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ARCHITECTS @ La Maroquinerie (16/04/14)

C’est en ce mercredi 16 avril que Nous Productions donnait rendez-vous à La Maroquinerie pour un plateau metalcore/hardcore des plus prometteurs, comprenant Architects, Stray From The Path et Northlane. Dernière date de la tournée, sous-entendu soirée symbolique pour tous les groupes présents, le concert promet d’être riche en émotions…

Il est aux alentours de 19h45 lorsque les lumières de la salle, déjà bien remplie, s’éteignent. Attendus de pied ferme après une première venue en France loin d’être convaincante, les australiens de NORTHLANE font leur entrée et semblent déjà bien plus en forme qu’au Never Say Die! en octobre dernier. Menée par Adrian Fitipaldes (chant), la bande débute avec “Genesis” puis “Scarab”, dont le “so you want the fucking truth?” sera scandé par une audience déjà gonflée à bloc. Le frontman se veut plus statique que ses collègues musiciens mais cependant pas moins charismatique, et sera à l’origine d’une parfaite communion avec un public réceptif qui montrera une fois de plus de quoi il est capable dès les premières notes de “Dream Awake”. Ce morceau, alternant puissance et douceur, mettra en évidence la technicité du groupe et incitera les fanas de la bande à crier “wake up from the nightmare, and become the dream!” d’une seule et même voix, entre deux slams et pogos. Le set poursuit sa route, puis après un “Windbreaker” très efficace, les Aussies s’apprêtent à jouer leur dernière chanson qui n’est autre que “Quantum Flux”. L’auditoire tâche de faire trembler la salle et se déchaîne littéralement, Sam Carter (Architects) se jettera même dans la fosse au fameux “SET ME FREE!”. On l’aura donc compris, rien de mieux que l’hymne de Northlane pour conclure un set en apothéose, dix fois mieux que la prestation du Never Say Die!. Après de longs remerciements chaleureux, le groupe sort de scène. La tournée est officiellement terminée pour Northlane, mais la soirée, elle, vient tout juste de commencer !

 

 

Quart d’heure balances et réglages en tous genres avant que la Maro’ ne soit à nouveau plongée dans l’obscurité. Il aura fallu patienter seulement quelques mois pour que le public français puisse retrouver sur la scène parisienne STRAY FROM THE PATH, mené par un Drew York arborant encore et toujours un maillot du Barça, ne délogeant pas à ses traditions vestimentaires. Si vous ne connaissez pas encore la formation, il vous suffit seulement de retenir ceci pour votre culture générale mais surtout votre propre sécurité : “concert” n’est pas un mot approprié pour SFTP. “Guerre” ou “chaos” le sont déjà plus. En effet, les américains commencent avec “Badge & A Bullet” et le taux d’énergie sera tellement élevé qu’il ne faudra pas moins de cinq secondes aux fans déjà survoltés pour grimper sur les corps des premiers rangs et se lancer de la scène. S’en suit l’enragée “Mad Girl”, au breakdown des plus efficaces, qui provoquera un bazar monstre dans la fosse : les crowdsurfers pleuvent pendant que les pogoteurs et mosheurs s’en donnent à coeur joie. Après des titres tels que “Negative and Violent” ou encore “Radio”, les caisses vibrent au rythme des drumsticks du talentueux Dan Bourke et annoncent la célèbre “Damien”, dont le “I am a demon so deliver me from this!” sera repris par les slammeurs en pleine action. Le set se conclura sur “Bring It Back To The Streets”, dernière occasion pour le groupe et le public de retourner la Maroquinerie une bonne fois pour toutes. Bilan de cette deuxième première partie : une gigantesque claque, et du bon show hardcore comme on les aime. Merci SFTP !

 

 

Après une attente assez longue pour les fans et un changement de décor, il est l’heure pour les headliners de montrer au public surexcité le bout de leurs nez. Les anglais d’ARCHITECTS font alors leur entrée sur scène sur les notes mélodiques d’un des meilleurs titres du nouvel album “Lost Forever // Lost Together“, “Gravedigger”, au tempo très dynamique et au refrain très accrocheur. Sam Carter se montre très mobile, vaguant du point A jusqu’au point B de la scène devant une salle archi comblée. Le guitariste Thomas Williams de Stray From The Path s’offrira même un stagediving au breakdown ! La soirée promet d’être grandiose, hypothèse qui sera confirmée par le titre suivant, “C.A.N.C.E.R”, pour lequel Sam, à la manière d’un Scott Vogel (Terror), s’exclamera : “This is a new song, it’s called STAGEDIVE! STAGEDIVE! FUCKING STAGEDIVE!”, avant de tout bonnement faire un salto dans la fosse, nager sur les mains tendues des fans, et grimper sur une enceinte un peu plus tard pour un deuxième bain de foule en moins de deux minutes. L’ambiance monte encore d’un cran avec “Even If You Win, You’re Still A Rat”, initialement interprétée en duo avec Oli Sykes (Bring Me The Horizon). Il n’y aura pas d’Oli pour chanter ce soir, mais bien un Drew York pour s’échapper de la sidestage et se lancer dans la marée humaine de la Maroquinerie, ce qui le mènera à une franche accolade avec le frontman d’Architects une fois revenu sur scène. Le show continue et place dorénavant à “Naysayer”, bombe ultime en live qui fera exploser l’applaudimètre avec son “so sick of the sound of people giving up, you can’t stop me GIVING A FUCK!”. L’euphorie est palpable dans l’auditoire à l’annonce de “Follow The Water”, et après un petit mot adressé aux deux autres groupes de l’affiche, le chanteur tient également à adresser un petit mot au public : “But the most important people here : you guys. The people that buy tickets, buy merch, and allow every single one of us to live our fucking dream (…) We are absolutely nothing without you, don’t forget that.” C’est donc sous des tonnerres d’applaudissements qu’Architects enchaînent avec “Devil’s Island”, qui se conclura par… un stagediving de Sam (décidemment le mot d’ordre de la soirée). Déjà un peu plus d’une bonne grosse heure de décibels et la bande de Brighton nous quitte sur “Broken Cross”, avant de revenir pour un rappel mémorable. La douce et puissante “Hollow Crown” résonne dans le XXème arrondissement pour un moment tout en émotion, et sera poursuivie par LE morceau que tout le monde semblait attendre impatiemment : “These Colours Don’t Run”. La fosse est, pour une dernière fois, sans dessus dessous, et le passage phare “you had it all, YOU FUCKING PIGS!” (avec un “zbleh” en option) sera littéralement hurlé par les centaines de fans courbaturés, transpirants, blessés pour certains, mais ravis pour tous.

 

 

C’est alors un sans-faute pour Architects dont l’énergie et le talent sont incontestables, mais également pour Northlane qui a su montré son vrai potentiel, ainsi que Stray From The Path qui a, une fois de plus, délivré la patate traditionnelle comme à chacune de leur venue sur les terres françaises. Ajoutez-y un public survolté dans une salle intimiste et une bonne mentalité, aussi bien dans la fosse que sur scène, et vous obtiendrez un last show des plus marquants.

Setlist :

Gravedigger
C.A.N.C.E.R
Alpha Omega
Even If You Win, You’re Still A Rat
Day In Day Out
Naysayer
The Devil Is Near
Dead Man Talking
Follow The Water
Colony Collapse
Devil’s Island
Early Grave
Broken Cross
—-
Hollow Crown
These Colours Don’t Run