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BULLET FOR MY VALENTINE @ Bataclan (19/03/13)

Moins de deux ans après la dernière date parisienne qui en a déçu plus d’un, rebelotte pour le quatuor gallois qui revient dans la capitale, toujours dans la même salle Boulevard Voltaire, affichant à nouveau sold out, tout comme le 23 juin 2011. Cette fois, BFMV est de retour avec un nouvel album “Temper Temper” et ce sont les américains de Halestorm et Miss May I, qui les accompagnent sur cette nouvelle tournée.

19h. C’est dans un Bataclan rempli que les lumières s’éteignent pour la première formation, MISS MAY I, qui débarque sur scène un quart d’heure en avance sur l’horaire prévu. Dès le premier morceau “Relentless Chaos”,  les cinq metalcoreux d’Ohio chauffent la foule, déjà prête à en découdre en faisant scander les “hey” comme sur l’intro de la seconde chanson, “Day By Day”. Il faut dire que parmi le jeune public, il y a de nombreux fans, surtout de la gente féminine. Le set verra tout au long l’audience le point levé reprenant les morceaux, la plupart issu du dernier album en date “At Heart”, ce qui fera grandement plaisir à Miss May I, allant jusqu’à annoncer que c’est le “meilleur concert de la tournée”. C’est sûr qu’en demandant tout au long de la demi-heure au public de lever les cornes, sauter, frapper des mains, ça aide ! Ce metalcore mélodique caractérisé par le mélange voix screamée/voix claire semble plaire aux teenagers. Mission réussie pour les américains, qui disparaissent suite à des énièmes remerciements à la fin du dernier titre, “Hey Mister”.

Changement d’ambiance et de style avec HALESTORM qui début son set avec le premier single extrait de l’album “The Strange Case Of…“, “Love Bites (So Do I)”. La charmante Lzzy Hale, munie de sa guitare blanche, impressionne dès les premières notes chantées. Quel organe ! (vocale, hein !) En effet, sa voix puissante et le batteur à la crinière rouge, qui n’est autre que son frère Arejay, ne laissent pas indifférent. Tandis que la frontwoman charme le public, particulièrement les mâles avec ses grands sourires et autres so cliché “Je t’aime Paris”, le batteur tel un clown fou, fera le pitre tout en s’éclatant sur ses fûts. On aura également droit à un solo de batterie (avec des baguettes géantes à la fin !) après “Rock Show”, l’un des cinq morceaux issu du second album, largement mis en avant ce soir, contrairement à l’éponyme “Halestorm” (2006) dont seul la love song “I Get Off” sera jouée. De leur côté, la fratrie Storm, Joe à la guitare et Josh à la basse, sont plus réservés et se contentent d’assurer. De la sexy attitude, du glamour, une bonne dose de rock n’roll sous testostérone, telle est la recette de ce hard rock catchy et efficace, qui a déjà conquis le continent américain en remportant un Grammy Award cette année ! Le quatuor, qui s’était produit en tête d’affiche au Nouveau Casino il y a quelques mois, promet de revenir en France tant qu’il y aura du soutien, parole de Lzzy ! L’enchainement “Mrs Hyde” suivi de “I Miss The Misery” comme sur CD, termine les trois quarts d’heure de set bien trop court !

 


20h55, “We Will Rock You” de Queen tonne et est repris à l’unisson. Comme l’an dernier, l’intro “O Fortuna” annonce le début des hostilités sous l’excitation générale. 21h, le backdrop représentant la pochette de “Temper Temper” se dévoile et Moose (batterie) arrive en premier suivi de Jay (basse), Matt (chant) et Padge (guitare) pour “Breaking Point” ouvrant également le nouvel album de BULLET FOR MY VALENTINE. Premier constat : la nouvelle coupe de cheveux de Matt Tuck à la Tintin et il semble être en assez grande forme ! Le bassiste, lui, n’a pas changé depuis son dernier passage, toujours coiffé d’une crête punk. Dès l’intro du second morceau “Your Betrayal”, la fosse se réveille et se met sans dessus/dessous ! D’emblée, les paroles sont reprises en choeur sur ce premier single de l’avant dernier opus, “Fever“. La voix du frontman est correcte, surprenant quand on connait les problèmes passés de M. Tuck ! Sur “Waking The Demon”, l’une des chansons les plus agressives de Bullet, le refrain sera chanté par toute l’assemblée, déchainant les passions. La fosse devient alors une véritable fournaise ! Arrive “Truth Hurts”, qui démontre que les nouvelles compositions prennent une autre dimension en live, bien mieux que sur CD. Rien à signaler à l’exception de l’absence des choeurs si caractéristiques. A noter que durant l’heure et quart de set, ce sont les anciens titres tels que “4 Words (To Choke Upon)” qui récoltent le plus de succès. Niveau prestation, Padge bien que concentré sur ses parties et soli, se déplace de temps à autre tout comme Matt, alors que Jay restera la quasi totalité, dans son coin. Les chants et autres headbangs s’intensifieront sur “Temper Temper”. Petit break au milieu du set avec une interprétation acoustique de “The Last Fight” par Matt, qui voit chanter tout le Bataclan en une seule voix avant le retour des trois musiciens pour la version électrique. Cette pause se prolonge avec le solo de “Take It Out On Me” entonné par le public. S’ensuit “P.O.W”, assurément l’un des morceaux les plus appréciés du dernier effort studio. Le Bataclan est plongé dans l’obscurité totale, l’intro de “The Poison” se fait entendre. Malheureusement, ce n’est qu’un sample, permettant sans doute au quatuor de se reposer durant quelques minutes. Ces derniers feront leur retour pour la chanson titre du premier album, avec quelques soucis techniques, dûs au fort volume des enceintes. Malgré ces saturations, la performance reste toujours aussi carrée et millimétrée, ce qui ne veut pas dire que les quatre ne prennent pas de plaisir. Histoire que ses camarades reprennent leur souffle, Padge restera seul sur scène pour son solo, on aura même droit à quelques notes de “La Marseillaise” en guise de clin d’oeil. Sans doute l’un des moments fort du show, la participation de Lzzy Hale d’Halestorm sur “Dirty Little Secret” où elle partagera le refrain avec Matt, dissipant complètement ce dernier tant avec sa présence que par sa puissante voix. Ce featuring, rite habituel sur cette tournée, a le mérite d’apporter un côté féminin à ce morceau. Le rythme augmente à nouveau avec “Scream Aim Fire”, “right now it’s killing time!” surtout durant le pont. 22h, il est déjà l’heure du rappel. Les “Bullet ! Bullet !” se font entendre à nouveau, comme au début du set. La formation réapparait avec “Hand Of Blood” et son habituel wall of death de fin. Avant un dernier au revoir, Bullet For My Valentine balance sa dernière cartouche avec “Tears Don’t Fall” dont tout le monde connait les paroles sur le bout des lèvres ! 22h15, le temps de distribuer baguettes, mediators etc, les gallois disparaissent pour de bon sur l’outro “Cum On Feel The Noize” de Quiet Riot, alors que les fans, tout en sueur, commencent à sortir de la salle.

 


Alors qu’on restait sur notre faim lors du dernier concert au Bataclan, BFMV s’est plutôt bien rattrapé ce soir (en même temps ce n’était pas difficile !) avec 1h15 de show, qui est passé à la vitesse de l’éclair. Assez bonne prestation, des musiciens contents d’être là devant un jeune public pour la majorité, entièrement conquis d’avance et dévoué, qui a totalement oublié la déception d’il y a deux ans. Même si BFMV a évolué depuis l’époque “The Poison”, c’est toujours un réel plaisir d’assister à un concert et d’apprécier les morceaux en live.

Setlist :

Breaking Point
Your Betrayal
Waking The Demon
Truth Hurts
4 Words To Choke Upon
Temper Temper
The Last Fight
Take It Out On Me (solo)
P.O.W
Intro The Poison
The Poison
Padge Solo
Dirty Little Secret
Scream Aim Fire
—-
Hand Of Blood
Tears Don’t Fall

Crédit photos : Nicko Guihal

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife