Reports

DEATH ANGEL @ La Maroquinerie (08/12/13)

Tandis que les concerts se suivent sur un rythme hallucinant en cette fin d’année, il y a bien une date qu’il ne fallait pas rater et celle-ci aura tenue toutes ses promesses !

L’ouverture des portes se fait assez tardivement à la Maroquinerie, en ce dimanche 8 décembre. Quelques fans étaient d’ores et déjà présents sur les lieux et la plupart d’entre eux n’arriveront que bien plus tard dans la soirée. Avec un plateau à quatre groupes, le temps de jeu des premières parties allait être fortement réduit. Tout commence avec ADIMIRON. Formation italienne, le public parisien se sera peut-être souvenu que nos voisins avaient ouvert pour Annihilator, au Divan Du Monde, il y a de ça trois ans. Le premier élément qui attire l’attention est la petite avancée, qui est en fait une flycase de la tournée, qui “allonge” la scène de quelques centimètres, histoire de permettre à tous les membres du groupe de tenir sur scène. En effet, avec l’installation d’une seconde batterie, que les premiers groupes vont se partager, il ne reste plus beaucoup d’espace pour gesticuler sur scène. Quoiqu’il en soit, c’est devant une vingtaine de personnes, qu’ils vont débuter les hostilités. Au travers de quatre/cinq titres, la formation ne sera pas très aidé par le public et encore moins par les conditions. Le son est plus que moyen, les guitares difficilement identifiables tandis que la batterie surplombe le tout. Malgré l’énergie que déploie le chanteur, difficile de faire un constat positif de ce premier passage. Néanmoins, quelques applaudissements viendront encourager ceux-ci.

 

 

Le changement de plateau en cours, quelques dizaines de personnes supplémentaires garnissent la salle. Le stand merch’ est installé au fond de la salle, attirant les curieux et les fadas. Le second groupe vient également d’Italie (décidemment !) et se nomme EXTREMA. Milanais d’origine, le quatuor évolue également dans un thrash metal, plus classique. Gianluca (chant) mettra quelques fans à contribution, malgré un pit encore clairsemé, il lui sera donc difficile de capter, une nouvelle fois l’attention du public. Le son, quant à lui, sera plus correct et la dynamique du show moins brouillonne. Alors qu’il est sur le point de lancer un nouveau titre, celui-ci demandera au public de se bouger, un fan hochera négativement de la tête et se verra traité de “lazy people” avant d’enchainer “the world is in trouble”, humour. Le guitariste servira quelques belles envolées bien old school et un petit medley sur “Walk” de Pantera viendra rendre hommage à Dimebag (ndlr : décédé le 8 décembre 2004, soit neuf ans jour pour jour). La prestation reste tout de même honnête mais le public plus que poussif n’aidera en rien ces deux premiers groupes. Peut-être manque-t-il un second guitariste à Extrema ? Quoiqu’il en soit, Gianluca, Tommy, Paolo et Mattia quittent la scène sous les encouragements du public, après une vingtaine de minutes de jeu.

 

 

Passé 20h, la foule commence peu à peu à faire son apparition à la Maroquinerie, enfin ! Le dernier changement de plateau s’effectue plus ou moins rapidement et va cette fois-ci laisser place à nos comparses allemands de DEW SCENTED. Les teutons reviennent donc à Paris, de nombreux mois après avoir ouvert pour Testament, à la Machine du Moulin Rouge, pour un bout de soirée endiablé en leur compagnie. Disposant d’un temps de jeu légèrement plus élevé, c’est à huit morceaux que nous aurons droit. Parmi eux : “Turn To Ash”, “Never To Return” et “Storm Within”, alors que “Sworn To Obey” lançait le set. Les premiers moshs de la soirée apparaitront à partir de “Soul Poison”, leur troisième titre; le pit dormait jusqu’à cet instant précis, assez étonnant pour être souligné donc. Le set est bien plus fort et plus marquant que les précédents, le son est également mieux calibré et la puissance qu’est la leur fait toute la différence. Leif Jensen (chant) s’essayera au français l’espace de quelques instants tandis que Rory Hansen (guitare), Marvin Vriesde (guitare), Joost van der Graaf (basse) et Koen Herfst (batterie) sont fort prêts à en découdre avec l’audience parisienne du soir. Dew Scented est de plus en plus apprécié en France, à juste titre d’ailleurs, et le groupe remercie vivement les fans de venir aux concerts, à chaque passage dans nos contrées. “Acts Of Rage” va mettre un terme à leur prestation de haut vol. Le bal des premières parties se termine sur une note très positive donc où le public se sera échauffé la voix et les muscles, histoire d’être fin prêt à accueillir, comme il se doit la tête d’affiche du soir.

 

 

On range le matos des premières parties, l’avancée/flycase qui était dans la fosse et voilà une Maroquinerie prête à accueillir DEATH ANGEL ! Comme les fans le savent, l’histoire de la formation fut tumultueuse, avec un gros break entre 1992 et 2001. Le noyau dur formé par Rob Cavestany (guitare) et Mark Osegueda (chant) est bien évidemment toujours là et ce sont trois excellents éléments qui viennent s’ajouter au Death Angel 2.0. Depuis leur reformation, quatre albums ont été composés dont le dernier “The Dream Calls For Blood”. C’est d’ailleurs celui-ci qui sera à l’honneur ce soir -en même temps, c’est une tournée promotionnelle pour le nouvel opus- et la quasi intégralité de l’opus sera joué tel un rouleau compresseur; le maitre mot de la soirée ! D’entrée, les quatre premiers titres du set verront les trois premiers de leur dernier opus, agrémenté d’un “Mistress Of Pain”, intercalé entre “Son Of The Morning” et “Fallen”. Autant dire que le public n’attendra pas une seconde de plus pour réagir et chanter et mosher dans une Maroquinerie, qui n’affiche malheureusement pas complet -assez étrange au vue de la claque à laquelle tout ce beau monde va assister- tant pis pour les absents ! Ce soir, Death Angel est dans une forme olympique, l’intensité et l’énergie qu’ils vont déployer seront très marquantes et impressionnantes. Ainsi, avec Ted Aguilar (guitare), Damien Sisson (basse) et Will Carroll (batterie) un souffle nouveau s’empare de la formation thrash. Le son est excellent et la voix ne se cache pas sous ce dédale de décibels. Mark, en bon showman, va parcourir la petite scène de gauche à droite, communiant avec les premiers rangs mais également avec ceux en fond de salle. Son emprise, via son charisme, est remarquable et ses capacités vocales ne sont plus à démontrer, c’est un tueur ! Les guitaristes s’adonnent à de belles envolées, en particulier Rob qui sera lead sur 99% des morceaux. Lorsqu’on pense thrash metal, l’idée première serait de dire “ouais bon, c’est du thrash, c’est tout”, soit, seulement le jeu sur la dynamique du show sera notable et appréciable, avec “Relentless Revolution” par exemple. Retour dans les années 90 avec “Seemingly Endless Time”, modernisé grâce aux avancées technologiques, de quoi rendre le titre davantage excellent. “Succubus” quant à lui, va retourner en nouvelle fois la fosse; morceau issu du dernier essai en date, les riffs sont toujours aussi tranchants et efficaces. La discographie de la formation sera représentée tout au long du show avec des titres issus de disques “Act III” (1990), “The Art Of Dying” (2004), “Killing Season” (2008) et bien entendu le premier “The Ultra-Violence” (1987), véritable Graal pour les fans. “Thicker Than Blood” renvoie à du bon vieux thrash old school, à la limite du heavy, il en sera de même avec “Evil Priest” pour le premier titre du rappel. “Bored” suivi d’une reprise de “Heaven & Hell” seront interprétés avant de conclure en beauté avec le duo “Thrown To The Wolves” / “The Ultra-Violence”, dans une ambiance totalement folle.

 

 

Près de deux heures de show qui se terminent en apothéose, malgré une affluence qui n’était manifestement pas assez fournie pour l’événement. Les premières parties au temps de jeu réduit auront essayé d’insuffler un brin d’ambiance, mais outre Dew Scented, la tâche ne fut pas facile. Death Angel a terrassé la Maroquinerie, faisant de cette date “la meilleure de la tournée” dixit Mark. Quoiqu’il en soit, il ne faudra certainement pas rater leur set au Hellfest, l’ambiance se promet d’être encore plus forte.

Setlist :

Left For Dead
Son Of The Morning
Mistress Of Pain
Fallen
Relentless Revolution
Claws In So Deep
The Dream Calls For Blood
Seemingly Endless Time
Succubus
Execution – Don’t Save Me
Thicker Than Blood
Sonic Beatdown
Caster Of Shame
—-
Evil Priest
Bored / Heaven And Hell
Thrown To The Wolves / The Ultra-Violence