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DEFTONES @ Olympia (02/05/17)

Si l’on omet le Download Festival France l’été dernier, le dernier passage de Deftones dans la capitale française remontait à septembre 2013, pour défendre l’album “Koi No Yokan”. Une longue absence qui se justifie tout simplement parce que le groupe devait donner trois concerts les 14, 15 et 16 novembre 2015 au Bataclan. Les terribles événements que l’on connait tous en ont voulu autrement. C’est donc avec un goût de revanche que le groupe de Sacramento revient fouler les planches françaises. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la preuve de sa détermination n’est pas à chercher bien loin, Chino Moreno trouvera la force de jouer deux jours après s’être cassé le pied.

En ouverture, ce sont les Américains de SKYHARBOR qui ont le privilège de chauffer le public. Jouant un metal progressif dans la veine de ce que peut proposer TesseracT (le chanteur du groupe anglais a officié dans Skyharbor sur les deux premiers albums du quintette), la formation va nous offrir un set parfaitement maitrisé. Alliant puissance et mélodie, Skyharbor est généreux en tournures rythmiques complexes et plages ambient très à la mode. Si la maitrise technique des musiciens n’est pas à prouver, l’ennui s’installera petit à petit tant les compos se ressemblent toutes. Une bonne entrée en matière pour un public pas franchement venu là pour découvrir autre chose que les dieux californiens.

 

 

Car après près de quarante minutes d’entracte, ce sont bel et bien les DEFTONES au complet qui débarquent sur scène dans un Olympia chauffé à blanc. Chino boitille et se déplace avec une minerve au pied, mais dès ses premiers cris, on a l’assurance que le charismatique frontman est dans un bon jour. Les Américains vont proposee un set sous forme de best of au public parisien. Bien qu’officiellement venu présenter “Gore“, le petit dernier datant d’avril 2016, Deftones va surtout voyager dans l’intégralité de sa discographie. “White Pony” (2000) sera, évidemment, le disque le plus représenté mais quelques petites surprises viendront pimenter le tout. “Diamond Eyes”, bien qu’habituelle désormais, sera joué en début de set et sera le premier refrain de la soirée que l’assemblée entonnera avec enthousiasme. Bien que le son soit particulièrement catastrophique ce soir, les Californiens ne perdront jamais une goutte de leur joie d’être à Paris.

 

 

Au rayon des raretés, les fans pourront se réjouir d’avoir deux titres issus de “Saturday Night Wrist” (2006), ou encore la très rare “Teething”. Le groupe bénéficiera d’un lightshow de haute volée, imprimant une ambiance particulière à chacune des chansons jouées ce soir. La tension montera petit à petit tout au long du concert, avec une audience se lâchant de plus en plus jusqu’à l’apothéose arrivant sur le quatuor magique “Digital Bath” / “Change (In The House Of Flies)” / “Be Quiet And Drive (Far Away)” / My Own Summer (Shove It), retournant un Olympia déchainé.

 

 

Retrouvant la scène après une ovation de l’auditoire parisien, le quintette achèvera son monde avec la légendaire “Back To School (Mini Maggit)” et la non-moins culte “Rocket Skates”. Les musiciens quitteront définitivement la scène, sourire aux lèvres, au son du “Purple Rain” de Prince, que le public s’époumonera à chanter afin de terminer dans la bonne humeur.

 

 

 

Bien que la qualité du son ait gâché la pureté des chansons de Deftones, les Californiens ne se sont pas empêchés de rappeler qu’ils sont les patrons. Un peu d’autorité ne fait jamais de mal !

Setlist :

Korea
Elite
Diamond Eyes
Kimdracula
Tempest
Swerve City
Gore
(L)MIRL
Geometric Headdress
Cherry Waves
Minus Blindfold
Teething
Digital Bath
Change (In The House Of Flies)
Be Quiet And Drive (Far Away)
My Own Summer (Shove It)
Headup
—-
Back To School (Mini Maggit)
Rocket Skates

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN