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Dope D.O.D. @ La Maroquinerie (25/10/13)

Jusque-là entre Dope D.O.D. et RUL ça avait toujours été des rendez-vous manqués. Un set planifié en plein milieu de celui de Green Day à Rock En Seine 2012. Un concert annulé en mai dernier. On commençait à se dire qu’on n’arriverait jamais à les voir. Finalement la malédiction semble avoir été levée et ce 25 octobre 2013 sera enfin la bonne.

Mais avant les headliners tant attendus, le public aura droit à un DJ set d’une petite vingtaine de minutes pour ouvrir les festivités. Un électro parfois cinématique, plutôt entrainant, qui aura pour qualité d’échauffer la salle tranquillement avant la suite des hostilités. Tranquillement c’est bien le mot quand on pense à la séance de cardio training à suivre.

 


Après une petite demi-heure d’attente pour installer la scène, les lumières s’éteignent et entre sur scène Dr Diggles, DJ de la formation. “Are you ready Paris for DOPE D.O.D. ?” Ready or not, il faudra bien se les prendre dans la tronche. Les trois MCs made in Netherlands rentrent chacun leur tour sur scène. Savante manière de faire monter la pression et c’est franchement réussi. La fosse boue littéralement, toutes les mains sont levées et ne s’abaisseront pas du set. Les paroles sont reprises en cœur, tant et si bien que si la vibe de Dope D.O.D. n’était pas si dark on pourrait se croire à une session gospel du dimanche. C’est un concert de hip hop et pourtant on retrouve beaucoup des ingrédients de certains concerts de punk auxquels on est habitué. Alors chez Dope D.O.D. on prône la consommation d’alcool et autres substances illicites et le “fuck you if you don’t like me!”. Les joints tournent un peu partout dans la salle, la transformant en aquarium (on se croirait de retour à certaines soirées lycée/fac période rebelle). Et puis pour en rajouter une couche, le groupe paiera sa tournée vodka/whisky aux premiers rangs. Bon, soit. Mais Dope D.O.D. ce n’est pas qu’une vague attitude de rebelle de banlieue. Au-delà de ça, il y a une vraie identité visuelle et sonore. Des coupes de cheveux déglinguées aux lentilles de contact fluos, des clips aux projections en fond de scène, le tout marié à un style hip hop classique. Même chose niveau son, les voix des trois MCs sont assez folles, c’est Dr Jekyll et Mr Hyde au pays des lascars. Disons simplement que Dope D.O.D. est le genre de groupe qui peut ouvrir pour Korn, Limp Bizkit ou Snoop Dog sans choquer personne. D’un point de vue setlist ce soir on aura eu du vieux comme du neuf. Content de pouvoir enfin entendre le classique “What Happened” en live, on aura aussi droit à quelques morceaux de leur dernier album, “Da Roach”, sorti en avril 2013. Le tout pour un concert d’une heure dix environ, si on ne compte pas le DJ set final de Dr Diggles sur fond de séance de lap dance improvisé par quelques jeunes femmes du public. Un set honorable sans être trop long, mais en même temps vu l’intensité il était peut être mieux que l’on en reste là.

 


En bref, on est ravi d’avoir enfin pu assister à une performance de ce groupe hors du commun, ce qui en ces temps relativement ennuyeux musicalement, ne fait franchement pas de mal. Le rock ferait peut être bien de jeter un coup d’œil vers les contrées obscures de Dope D.O.D. Il pourrait peut-être en ressortir quelque chose de neuf.

 

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, tout comme les joints. A consommer avec modération.

Crédit photos : Fanny Schneider