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ARCH ENEMY + BEHEMOTH @ Zénith (04/10/22)

Comme la plupart des gros concerts qui ont lieu en ce moment, The European Siege 2022 aurait dû passer à Paris en 2020. Malgré cette attente, c’est dans un Zénith De Paris en petite configuration et pas tout à fait rempli que se sont produits Arch Enemy et Behemoth, accompagnés par Carcass et Unto Others. Retour sur une soirée enflammée !

Nous n’avons pas non plus réussi à arriver à temps pour voir UNTO OTHERS et CARCASS, jouant respectivement à 18h et 18h45. Les joies de la vie active et des grèves de transports.

Tout feu tout flamme

À 20h pile, l’intro “Post-God Nirvana” retentit. Les sonorités tribales envahissent le Zénith qui se remplit doucement. La scène est encore cachée par un immense rideau sur lequel est projetée une vidéo montrant Nergal, le chanteur de BEHEMOTH. Puis les quatre musiciens apparaissent et commencent à jouer “Ora Pro Nobis Lucifer”. Fidèle à son image dramatique, Behemoth soignent sa prestation jusque dans les moindres détails. Le fond de la scène montre les membres du groupe comme les quatre cavaliers de l’Apocalypse ainsi que le logo qui change de couleurs au fil des chansons. Nergal change plusieurs fois de costumes, arborant sur “The Deathless Sun” un cape et une masque, un chapeau de pape pendant “Bartzabel” et une tunique liturgique et un encensoir sur “Versvs Christvs”. Il n’hésite pas à communiquer régulièrement avec le public, notamment avant “Becoming Eternal” où il exprime sa joie d’être enfin de de retour après trois ans à cause de ce “fucking bullshit“. Ce qui a le mérite de réveiller instantanément les spectateurs qui étaient bien calmes jusqu’ici. Des circle pit se forment et les bras se lèvent, pour le plus grand bonheur du groupe qui redouble d’énergie.

Contrairement à beaucoup de leurs confrères de la scène death metal qui restent statiques, le groupe polonais occupe tout l’espace et on sent une véritable complicité entre les membres. La setlist est un bon mélange de titres anciens qui ravissent le public dès les premières notes (“Daimonos”, “Conquer All”) et de nouvelles chansons. Sans oublier les jets de fumée et de flammes qui viennent ajouter un côté encore plus dramatique et impressionnant à l’ensemble. Behemoth nous a offert une messe satanique incroyable. Un sans faute.

Un show à l’américaine

Comme pour Behemoth, un rideau cache la scène le temps de changer le setup. Celui-ci est complètement différent puisqu’il y est écrit “Pure Fucking Metal“, le A de “metal” étant celui de “anarchie“. Certains y verront une faute de goût. Mais qu’importe puisque dès que les lumières s’éteignent et qu’ARCH ENEMY apparait, le public crie à l’unisson et un circle pit se forme même dès les premières secondes de “Deceiver, Deceiver” qui ouvre le set. Si l’ambiance avait été relativement calme pendant Behemoth, ici c’est tout l’inverse et les pogos, slams, walls of death et autres circle pits dureront jusqu’à la dernière chanson.

La formation bouge beaucoup et joue sans aucune fausse note mais c’est véritablement Alissa White-Gluz qui mène la danse. Née à Montréal, elle parle donc français et n’est pas avare de paroles. Que ce soit pendant ou entre les chansons, elle encourage systématiquement le public à redoubler d’énergie. Énergie dont elle ne manque pas ! Elle ne s’arrête pas de bouger une seule seconde, bouge d’un bout à l’autre de la scène, headbangue, donne des coups de pied en l’air, bref, une vraie pile électrique ! Jamais à bout de souffle, elle ne rate aucune note, que ce soit sur les growls ou sur le chant. Mention spéciale à sa performance impeccable sur “Handshake With Hell”.

Cependant, le show manque un peu de naturel. Tout semble calculé au millimètre et la seconde près, aussi bien les mouvements que les prises de paroles. Les musiciens restent en retrait, si ce n’est à la fin où les deux guitaristes Michael Amott (ex-Carcass) et Jeff Loomis introduisent “Snow Bound” par des soli interminables. On est davantage à un show de powermetal que de death metal.

Les fans d’Arch Enemy ne semblent heureusement pas s’en offusquer à en juger par les cris qui accueillent chaque nouvelle chanson. C’est d’ailleurs la très appréciée “Nemesis” qui clôture ce concert plein de fougue.

On peut se poser la question de savoir si mettre deux groupes aussi différents sur une même tournée était une bonne idée. Il ne suffit pas d’être dans la catégorie death metal pour avoir la même audience. Au vu des réactions durant les deux sets, on remarque vite que la plupart des gens sont venus voir Arch Enemy sont restés plutôt hermétiques face à l’ambiance dramatique de Behemoth. En revanche, on salue le professionnalisme et le sens du show que nous ont offert les deux groupes.

Arch Enemy Setlist Le Zénith, Paris, France, The European Siege Tour 2022

4 commentaires

  1. Hello, Dire que le A anarchiste d’Arch Enemy est une faute de gout équivaut a dire qu’on ne connait pas l’histoire du groupe. Arch Enemy est(etait) . un groupe Anarchiste, Ecologiste et Atheiste même si la face Anarchiste s’est diluée avec le depart d’Angela. Quand tu as une chanson dans ton repertoire qui s’intitule “Under blag flag we march” ou encore “No Gods no Masters” la moindre des choses est d’assumer jusqu’au bout ^^, même si mon impression est que c’est désormais plus pour le show, et une relique de l’ere Angela Gossow (qui reste tout de même leur manager).

    1. Salut, merci d’avoir pris le temps de lire l’article ! Je connais Arch Enemy depuis presque 20 ans donc je suis au courant 😉 Je suis d’accord qu’à un moment donné ça avait du sens, mais quand on voit ce qu’est devenu le groupe, je ne suis pas sûre que ce soit encore le cas. J’aurais pu le préciser dans mon report.
      Pour ce qui est d’assumer jusqu’au bout quand on a telle ou telle chanson dans son répertoire, je pense qu’on peut s’accorder sur le fait que beaucoup de groupes/artistes surfent sur des tendances pour se donner un genre. Donc selon moi, ça ne tombe pas forcément sous le sens. Mais c’est encore un autre débat !

  2. Merci pour le live report. Pour ma part je trouve que le groupe a pris une tout autre dimension depuis l’arrivée d’Alissa (et musicalement, je pense que les nouveaux albums sont vraiment excellents, meilleurs que ceux qui m’ont fait découvrir le groupe il y a bientôt 20 ans). Le show millimétré va certainement dans cette logique de “grosse machine” que le groupe est en train de devenir. Cela ne m’a pas plus dérangé que ça.
    J’ai moi aussi été surpris de l’association avec Behemoth (que je n’ai pas vraiment apprécié en toute franchise), d’autant plus que cela a certainement raccourci le show d’Arch Enemy. 1h15 à peine, des gros oublis dans la setlist (The World is yours, We will rise, Under Black flags we march…)… J’aurais largement préféré un show plus long avec moins de premières parties, histoire de ne pas avoir l’impression d’avoir manqué le dessert après un super repas…

  3. Vu à Lyon pour ma part, Arch Enemy impérial, très pro, un ingénieur du son qui a eu son diplôme avant d’exercer (ou qui n’est pas encore sourd?). Behemoth ne m’intéressait pas (déjà vu plusieurs fois de toute façon), ce qui me laisse dubitatif quant à ces doubles affiches qui se révèlent plus frustrantes qu’autre chose (pareil pour Amon Amarth/Machine Head), les tournées étant faites pour proposer un set complet pour les fans au lieu d’une prestation de festival destinée à contenter tout le monde.

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