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BEN HOWARD @ Salle Pleyel (11/06/18)

Le talentueux Ben Howard était de passage à Paris en ce lundi pluvieux avec un nouvel album tout frais dans ses bagages, “Noonday Dream”, qu’il nous a présenté dans tous ses détails.

Dès le début de la première partie assurée par THE DEAD TONGUES, le public se montre particulièrement réceptif à la musique du multi instrumentiste américain en marquant le rythme par ses claps. Gérant guitare, harmonica et kick d’un même tenant, Ryan, de son petit prénom, joue une country/folk qui ne bouleverse sûrement pas le genre mais qui a le mérite d’être parfaitement et sincèrement exécutée. Après quelques titres en solo, il est rejoint par un bassiste et un batteur qui viennent apporter un vrai plus aux compositions qui n’auraient pas pu mieux préparer le terrain pour la tête d’affiche.

 

 

A 21h, la bonne dizaine d’instruments qui sont répartis sur la scène retrouvent leurs propriétaires : huit musiciens, aux cordes, guitares, percussions et claviers, accompagnent BEN HOWARD pour un show qui promet d’être riche sur les plans musical et visuel. “A Boat To An Island On The Wall” pose le décor pour l’heure à venir, presque entièrement consacrée à “Noonday Dream”. Quand il est mis en scène comme ce soir, ce dernier disque se révèle particulièrement contemplatif et évocateur de sensations diverses. Un mur d’écrans couvre le derrière de la scène et des animations qui suggèrent l’évasion, la méditation ou encore la nature complètent sans interruption le flot musical, tandis que les lumières subtilement travaillées oscillent entre de belles teintes de vert et de bleu. Avec l’atmosphère éthérée et planante qui se dégage des compositions, on est à deux doigts de sentir aussi bien flotter quelque part au-dessus d’une quelconque étendue d’eau que dans un sous-marin au fin fond de l’océan.

 

 

Mutique jusqu’au milieu du set, le musicien prononce son premier mot pour introduire une chanson solo inédite qui nous permet d’admirer l’artiste dans son plus simple appareil, avec sa voix et son jeu de guitare si technique et expressif. L’incroyable montée en puissance de “The Defeat” prend la suite dans une transition impeccable et porte le concert à son plus haut niveau d’intensité, aidé en cela par un jeu de lumières rouges vif impressionnant, qui contraste avec celui qui règne depuis le début. Sans doute contents de se retrouver en terrain connu, les spectateurs qui retenaient jusque-là leurs acclamations les plus bruyantes peuvent ensuite s’en donner à cœur joie lorsque l’Anglais lance le riff caractéristique de “Small Things”, puis enchaîne avec “I Forget Where We Were”.

 

 

Largement applaudis lorsqu’ils quittent la scène, Ben Howard et ses musiciens reviennent le temps de jouer deux ultimes titres. L’un des meilleurs morceaux du nouvel disque, “Nica Libres At Dusk” envoûte littéralement la salle, qui se réveille et brandit les portables pour la fameuse “Promise”, doux point final d’un concert passionnant.

 

 

Il fallait connaître ou du moins se laisser guider les yeux fermés par le dernier album, joué ce soir dans son intégralité, pour apprécier et ressentir pleinement la performance de Ben Howard. On aurait aimé entendre davantage de morceaux tirés de l’ensemble de la discographie du Britannique, mais devant un spectacle à la beauté aussi touchante, on allait tout de même pas se plaindre.

Setlist :

A Boat To An Island On The Wall
Towing The Line
Someone In The Doorway
All Down The Mines (Interlude)
Agatha’s Song
There’s Your Man
What the Moon Does
Untitled
The Defeat
Small Things
I Forget Where We Were
Murmurations
—-
Nica Libres At Dusk
Promise

Gabrielle de Saint Leger
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