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BLACKRAIN @ Titty Twister (12/06/13)

“BlackRain vous invite à fêter la sortie de l’album “It Begins”” annonce le carton d’invitation. Direction donc les Champs Elysées, au Titty Twister qui accueille la soirée, pour un set acoustique des savoyards.

Quelques ballons noirs “BlackRain” accrochés au cordon de sécurité, la formule “from dusk till dawn” écrite aux néons à l’entrée, voilà le lieu balisé pour la soirée de lancement du quatrième album des glammeurs. Le lieu est spacieux et accueille en open bar environ cent cinquante personnes, journalistes ou amis. Sur les côtés, de vrais foyers (pyrotechniques) réchauffent pour le folklore cette soirée de juin, tandis que de faux candélabres éclairent l’antre noire, agrémentée de quelques tables “flight case” sur lesquelles sont posés des photophores rouges et des bocaux de chips. Au fond, derrière la petite scène, s’étale un backdrop des quatre personnages en crâne de squelette et au dessus, est accroché un lustre à têtes de morts. Pour signifier la fin du service au bar et laisser place au set acoustique, les barmaids mettent le feu au zinc en répandant dessus un trait de produit inflammable. Dany Terbeche, le manager du groupe, ouvre le concert par un long remerciement où il évoquera, les larmes aux yeux, la présence de son petit fils dans la salle… Swan, Max, Math, et Frank prennent place sur des tabourets, lookés comme d’habitude : santiags, chaînes et croix en abondance et, naturellement, beaucoup de laque. Ils démarrent avec “Overloaded”, un titre de leur précédent disque, puis “Dancing On Fire” de celui que l’on vient baptiser ce soir. Les gars s’appliquent à interpréter ces versions arrangées pour une configuration acoustique : deux guitares sèches, une basse et quelques notes de clavier, avec au second plan un système de percussions light avec tambourins, cymbales, clochettes et cajón. Dans le club, l’ambiance est détendue; mais tandis que le fameux Jack Douglas (producteur d’Aerosmith entres autres) reste en retrait sur le côté comme pour observer les réactions du public plutôt que de regarder la performance, Dany Terbeche parcourt les lieux dans tous les sens. Au micro, Swan Hellion qui porte un T-shirt recoupé, aux couleurs de la pochette de “It Begins”, gratte sa douze cordes et son chant revêt plusieurs formes : râpeux ou poussé en tension. Et ils sont tous particulièrement loquaces : ils annoncent les titres, s’adressent soit au public, soit directement à un ami pour lui dédier un morceau, ou bien ils échangent des privates jokes avec leur ingénieur du son à travers leur oreillette. La communication est parfois un peu gauche (ils demandent de “faire du bruit” ou “dédicacent” une chanson), mais reste néanmoins sympathique et joviale (“on encourage Max !” pour son solo de guitare). Ainsi, ils dédient le slow de la soirée à leurs quatre fiancées (le plaisant “Nobody But You”), n’oublient pas de remercier “Incroyable Talent”, ou apostrophent Jack Douglas à propos de l’entrainant “Cryin’ Tonight” dont il leur aurait promis qu’il allait devenir un hit. En effet, ce dernier semblait justement bien apprécier le morceau en battant la mesure sur un petit montant sur lequel il était appuyé. Puis “Bad Love” où, pris par son enthousiasme, Dany Terbeche monte spontanément faire les chœurs avec les musiciens. Aux premiers rangs, les fans et les amis chantent des paroles qu’ils connaissent déjà par cœur et participent de bon gré le poing en l’air sur “Rock Your City”(“oooooOOOOOh HEY! HEY! HEY!”). Max improvise “un truc triste” à la guitare pendant que Swan annonce leur prochain concert au Divan Du Monde, et c’est déjà le dernier morceau, avec une reprise mordante des Beatles, “Twist And Shout”.

 


Ainsi s’achèvent cinquante minutes de musique par un salut en bonne et due forme (1, 2, 3 : et hop tous en même temps) et “rendez-vous au bar” ! Ils seront là tous les quatre, aimables et disponibles à la discussion, pendant que la sonorisation diffuse leur disque suivi de quelques standards (Aerosmith, Def Leppard, Guns N’ Roses), et que la boite ne se vide en dix minutes dès que le bar sera redevenu payant (!). Toutefois, soin du détail, chacun pourra repartir avec une rose rouge.

 


Rendez-vous est pris pour le 22 novembre au Divan Du Monde, car si les gars s’aventurent sur des pentes extrêmement casse-gueule, ils ne s’en sortent pas mal du tout. Ils font le job à fond, du look aux paroles, sans cynisme aucun, mais avec un bonheur qu’ils n’hésitent pas à exprimer.

 

Crédit photos : Serge Tenani