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ASGEIR @ Le Trianon (17/02/20)

À l’occasion de la sortie de son album “Bury The Moon” l’Islandais Ásgeir a posé son clavier et sa guitare sur notre Hexagone. Il était de passage au Trianon ce lundi 17 février 2020. RockUrLife y était. On vous raconte cette mélodieuse soirée !

Délicate entrée en matière

20h. Lumières violettes et roses sur scène. SOMEONE arrive et nous dit quelques mots dans un français bien maîtrisé. Elle avoue qu’elle a répété en boucle ces quelques phrases et qu’elle continue de papoter entre les morceaux en anglais. Tessa Jackson, de son vrai nom, nous offre une psych-pop folk rêveuse et très bien orchestrée.

Elle, au chant et à la guitare et son compagnon, Darius Timmer, aux claviers. Sa voix et ses placements chants pourraient parfois faire penser à la merveilleuse Emma Ruth Rundle. Une ouverture de soirée très calme et harmonieuse. De quoi bien nous préparer pour l’arrivée d’Ásgeir.

Un ange arrive sur scène

21h. Le Trianon n’est pas complet, mais la fosse se ressert lorsqu’entre en scène ASGEIR et ses trois musiciens. Tout en sobriété. La scène n’est absolument pas décorée, plongée dans l’obscurité. Éclairée seulement par quelques lights douces ici et là. Tantôt violettes, blanches ou rouges. Une ambiance feutrée qui va parfaitement avec l’ensemble. Ásgeir c’est la grâce incarnée. Des mélodies à vous faire fondre le cœur. Des montées en puissances qui vous serrent les tripes. Une voix pure à vous donner la chair de poule.

Une ambiance celeste

Les musiciens commencent le show par “Lazy Giants”. Les guitares et la batterie sont entrainantes. La foule bouge en rythme et chante en chœur. Ils continuent avec l’envoutante “Head In The Snow”. Aérienne au possible, le public ferme les yeux et se laisse entrainer par ces rythmes feutrés. Les cœurs se serrent et ça se ressent. L’atmosphère est assez incroyable.

Plus tard, les premiers accords de “Bury The Moon” font hurler la foule. Les montées au piano sont incroyables. Les couples se rapprochent et dansent sensuellement sur “Turn Gold To Sand”. Les sonorités sont très proches de ce que peut faire Jack Garratt et c’est un bonheur. Le chant clair d’Asgeir est un régal.

On se rapproche de l’univers d’un certain Bon Iver avec “Overlay” et la voix de tête complètement assumée. Les canons avec l’un des musiciens sont absolument fabuleux. La guitare acoustique d’une beauté sans précédente. La messe est dite et les frissons sont au rendez-vous. Les membres jouent également le tube “King And Cross” qui fait à nouveau danser l’assemblée et chanter à plein poumon. Quelle ambiance !

Pourtant il manque un petit quelque chose

Musicalement ce set est incroyable. Les musiciens sont tous excellents et sont d’une maitrise imparables. L’ensemble est absolument parfait. La cohérence des morceaux choisis est parfaite, tout coule de source. Et c’est très très beau.

Pourtant, sur scène, il ne se passe absolument rien. Les musiciens sont statiques, ne se regardent pas plus que ça voire pas du tout. Ne bouge pas les uns vers les autres. Aucune interaction entre eux. La musique ne s’y prête pas forcément, il est vrai, mais les voir un peu investir la scène, se mouver tranquillement en jouant pourrait être beaucoup plus agréable visuellement. Evidemment on ne demande pas à ce qu’ils fassent des roulades ou grimpent partout, mais simplement un peu plus d’interactions.

Une heure trente de show plus tard, les musiciens sortent de scène sous des acclamations folles. Ils saluent le Trianon, manifestement très émus de tout cet engouement.

Ásgeir, avec ses compositions parfois solaires et dansantes ou délicates et d’une tristesse sans nom, a su conquérir le cœur de l’assemblée. Tous ressortent sur un petit nuage. Un excellent moment !