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BALTHAZAR @ Olympia (27/01/16)

Il est des groupes qui électrisent une assistance uniquement grâce à la simplicité de leur prestation. On parle alors de grâce, de classe, d’efficacité, et ces groupes suscitent une unanimité : ils ont toutes compris. Balthazar fait parti de ces groupes. Ils en sont même les fiers représentants. En un an, les Belges sont passés trois fois dans la capitale, leur progression tout au long de ces trois dates est perceptible à l’oeil nu et l’apogée a été atteinte ce soir là, à l’Olympia.

En première partie, nous retrouvons les Anglais de GENGAHR qui nous balancent un pop rock nuancé, mais sans vraiment rendre fou un public venu uniquement pour les Belges ce soir. Tout au long du set, les Britanniques joueront des chansons entraînantes en y mettant l’énergie et la bonne humeur qu’il faut mais leur approche trop légère empêche l’audience de véritablement rentrer dans l’univers du combo. Une bonne première partie en soi, celle qui ne prend pas trop de place.

 

 

Après vingt minutes à peine d’entracte, la salle s’éteint, le temps pour les premières notes de piano de “Decency” de raisonner dans la salle. Un éclairage doré illumine le grand BALTHAZAR de fond de scène qui semble léviter dans l’air. Patricia et son violon entrent en scène et la jolie brune envoie des harmonies qui annoncent l’entrée des autres musiciens, sous les acclamations d’une assemblée déjà conquise. En une chanson, Balthazar fait étalage de sa classe, de sa rigueur et de sa puissance. Le son est une merveille, on discerne la moindre nuance de chacun des instruments. “Then What” fait danser l’Olympia pendant que “Leipzig” et ses choeurs redondants échauffe la voix d’un auditoire qui ne demande qu’à entrer dans la transe. Le groupe rend visite à ses trois albums, mettant “Thin Walls” en avant, évidemment. La petite nouvelle “Decisions” est même jouée et l’on ne peut que constater l’ampleur du talent des jeunes qui ne semblent pas près à s’essouffler en terme de créativité. C’est toujours aussi sobre, mais toujours aussi riche, et toujours aussi bon.

 

 

“Fifteen Floors” recueille bon nombre de suffrages, tandis que Martin s’adresse plusieurs fois à la foule dans un français approximatif, mais le bougre est largement pardonné tant l’amour donné par la formation se trouve ailleurs. Tout d’abord dans le chant désespéré de Jinte sur “I Looked For You” mais surtout, dans le groove incroyable de “Bunker”. La chanson issue de “Thin Walls” est rallongée sur sa fin pour permettre à l’Olympia de faire trembler le sol flottant pendant quelques minutes jouissives, durant lesquelles le batteur s’en donne à coeur joie. Le batteur qui lance alors le rythme linéaire de “Blood Like Wine” pendant que Jinte chante “Intro”. Mais c’est vraiment sur les premières notes de guitares que le public s’enflamme et hurle les paroles de l’hymne des Belges. Un “raise your glass to the nightime and the ways/to choose a mood and have it replaced” qui raisonne dans un Paris encore meurtri par le sang coulé lors d’une fête qui ne devait jamais s’arrêter.

 

 

Deux rappels viendront clôturer la soirée en beauté. Tout d’abord l’incroyable “True Love” sera introduite par un duo de violon de Martin et de Patricia, avant que le groupe ne revienne une ultime fois pour trois derniers titres dont “Do Not Claim Them Anyone” afin de faire danser tout le monde une dernière fois.

 

 

Le meilleur groupe au monde est belge, get used to it.

Setlist :

Decency
Then What
Leipzig
The Boatman
Nightclub
Wait Any Longer
The Oldest Of Sisters
Decisions
Fifteen Floors
I Looked For You
Bunker
Last Call
Intro
Blood Like Wine
—-
True Love
—-
I’ll Stay Here
Sinking Ship
Do Not Claim Them Anymore

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN