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BLACK STONE CHERRY @ La Maroquinerie (02/03/12)

Nouvelle sensation blues rock/heavy venue tout droit du Kentucky, Black Stone Cherry est l’un des groupes qui montent, qui montent, qui montent en Europe… à suivre en 2012. Depuis 2006, Chris Robertson (chant/guitare), Ben Wells (guitare), Jon Lawhon (basse) et John Fred Young (batterie) remportent un succès phénoménal aux Etats-Unis avec trois albums ravageurs et autant d’irrésistibles EP. Après les avoir vus l’automne dernier en première partie de Alter Bridge au Zenith, nous sommes à nouveau allés prendre un bain de soleil près, tout près d’eux, à la Maroquinerie. En première partie, les Hell Of A Ride étaient chargés de faire monter la température.

Face à un public essentiellement présent pour les Black Stone Cherry, Hell Of A Ride doit s’imposer sur la scène de la Maro. La formation française inspirée de cinématographie américaine présente son premier EP “Fast As Lightning“. Une animation sonore, qui est en fait l’introduction de l’EP, nous permet de (re) découvrir l’imaginaire très tarantinien du groupe. Chargés à bloc, Djej et son groupe mènent l’auditoire sur l’autoroute du rock américain 90’s avec le très groovy “Tears And Scars”. Malgré quelques problèmes de justesse vocale et sonore, les cinq français parviennent à séduire des spectateurs de plus en plus conquis, et de plus en plus curieux. “C’EST QUOIIIIII, L’NOM DU GROUPE ?”, demande même, juste après “The Road”, un spectateur visiblement conquis et, par déduction, curieux. Bref, Hell Of A Ride boucle son set avec “Fast As Lightning”, arrachant des applaudissements et des cris d’encouragements au public.

 

 

La transition des français aux américains et le test du matériel – “check check check mmmhhh nttt hun hun check check CHECK” – se font courts, alors que la régie fait patienter les spectateurs en passant des musiques entraînantes. Soudain, les lumières s’éteignent. Succédant à une série de classiques rock et metal, “No Diggity”, l’un des plus grands et sensuels tubes R’n’B des années 90, motive les spectateurs méchés, tatoués, percés. Rock n’roll, baby. Dans l’obscurité, le public se trémousse, jusqu’au passage d’un court extrait de bluegrass annonçant l’arrivée des Black Stone Cherry. Sous les cris des spectateurs, les quatre américains entrent sur scène et jouent “Change”. Extrait de leur dernier album “Between The Devil And The Deep Blue Sea” paru en mai 2011, ce titre aux paroles évocatrices enflamme l’assistance. Le concert se poursuit sous le signe de l’énergie et de l’interaction. Du début à la fin, un Ben Wells monté sur ressort interpelle l’auditoire, balançant sa fluide chevelure blonde. Chris Robertson s’époumone sur les morceaux les plus populaires de Black Stone Cherry, de “Blind Man” à “In My Blood”. Après avoir fait onduler les corps moites sur le riff de “Killing Floor”, le chanteur et les deux gratteux désertent provisoirement la scène, laissant le touffu John Fred Young exploser les futs dans un impressionnant solo. Revenu au complet, le groupe interprète en acoustique et, en partie, assis (“une manière de jouer qu’on trouve putain de chelou” selon Robertson), les ballades “Stay”, “Things My Father Said” et “Won’t Let Go”. Puis ils stimulent le public de leur son électrique avec l’incontournable “Blame It On The Boom Boom”. Style, communication, dextérité, maîtrise du rythme et alchimie collective : les Black Stone Cherry forment un bon groupe de scène et le prouvent. Et en plus, ils sont cool, tellement cool que lorsqu’un spectateur fait un malaise, ils alertent le public pour l’aider. Tellement cool qu’ils sont capables de faire marrer toute la fosse en blaguant sur un téléphone portable retrouvé. Tellement cool qu’alors qu’ils nous quittent avec “Lonely Train”, au bout de seize morceaux et sans aucun rappel, personne n’a envie de le leur reprocher.

 

Vendredi soir, les Black Stone Cherry ont conquis le public de la Maro, musicalement et humainement. Par ailleurs, le set propre et énergique de Hell Of A Ride a agréablement surpris l’auditoire et constitué une bonne mise en bouche scénique. Ce concert haut en couleurs – probablement le dernier que Black Stone Cherry donnera dans une petite salle avant un bout de temps – est une révélation qui en dit long sur l’avenir des américains… La suite au prochain épisode.

Setlist :

 

Change
Maybe Someday
Blind Man
Such A Shame
Creek
In My Blood
Rain Wizard
White Trash millionnaire
Roll
Killing Floor
Solo de batterie
Stay
Things My Father Said
Won’t Let Go
Blame It On The Boom Boom
Lonely Train

 

Crédit photos : Pierre Gregori