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DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2017 – Jour 3 (11/06/17)

Troisième et dernier jour de cette seconde édition du Download Festival en France et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on termine en beauté ! Entre les prometteurs Creeper ou Red Sun Rising, les incendiaires Architects et Stray From The Path et les poids très lourds Prophets Of Rage et Green Day, nulle doute que cette journée risque d’être riche en sensations fortes !

TESSERACT (Main Stage 2) – La sensation Tesseract est de retour à Paris un peu plus d’un an après son dernier passage au Divan Du Monde. Si le son sur les Main Stage n’est pas au top, Tesseract s’en sort avec les honneurs. Une prestation de qualité, bien aidé par la finesse technique de chacun des prodiges composant le groupe. Un set maitrisé, sans grande envolée mais une prestation sérieuse et professionnelle pour la formation originaire de Milton Keynes.

ASTROID BOYS (Sptifire Stage) – Nouvelle sensation made in UK, Astroid Boys c’est un mélange de hardcore avec une grime très sombre. Plus hip hop que Hacktivist et plus dark aussi, le groupe originaire de Cardiff frôle pour la première fois le sol français. Même écrasé par la chaleur du jour, le groupe offre une prestation intense et sauvage. Très communicatif, les 2 MC’s n’hésitent pas à faire du public leur chose afin de rendre ce moment vraiment marquant. On les retrouvera en première partie d’Enter Shikari en décembre prochain, et on a hâte !

LEOGUN (Main Stage) – En ce dimanche après-midi, dernière journée de festival, mais également la plus chaude (30°c), il y a les festivaliers en quête de points d’ombres (il y en a très peu sur la BA 217), et et il y a les plus courageux, qui suivront le premier groupe de la Main Stage. Tommy Smith (chant/guitare), Matt Johnson (basse) et Mile Lloyd (batterie), qu’on avait déjà vu en première partie d’Airbourne à l’Olympia, balanceront un rock n’roll teinté d’influences bluesy, avec un son proche de celui de Wolfmother pour la voix du chanteur, de The White Stripes pour les riffs de guitares et Queens Of The Stone Age pour le groove.

RED SUN RISING (Warbird Stage) – On peut faire l’ouverture de Skillet et quand même être un excellent groupe de musique. Preuve en est avec Red Sun Rising qui, après une première visite sur le sol français en novembre dernier, revient pour le Download Festival français afin de nous balancer son stoner rock très bien fait. Les chansons sont couillues sans être caricaturales et une bonne dose mélodique vient faciliter l’écoute ! Le son est excellent et le quintette n’hésite pas à nous partager leur joie d’être présent. Définitivement une formation qui mérite d’être revue !

CREEPER (Spitfire Stage) – Creeper aka l’un de nos coups de coeur de cette seconde édition du Download Festival France. On se demande par ailleurs pourquoi les programmateurs du festival ne les ont pas programmé sur une plus grande scène plutôt que sur la plus petite des quatre scènes de la BA 2017. La veille, la jeune formation était sur la Main Stage du Download Festival à Donington Park.

 

 

Mais qu’importe, les kids sont au rendez-vous, surtout aux premiers rangs, reprenant en chœur les paroles de chacun des sept hymnes du premier album “Eternity, In Your Arms” et certains iront même jusqu’à former un petit circle pit à la demande du frontman Will Gould ! Avant de terminer cette communion par la ballade “I Choose To Live”, le chanteur enverra un message plein de résonance particulièrement ici : “Nous avons un choix à faire. Un choix de vivre et de ne pas avoir peur de ce monde.”, en référence aux tragédies de Manchester et Londres, mais aussi évidemment ceux de Paris. A découvrir absolument pour les fans de My Chemical Romance dont Creeper est le digne successeur !

 

 

COHEED AND CAMBRIA (Warbird Stage) – Le souci lorsque l’on ouvre son set sur la meilleure chanson de son répertoire, c’est que la suite est forcément en deça ! Désirant taper fort d”ntrée, les Coheed and Cambria balancent un “Welcome Home” dantesque sur laquelle Claudio Sanchez dégaine sa SG double manche et envoie du solo à tout va ! La suite du set sera plus laborieuse. Le quatuor joue nickel et le son est plutôt bon, mais le groupe est un peu en pilote automatique, ce qui empêche le public de vraiment en prendre plein la tête. On retiendra la poppy “The Suffering” et l’excellent final sur “In Keeping Secrets Of Silent Earth: 3”.

 

 

ARCHITECTS (Main Stage 2) – Inutile de les présenter, les Dieux nous ont peut-être abandonné mais les titans ne sont visiblement pas prêts à lâcher le steak. L’attente autour du quartette originaire de Brighton est énorme et l’on ne s’y trompe pas, les premiers cris de “Nihilist” enflamment une fosse qui n’en demandait pas tant. Sam Carter n’a pas encore pris la parole que l’audience forme des circle pits et des wall of death spontanément. Un tel accueil rend le groupe forcément très heureux. On sent que cette année de tournée depuis le décès de Tom a permis aux musiciens de ne plus appréhender la scène comme quelque chose les tenant obligatoirement dans le souvenir de leur défunt leader. Bien que voir Architects sur une Main Stage est gratifiant, la piètre qualité du son ne rendra pas hommage à la finesse des compositions des Anglais.

 

 

 

Mais qu’importe, avec une setlist concentrée sur les deux derniers albums (exception faite avec “These Colors Don’t Run” dans les premiers instants du set), le groupe dégainera un grande nombre de tubes imparables et achèvera l’assemblée avec un brillant final “A Match Made In Heaven” et “Gone With The Wind”. Chanson toujours émouvante à l’évocation de Tom Searle, la foule rendant toujours un bel hommage au frère de Dan. Architects continuera sûrement la musique malgré ce drame présent dans l’esprit de tous, et nul doute que les membres auront un public d’une dévotion incroyable pour les aider.

 

 

LOST SOCIETY (Spitfire Stage) – Toujours en plein cagnard, les festivaliers se délecteront du quatuor finlandais, heureux de jouer en plein soleil (forcément ça les change !), qui mettront une ambiance de folie avec leur thrash metal simple mais efficace. Même si la foule est éparse, cela n’empêchera pas cette dernière de lancer un circle pit pour le plus grand plaisir des quatre musiciens venus défendre le dernier album “Brainded”. Des riffs, des headbangs à gogo, telle est la recette de Lost Society !

 

 

STRAY FROM THE PATH (Warbird Stage 2) – A peine le temps de digérer Architects que l’on file déjà vers la Warbird Stage pour voir les Stray From The Path. Le groupe de Drew York ne prend pas le temps de s’échauffer et balance “The New Gods” et l’incendiaire “Outbreak” d’entrée. Le set est énergique et violent à souhait, le charisme du frontman fait le reste, bien que sa prestation vocale soit d’une grande qualité. Les tubes issus de “Subliminal Criminals” (2015) s’enchainent sans faiblir. Drew lancera le brûlot “D.I.E.P.I.G.” en brandissant son majeur contre Ian Watkins et Front Porch Step, deux artistes ayant utilisé leur notoriété pour avoir des conversations pas hyper catholiques avec des filles mineures. L’inédite “The House Always Wins” sera ensuite balancée comme contestation à la politique américaine et le public en se gênera pas pour communier avec le groupe sur les refrains frondeurs de ce tube en puissance. Et ce sera le plus beau résumé qu’on puisse faire de ce set : Stray From The Path ouvre les consciences et le fait avec goût. On ne peut que le remercier pour ça.

 

 

SUICIDAL TENDENCIES (Main Stage) – 17h, il est l’heure de mettre son bandanas… ou plutôt d’accueillir les vieux de la vieille du crossover thrash sur la grande scène du Download Festival France ! Malgré de nombreux changements de line up depuis sa création en 1980, le charismatique frontman Mike Muir, actuellement accompagné à la batterie par Dave Lombardo (ex-Slayer, Philm), mettra tout le monde d’accord avec neuf morceaux mêlant heavy, funk, hardcore, metal. Alors que le douzième effort studio “World Gone Mad” est sorti en septembre dernier, seul “Clap Like Ozzy” sera joué. Ce set énergique de moins d’une heure verra surtout l’apparition du plus gros circle pit de tout le festival !

 

 

NORTHLANE (Spitfire Stage) – Avec un nouvel album fraîchement paru, “Mesmer”, c’est en toute logique que les metalcoreux australiens lui consacrent plus de la moitié de leur temps de jeu (six titres sur dix) Entre samples électro et le chant de Marcus Bridge alternant entre voix clair et growl, le quintette attire les curieux autour de la scène, si bien que comme pour d’autres concerts, il est difficile de se frayer un chemin dans la foule.

 

 

RANCID (Main Stage) – Deux heures avant, on a eu droit aux vétérans du crossover thrash, cette fois-ci, place aux papys du punk rock menés par Tim Armstrong, dont la présence se fait tellement rare en France. Il faut dire que le dernier passage parisien remonte à 2012, à l’occasion des vingt ans de carrière des Californiens. Aujourd’hui, comme le rappelle le chanteur, c’est pour célébrer les vingt-cinq bougies. Et le quatuor n’est pas venu tout seul, puisqu’il est armé du nouvel album “Trouble Maker” paru deux jours plus tôt. Mais le public est surtout venu écouter les tubes tels que “Fall Back Down”, “Time Bomb” et autres “Ruby Soho”. C’est d’ailleurs l’enchainement de ces trois morceaux qui obligera le groupe à finir en retard sur son créneau horaire. Mais vu l’amour émanant de ce set, tout est pardonné ! En espérant de ne pas devoir attendre cinq années de plus avant de pourvoir s’enjailler sur du Rancid.

 

 

PROPHETS OF RAGE (Main Stage 2) – Dire que ce concert était attendu serait un doux euphémisme. Les 3/4 de Rage Against The Machine combinant avec des membres de Cypress Hill et Public Enemy, ça sonne presque trop évident pour ne pas sentir le coup fourré. Et pourtant. Tous les musiciens entrant sur scène poing levé, il n’en faut pas plus pour que l’audience se mette au diapason. Et c’est alors que débute un grand n’importe quoi. Avec la chanson “Prophets Of Rage” tout d’abord. Puis une première reprise de RATM avec l’incroyable “Testify”. Au final, le set se composera surtout de reprises de la légendaire formation du début des années 90, d’un super medley avec de grands classiques hip hop et d’une hargne palpable pour accompagner le tout. Le son est nickel, ce qui est assez impressionnant pour une Main Stage. La section rythmique formée par Tim Commerford et Brad Wilk est ahurissante de puissance et de groove. Et lorsque l’on ajoute le génie de Tom Morello et la gouache Chuck D et B-Real, le cocktail est détonnant !

 

 

L’alchimie trouvée par Prophets Of Rage est vraiment plaisante à voir. Ce qui s’annonçait comme une espèce de tournée best of donne de bons signes quant à l’avenir; le premier single de l’album à venir, “Unfuck The World”, est un super morceau qui rend très bien en live. Le groupe s’autorisera tout de même une petite pause émotion au milieu de toute cette rage : “Like A Stone” d’Audioslave sera jouée instrumentalement en hommage au récent décès de Chris Cornell. Le tout avant de clôturer le set par “Bulls On Parade” et, bien entendu, l’inénarrable “Killing In The Name”, oeuvre majeure de la musique alternative, qui figera le temps pour se graver sur le coeur et le poing de chacun.

 

 

Les Prophets sont définitivement revenus prêcher la bonne parole.

 

 

GREEN DAY (Main Stage) – Alors qu’il fait encore jour, cette deuxième édition du Download Festival France sera clôturé par le dernier headliner de ces trois jours : Green Day ! Que peut-on dire de ce concert ? Difficile de répondre à cette question, tant ce dernier show ressemblera quasiment à l’identique à celui du 3 février dernier à l’AccorHotels Arena.

Seule la setlist, version festival, sera amputée de deux morceaux, “Burnout” et “Scattered”. Autrement, on retrouvera tous les ingrédients qui font la recette d’un concert du trio : la diffusion du “Bohemian Rhapsody” de Queen, “Blitzkrieg Bop” des Ramones (et la fameuse danse du lapin rose) et la B.O de “Le Bon, La Brute Et Le Truand” en début de set, les changements de backdrop, les effets pyrotechniques, les confettis, le canon à T-shirt, la lance à eau de Billie Joe Armstrong, le partage de scène avec les fans… Sans oublier les discours engagés anti-Trump ou sur l’unité du frontman entre deux chansons.

 

 

Pour les fans ayant déjà assisté au dernier concert parisien, c’est du déjà vu mais c’est également l’assurance de revivre un excellent set. Pour les néophytes, il s’agit d’un véritable spectacle à l’américaine, du pur entertainment qui peut à la fois séduire ceux qui n’avaient jamais vu Billie Joe Armstrong, Mike Dirnt et Tré Cool en live ou bien tout simplement les rebuter. C’est sur qu’entendre tout au long de la soirée les “heeyyyyyy hoooooo!!!” du chanteur peut très vite devenir insupportable. Mais personne ne peut nier le fait que Green Day est le champion pour faire le show grâce à son trublion de leader, qu’on soit fan ou non !

 

 

2h30 de “feel good”, on ne pouvait mieux rêver en guise de final de ce Download Festival France 2017, surtout en ces “temps troubles” (vous l’avez ?)

 

 

Cette seconde édition s’achève donc avec un sentiment global de satisfaction. Cette journée du dimanche nous aura apporté bon nombre de bons moments avec les sets majestueux de Creeper et d’Architects. Si le show proposé par Green Day est resté très classique (dans les habitudes du trio californien), le vrai temps fort a été l’avènement des Prophets Of Rage, définitivement le meilleur concert de ces trois jours. Pour un bilan plus global du festival, ça se passe ici !

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Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN