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DIE ANTWOORD @ Le Trianon (18/06/13)

Mardi 18 Juin, les sud-africains de Die Antwoord (à prononcer “di hanteveurte” et non “daille antewourde”) étaient en visite à Paris pour mettre le feu à un Trianon sold out. Peut-être êtes-vous déjà tombés sur l’un de leurs clips complètement barrés comme “I Fink U Freeky” ou encore leur dernier né “Cookie Thumper”. Chacune de leurs vidéos postées sur le net crée immédiatement un buzz et cumule des dizaines de millions de vues. Mais alors, qu’est-ce que ça donne en live ? La réponse tout de suite.

Le belge KID NOIZE ouvre les festivités avec des mixes électro entraînants. Bien qu’il soit seul sur scène face à ses platines, il a une certaine présence, il fait bouger les spectateurs, et les intrigue. Comme beaucoup d’autres DJs, Kid Noize porte un masque. Mais à sa grande différence, le sien est une tête de singe des plus réalistes moulée directement sur son visage. Flippant, donc, mais collant parfaitement avec le coté freak de l’ovni Die Antwoord.

 


Le groupe était annoncé pour 20h15 sur le site du Trianon, mais ils se sont faits désirer. L’entracte est interminable, les gens s’agitent, réclament le groupe, en profitent pour aller se désaltérer après avoir sué sur la première partie, ou bien tentent de trouver une meilleure place. En attendant, des morceaux classiques sont diffusés à fond en guise d’introduction, mais les lumières sont toujours allumées. Hystérie générale quand le rideau qui cachait la scène bouge de deux centimètres alors qu’un roadie passe probablement tout simplement derrière. Fausse joie. C’est donc avec vingt minutes de retard que les lumières s’éteignent enfin et que le rideau s’ouvre…

Sur grand écran est projeté le plan final du clip “Enter The Ninja” montrant le visage de Leon Botha qui nous fixe et qui déstabilise pendant deux minutes, sur l’intro de “Fok Julle Naaiers”. Pendant ce temps là, Dj Hi-Tek (un beau bébé auquel il ne vaudrait mieux pas trop se frotter) en profite pour prendre place derrière ses platines, et une fois les lumières allumées, il nous balance ses samples “Dj Hi-Tek will fuck you in the ass”, issus du morceau “Dj Hi-Tek Rulez”. Retentissent les premières notes de “Fok Julle Naaiers” et arrive Yo-Landi Vi$$er en sautillant et fredonnant le refrain, suivie de près par son binôme et époux Ninja, qui entame le premier couplet. Capuchés, les DIE ANTWOORD portent tous deux des survêts orange fluo et des chaussures cosmiques. Le ton est donné d’emblée, on va s’en prendre plein la rétine (et les oreilles, aussi). Commence “Wat Kyk Jy?”, sur lequel Ninja n’hésite pas à faire tomber le haut et montrer ses prouesses en mouvements du bassin. A plusieurs reprises, le duo crie “Pariiiiiiiiiiiis” et la foule est en délire. Ça crie et saute dans tous les sens. Sur l’intro de “Wat Pomp?” arrivent deux danseuses en combi intégrale customisées par Ninja (qui est également réalisateur et artiste plasticien). Après un petit medley “Hey Sexy / Dis Iz Why I’m Hot”, ils entament “Fatty Boom Boom”, le genre de morceau sur lequel on a envie de danser n’importe comment ou même faire une danse de la pluie, surtout quand on commence à ressentir les quarante degrés ambiants. Histoire de faire une petite pause le temps que Yo-Landi aille se changer, Ninja en profite pour intéragir avec le public. Elle revient donc pour chanter “Rich Bitch”, vêtue d’un legging en lamé et d’une doudoune semblable à une couverture de survie. Les deux danseuses en ont également profité pour revêtir elles aussi une combinaison bling bling. Quand on vous disait qu’on s’en prendrait plein la rétine… A la fin du titre, tandis que les danseuses nous font une démonstration de booty shake, Ninja s’éclipse pour aller se changer lui aussi. Pendant ce temps, Yo-Landi envahit l’estrade de Dj Hi-Tek, elle gémit et enlève son manteau pour se retrouver en bikini. Ninja revient, avec son fameux caleçon Pink Floyd. Commence alors le frénétique “Beat Boy”, pendant lequel se gonfle leur personnage Evil Boy, un genre de Casper tenant un phallus aussi gros que lui, et s’ensuit la chanson du même nom. C’est l’heure de se déhancher sur le sulfureux “Baby’s On Fire”. Pour l’occasion, Yo-Landi a enfilé son mini short à effet camel toe (pour le plus grand bonheur de certains). Le public est surexcité. Les balcons tremblent. Tout le monde meurt de chaud (encore plus ceux qui se sont déguisés en Pikachu par exemple) mais tous à fond dedans. Ca danse, ça chante et admire les déhanchés de ces extraterrestres peroxydés. Même entrain sur le tube “I Fink U Freeky”. Ninja se met enfin à réclamer le silence, avec difficulté, afin de lancer un “Paris, we fokin’ love you” avant de reprendre à leur sauce la chanson “Pitbull Terrier” d’Emir Kusturica. C’est sur les booms booms techno de “Never Le Nkemise 2” que Die Antwoord au complet salue et remercie la foule parisienne pour ce concert. Ninja en profite même pour slamer une ou deux fois. Le public les acclame, les applaudit. Il en veut encore. Plus. Mais le groupe quitte la scène avant de finalement revenir quelques minutes plus tard pour un maigre rappel. C’est donc “Enter The Ninja”, le morceau les ayant fait connaître en 2009, qui vient clôturer ce concert qui a semblé extrêmement court car, comme vous l’avez surement compris, on n’a pas eu le temps de s’y ennuyer.

 

 

Setlist :

Dj Hi-Tek Rulez
Fok Julle Naaiers
Wat Kyk Jy?
Wat Pomp?
Hey Sexy / Diz Iz Why I’m Hot
Fatty Boom Boom
Money And Da Power
Rich Bitch
Beat Boy
Evil Boy
Baby’s On Fire
I Fink U Freeky
Pitbull Terrier
Never Le Nkemise 2
—-
Enter The Ninja

par Sparkling Phantom

 

Crédit photos : Robert Gil

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife