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BLACKBERRY SMOKE @ Cabaret Sauvage (31/10/18)

Quoi de mieux qu’un concert dans l’une des plus belles salles de Paris pour fêter la (très) récente sortie de l’édition augmentée de “Find A Light” ? En ce qui concerne Blackberry Smoke et sa cohorte de fans, pas grand chose !

19h30 tapante. THE QUAKER CITY NIGHT HAWKS fait son entrée sous les applaudissements d’un Cabaret Sauvage déjà plein. Si les chemises à carreaux et les chapeaux de cowboy sont de rigueur, les quatre Texans flirtent avec le cliché avec autant d’aisance que leur country déjanté se déverse de leurs enceintes. Intelligemment saturées, leurs compositions semblent s’être échappées d’un jukebox crasseux de whisky. Une note après l’autre, elles s’immiscent dans les oreilles et dans les coeurs, laissant derrière elles une myriade de corps trempés de sueur. Reste à savoir si le nouvel album regorge aussi de ces sonorités blues mystiques sentant bons le sable chaud et les herbes folles. Le 2 mars 2019 ce n’est pas si loin, n’est-ce pas ?

Vingt minutes d’entracte. La bière coule encore à flot quand BLACKBERRY SMOKE entre en scène. Une minute d’avance aura suffi à donner le ton, le quintette géorgien n’est pas là pour s’en laisser compter ! Slalomant entre deux accords et trois fills, Charlie Starr fait un sens faute. Les guitares hurlent. Le public aussi. Succession de cartes postales douces amères, les compositions de Blackberry Smoke sentent bons le macadam brûlant et les espoirs alcoolisés d’une Amérique éternelle… ou presque. Les dernières mesures de “Waiting For The Thunder” traînent encore dans les enceintes du Cabaret Sauvage que le groupe entonne un “Come Together” langoureux. Il faut croire que personne n’échappe à la British Invasion !

 

 

Les soli s’éternisent. Transpirant d’une niaque poisseuse, ils feraient sans peine passer Greta Van Fleet et consort pour une bande d’éjaculateurs précoces, trop fiers de leur dextérité pour pénétrer les entrailles de leurs auditeurs. À peine les natifs d’Atlanta ont-ils entamé “Rock And Roll Again” qu’une jeune femme perce la foule, une bannière dans les mains. “Make America Rock And Roll Again”. Voilà une plateforme électorale à laquelle il devrait être facile d’adhérer ! Taquins, les musiciens esquissent ensuite le générique de “La Famille Addams”. “Happy Halloween everybody!”, lance joyeusement Starr. “On s’en branle !”, répond un fan. On est rock ou on ne l’est pas après tout !

 

 

Vient l’heure fatidique du rappel. Le groupe accède à une demande d’un fan et interprète “Six Ways To Sunday” avant de reprendre l’un des grands succès de Black Sabbath, “Fairies Wear Boots”. Un public conquis martèle le sol. Quelques gouttes de pluies se frayent un chemin à travers l’épaisse toile rouge et se mêlent au peu de bière encore dans les verres. Serait-il temps de rentrer ?

 

 

Le dernier couplet de “Ain’t Much Left Of Me” s’évanouit dans la nuit. Le Cabaret Sauvage se déverse sur les pavés de La Villette, le sourire aux lèvres. Quel choix éclairé que de troquer Dracula et Frankenstein pour les monstres du southern rock !

Setlist :

Testify
Nobody Gives A Damn
Good One Comin’ On
Crimson Moon
Waiting For The Thunder
Living In The Song
Let It Burn
Medicate My Mind
Sleeping Dogs / Come Together
Shakin’ Hands With The Holy Ghost
The Good Life
Rock And Roll Again
Till The Wheels Fall Off
Up In Smoke
Run Away From It All
Ain’t Got The Blues
One Horse Town
I’ll Keep Ramblin’
—-
Six Ways To Sunday
Fairies Wear Boots
Ain’t Much Left Of Me