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BIFFY CLYRO @ Bataclan (06/03/13)

Retour en force dans l’Hexagone pour le trio écossais, puisque c’est un Bataclan archi complet qui les accueillait ce soir, trois mois après leur performance au Festival Bring The Noise 2012, durant laquelle Simon Neil (chant/guitare), James Johnston (basse) et Ben Johnston (batterie) nous avaient présenté en exclusivité quelques uns des morceaux de leur nouvel opus “Opposites”. L’album maintenant dans les bacs, il était cette fois question de se faire une vraie idée de son impact en live.

En guise de première partie, Biffy Clyro a misé sur un trio de compatriotes venus d’Aberdeen, les jeunes THE XCERTS, qui vont s’employer à chauffer la salle avec leur son power pop dès 19h45. Enfin du moins, ils parviendront à faire patienter les fans, sans pour autant qu’on puisse parler de vraies manifestations d’enthousiasme émanant de l’audience. En effet, le public restera assez immobile, pas tout à fait impassible puisqu’il applaudira tout de même chaleureusement la formation, mais visiblement pas soufflé non plus. Pourtant, le groupe déroule un set plutôt convaincant, efficace et très en place, doté d’une bonne énergie. Les réglages sonores mettent particulièrement bien en valeur la voix de Murray Macleod ainsi que la batterie de Tom Heron, apportant une lourdeur bienvenue au son du trio. Le problème finalement, c’est que les trois acolytes se montrent un peu trop sages, pas assez spontanés, se calant peut-être sur l’exemple de leurs homologues de Biffy Clyro en minimisant leur jeu scénique. Hélas, là où leurs ainés s’en tirent toujours avec les honneurs grâce à un certain charisme et de nombreuses années d’expérience, les Xcerts en revanche peinent à communiquer leur dynamisme au public. Il faudra finalement attendre les deux derniers morceaux de leur set pour les voir enfin se lâcher un peu, avant de rendre les armes vers 20h15 sous les applaudissements d’un public tout de même appréciatif.

 


Une demi-heure plus tard, les lumières déclinent à nouveau pour signaler l’entrée en scène des tants attendus Simon, James et Ben, salués par une vague de hourras et de “Mon The Biff’” dans l’assemblée. Déjà à moitié dénudés comme à leur habitude, les écossais de BIFFY CLYRO s’installent tranquillement, une grande toile à l’image de la pochette de “Opposites” se dressant pour seul décor en fond de scène. Initialement dispersé dans la fosse, le public a eu le temps de se regrouper et de s’échauffer, et il suffira donc de quelques notes de “Different People” pour que la masse commence à s’agiter. S’ensuit le classique “That Golden Rule”, dont l’impact se fait encore plus marqué, mettant définitivement les choses en mouvement dans la salle. Côté balcons, le public est en revanche plus attentif que réactif, appréciant confortablement le spectacle d’un Simon se déchaînant sur le pont dudit morceau avec sa concentration usuelle, le très bon son de la salle apportant qui-plus-est un supplément d’intensité à la musique des lads. Privilégiant légitimement les titres du nouvel album, le trio enchaîne avec “Sounds Like Balloons” et le single “Black Chandelier”, l’occasion de constater que l’audience s’est déjà bien familiarisée avec les chansons les plus récentes. Pour la dernière date de leur tournée européenne, les écossais n’ont toutefois pas la chance que tout se passe sans accroc, puisqu’un problème technique avec l’ampli du frontman vient alors perturber le show, contraignant les acolytes à revoir partiellement leur setlist. Exit le populaire “God & Satan”, c’est une version acoustique de “Machines”, initialement prévue plus tard dans le spectacle, qui nous est présentée à la place, suivie par un mélancolique “The Rain”, improvisé le temps que les choses s’arrangent. Le puissant “Modern Magic Formula” vient relancer la machine, suivi par le toujours épique “Living Is A Problem Because Everything Dies”, les trois compères parvenant à projeter en live avec brio tout le dramatisme du morceau tel qu’il apparaît sur “Puzzle” (2007). Comme toujours, l’ensemble n’est pas très bavard, Simon laissant l’essentiel des interventions parlées au bassiste James, essentiellement pour remercier le public et évoquer leur première date parisienne il y a exactement dix ans de cela. Parmi les nombreux morceaux du nouvel opus joués ce soir, on relèvera le bien nommé “Biblical”, la très jolie ballade “Opposite”, ou encore l’original “Spanish Radio”. Légère déception concernant ce dernier toutefois, le trio jouant par-dessus une bande pré-enregistrée des trompettes qui font l’identité de la chanson. Il en sera d’ailleurs de même plus tard pour “Stingin’ Belle” et sa cornemuse vedette. Mais à vrai dire, on ne sait pas trop ce à quoi on s’attendait; on imagine mal en effet le groupe amener toute une troupe de mariachi ou une cornemuse avec eux sur scène, donc difficile en réalité de se montrer difficiles à ce propos. Les fans du Biffy pré “Puzzle” auront quant à eux peu à se mettre sous la dent ce soir, puisque seul le très bon “There’s No Such Thing As A Jaggy Snake” viendra répondre à leurs attentes, un moment qui leur fait néanmoins autant plaisir qu’au trio. Comme à l’accoutumée, ce sont finalement les tubesques “Bubbles”, “Who’s Got A Match?”, “Many Of Horror” ou “The Captain” qui trouveront le plus grand écho dans la salle, le public chantant à pleins poumons et s’agitant au rythme de ses favoris. Après une brève sortie de scène, la formation de Kilmarnock nous offrira en rappel l’atmosphérique “Skylight” et le fameux “Stingin’ Belle”, avant de conclure avec l’indémodable “Mountains”, qui lui assure un triomphe encore une fois des plus mérités, après près d’1h45 de jeu.

 


Comme toujours, Biffy Clyro assure une performance très satisfaisante, intense et directe, qui ne manquera pas de marquer l’esprit des fans, toujours plus nombreux alors que le groupe se fait enfin une vraie place en France. “Opposites” nous aura autant convaincu en live qu’il l’avait fait en version enregistrée.

Setlist :

Different People
That Golden Rule
Sounds Like Balloons
Black Chandelier
Machines
The Rain
Modern Magic Formula
Living Is A Problem Because Everything Dies
Booooom, Blast & Ruin
Biblical
Victory Over The Sun
Bubbles
Spanish Radio
Pocket
There’s No Such Thing As A Jaggy Snake
Opposite
Who’s Got A Match?
The Joke’s On Us
Many Of Horror
The Captain
—-
Skylight
Stingin’ Belle
Mountains

Crédit photos : Virginie Schmidt