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BIRDS IN ROW @ Gibus Live (05/11/15)

Finalement pas si présent sur les scènes parisiennes, profiter du passage de Birds In Row dans la capitale n’est pas chose fréquente. Surtout quand il est précédé par la sortie de dix nouvelles chansons, réparties sur deux EP, une semaine avant le dit concert. Devenu presque légendaire depuis la sortie du premier album “You, Me & The Violence” en 2012, Birds In Row a encore des choses à dire, et c’est au Gibus Live, en compagnie de Memories, que l’on va en prendre plein les mirettes.

Ce sont donc les Franciliens de MEMORIES qui ouvrent le bal. Devant un Gibus moitié rempli pour l’heure, le groupe originaire du 95 distille un modern hardcore très fluide et emprunt de belles mélodies que l’on dégage facilement grâce au très bon son de la salle. Le travail des deux guitaristes est réparti entre les parties mélodiques d’un côté et les parties plus vénères de l’autre, ce qui facilite l’accès aux chansons. Les mélodies étant souvent facilement identifiables et très bien écrites, le set de la bande se déroule sans encombre et est même très agréable. C’est catchy, puissant et inventif. Sans révolutionner le genre, la formation s’en sort avec les honneurs notamment grâce à une section rythmique hyper énergique et carrée. Belle découverte !

Mais l’intérêt principal de la soirée le voilà : BIRDS IN ROW revient à Paris et en tête d’affiche, de surcroît. Après avoir ouvert pour Modern Life Is War et joué lors du Throatruiner Fest, les originaires de Laval reviennent fouler le parquet parisien pour présenter leur dix nouvelles chansons : un split en compagnie de WAITC sorti chez Throatruiner et un EP personnel (“Personal War”, sorti chez Deathwish). C’est d’ailleurs sur l’intro de ce nouvel EP que le groupe entre sur scène. Les voix de Bart et de Quentin s’entremêlent, chantant le refrain de “Worried”, qui sera jouée plus tard dans le set. Paris est chanceux ce soir, car l’ensemble des dix chansons sont jouées. La sublime “Torches” de “Personal War” prend une dimension encore plus émotionnelle en live alors que “O’Dear” fait sauter tout le monde avec sa rythmique saccadée. Le split n’est pas en reste, “Can’t Leave” qui exprime la torture qu’est de rester chez soi lorsqu’on ne peut s’empêcher de bouger introduit parfaitement “Can’t Lie” qui est magnifiquement interprétée par Bart. Le combo bluffe son monde par la qualité du son malgré le mur de puissance que l’on se prend. Les mélodies sont claires mais massives et les passages chaotiques mettent vraiment le public à genoux. Plutôt discret en mai dernier, Quentin participe bien plus vocalement parlant à la prestation. La complicité vocale avec Bart est criante et offre de magnifiques envolées sur “Worried” notamment. Birds In Row n’oublie pas son vieux répertoire et l’incroyable “Pilori” est reprise par l’ensemble du public alors que “Colossus” et “Words Of Astaroth” font raisonner une époque vieille de plusieurs années. L’heure est venue pour Bart de prendre la parole pour revenir brièvement sur un événement malheureux survenu en Allemagne l’an passé afin de dénoncer le sexisme et l’attitude parfois irrespectueuse dont certains groupes font preuve parfois. Introduction parfaite à la chanson que chacun attend : “You, Me & The Violence”. Un frisson commun parcourt la salle lorsque chacun reprend les paroles de la chanson titre du premier album de Birds In Row.

Quarante-cinq minutes de show, fait relativement rare pour les musiciens, un aperçu exhaustif de la magnifique discographie de BIR et surtout, la confirmation que le trio infernal tient le hardcore dans ses tripes et que la scène française peut se sentir très fière d’avoir enfanté une telle formation.

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN