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BILLY IDOL @ Zénith (22/06/15)

“Wrrrahou !” l’homme au rictus revient ! Billy Idol, est de retour sur une scène parisienne après une absence de vingt cinq ans (!), à l’occasion du “Kings & Queens Of The Underground Tour 2015”. C’est en effet dans cette même salle que le chanteur peroxydé s’était produit en décembre 1990, avant une prestation en première partie de Bon Jovi à Bercy en 1993. Depuis, le monsieur continuait ses tournées… en contournant la France.

A 20h15 débarque THE LONDON SOULS, qui, comme son nom ne l’indique pas, nous vient de New York. Deux gars, à coupes afros, affirmant un goût prononcé pour les grands musiciens anglais (Beatles, Led Zep) forment un duo guitare/batterie. Des titres au gros son vintage 60’s, parfois chantés à deux, au groove soul et blues. Lorsqu’il la pousse, la voix du chanteur fait penser à celle de Prince, et les deux acolytes se répondent dans des cris et des éclats de cordes. Pile une demi-heure plus tard, ils sortent très humblement, le chanteur levant simplement sa guitare en guise de salut.

Dans un “petit Zénith ” rempli à fond (capacité de quatre mille personnes), des pancartes annoncent un “concert RFM”.

A 21h05, la lumière de la salle faiblit et la musique d’ambiance laisse place à dix longues minutes de musique d’intro. Les musiciens se placent dans la pénombre, et BILLY IDOL arrive en courant à leur suite pour démarrer sur un titre extrait du dernier album, “Postcards From The Past”. A presque soixante ans, le monsieur est en forme, athlétique. Sa voix est intacte, ou presque, et il n’hésite pas à fleurir les morceaux de ses célèbres feulements. Pourtant, il a beau envoyer dès le deuxième morceau un tube de 1990 avec “Cradle Of Love”, le public reste lourdement statique. Heureusement arrive, en quatrième morceau, l’irrésistible “Dancing With Myself”, l’assemblée des gradins se décide à se lever pour danser et la fosse s’agite un peu. Sous un grand lights show multicolore, Billy arpente la scène, tous pectoraux dehors; il ôte son T-shirt et remet son blouson de cuir à même la peau avant d’entamer “Flesh For Fantasy”. Sous ses mèches corbeau, Steve Stevens joue des solos derrière sa tête. Sur ses guitares phosphorescentes, ou avec le manche qui s’allume en bleu, il tricote ses solos ou de longues intros/outros acidulées. Billy est loquace et plaisante : “C’est génial d’être de retour à Paris après quelque chose comme 26 ans, c’est dingue… ça a paru encore plus long à mon ami Steve Stevens !”. Il l’interroge et Steve donne la date de 1982. “Ca fait trente hgsdfdjh ans !!” (ndlr : il cherche à faire le calcul et fait exprès de manger ses mots). “Comment sonnait ta guitare ce soir, c’était OK ?”. Steve, en montrant la foule : “Demande-leur !!”. Billy chausse une guitare acoustique, et fait une longue intro parlée où il raconte qu’il a joué au Gibus la première fois qu’il est venu en France, puis il explique l’histoire lui ayant inspiré le titre “Sweet 16” : celle du “Château de Corail”, une structure mégalithe édifiée au début du siècle dernier par un certain Edward Leedskalnin, en souvenir de sa promise de seize ans ayant préféré fuir avant le mariage. Après un final avec les trois guitares acoustiques en ligne plus la basse tenue par une sorte de grand viking, Billy revient, en veste de smoking et chemise blanche ouverte; c’est l’instant crooner avec “Eyes Without A Face”. Steve fait des moulinets des bras, le claviériste exécute le solo psyché de “L.A. Woman”, transformé ce soir en “Paris Woman”. Clope au bec, Steve fait une démonstration de guitare, largement puisée dans la discographie de Led Zeppelin. Billy a “deux mots à dire : Rebel Yell”  torse nu, il monte sur les retours aménagés en marchepieds et harangue le public : “Do you feel alright ?!? I feel alright! Tonight!”. Puis il apporte à Steve un mystérieux objet pour son solo, un ray-gun; en l’actionnant près des micros de sa guitare, le guitar hero crée des sons intergalactiques. Sortie de scène à 22h45 et retour où Billy remercie chacun de “rendre sa vie géniale”. Bill et Steve enchainent avec une version acoustique de “White Wedding”, renforcée ensuite par le groupe entier, pas tout à fait aussi efficace qu’elle le devrait. Théâtral, Billy enlève sa chemise avant de mettre sa guitare, imite Tarzan, puis présente la formation qui compte un Français aux claviers. C’est fini, sortie de scène après salut et distribution de médiators, baguettes, setlists, et assiettes en plastique (?) signées.

 

 

Un concert meilleur que celui du Hellfest d’après ceux qui y étaient, en partie grâce au magnifique lights show. Bon son, bonne énergie, malgré une audience longue à se mettre en jambes. Mais aux forceps et à coups de hit singles, Billy Idol a finalement conquis le public en pas loin d’1h50 de spectacle.

Setlist :

Postcards From The Past
Cradle Of Love
Can’t Break Me Down
Dancing With Myself
Flesh For Fantasy
Save Me Now
Ready Steady Go
Sweet Sixteen
Eyes Without A Face
L.A. Woman
Whiskey And Pills
Blue Highway
Rebel Yell
—-
White Wedding
Mony Mony