à entrer sur le site. Passons.

 

 

Autre point d’amélioration : l’organisation a bel et bien retenu les leçons de la précédente édition et a donc anticipé les aléas concernant la météo : il y a enfin des coins d’ombres, même si le nombre de points d’eau est encore assez faible. A noter que quelques points d’eau sont clairement indiqués comme non potables, c’est un peu étrange tout de même. Une manière d’inciter à la consommation ? Le système cashless est censé être rapide alors que les points de rechargement sont monstres. Heureusement, la présence d’une meilleure couverture réseau sur la base aérienne 217 permet de recharger directement via l’application et de ne pas perdre de temps, mais celui-ci est parfois poussif. Ce n’est pas pour ça qu’il n’y a pas de file d’attente devant les bars ou les stands de nourriture. A noter qu’il n’y a toujours peu ou pas d’alternatives pour les végétariens et encore moins les végans.

 

 

Côté ambiance, difficile à dire. Le festival peine encore à se créer une identité et à proposer une expérience totale. Les à-côtés sont trop nombreux, et le site étant très grand, parait parfois vide. L’affiche est elle plutôt alléchante, mais le reste doit également suivre. De plus, hormis aux concerts, on doute fort que les festivaliers ont envie de se prendre en photo. Les concerts, répartis sur quatre scènes (cinq scènes pour les campeurs), s’enchainent plutôt bien donc les festivaliers n’ont pas le temps de profiter de ce qu’il n’y a pas autour. A noter également que certains groupes comme Ultra Vomit auraient largement pu jouer sur la Main Stage 2 au lieu de la Warbird Stage, cela aurait évité que la chapiteau déborde et soit inaccessible. De même, il était fort dommage de programmer des groupes tels que Stone Broken et Jared James Nichols au camping. Que le camping fasse la promotion des groupes français, c’est une très bonne chose, mais de caler des groupes tels que les deux premiers cités, c’est très regrettable.

De la même manière, on comprend difficilement la programmation du lundi. Pourquoi se priver de la Main Stage 2 ? Les aller/retour étaient inutiles entre le Warbird et la scène principale lors du dernier jour.

 

 

Par ailleurs, parlons des concerts; particulièrement du son sur les Main Stage qui laisse parfois à désirer, surtout pour un festival de cet envergure. Sans parler de la pelouse de la base aérienne 217 qui n’est pas tondue pour le festival et les crevasses dans le sol. Bonjour les chutes surprises !

Succès en demi-teinte donc pour cette troisième édition du Download Festival France : si le line up rock/metal, toujours aussi mainstream qu’en 2017, a tenu toutes ses promesses, côté chiffre, le succès n’aura pas été entièrement au rendez-vous. Live Nation n’ayant réussi à attirer seulement 120 000 spectateurs sur les quatre jours, soit 20 000 de moins espérés par les organisateurs. Ce constat était visible, particulièrement durant les concerts des têtes d’affiches. Il suffit de voir les publics clairesemés durant Foo Fighters et surtout Guns N’ Roses, la pire affluence du festival, pour s’en rendre compte. Comment l’expliquer ? Primo, à part l’exclusivité Ozzy Osbourne, les trois autres headliners (Marilyn Manson, Foo Fighters, Guns N’ Roses) sont déjà passés par la capitale il y a peu de temps. Secundo, la journée du lundi étant en semaine, la plupart des gens travaillent donc ne peuvent pas se permettre de poser leurs jours. Et non, les autres raisons qui expliquent cette faible affluence ne se justifient non pas faute de mauvais temps (manque de pot, il a fait beau et chaud les quatre jours !) ni par les grèves, mais par le manque d’un je-ne-sais-quoi qu’on avait déjà signalé l’an dernier.

 

 

Enfin un élément important est à noter : les dates de l’édition française ne coïncident plus avec l’édition anglaise, comme ce fut le cas en 2016 et 2017. La proximité géographique aurait de nouveau permis de rapatrier des groupes présents à Donington Park (il faut bien avouer que la programmation anglaise était folle !). Vous allez signaler que l’édition espagnole se déroule plus tard, et c’est un fait en effet. Mais celle-ci se déroule après le Hellfest et le Graspop qui occupent le gros week-end suivant. Alors pour quelle raison les dates changent de cette manière ? Raison logistique ? La concurrence ? Mystère.

 

 

Allez on y croit, l’édition 2019, s’il y en a une, sera la bonne !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife