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APOCALYPTICA @ Zénith (06/11/15)

Achevant la partie européenne du “Shadowmaker Tour 2015”, les virtuoses finlandais ont posé leur violoncelles au Zénith en ce vendredi 6 novembre, afin de présenter leur nouvel album “Shadowmaker” ainsi que leur nouveau chanteur Franky Perez (ex-Scars On Broadway) !

“You’re ready?”, demande le chanteur de TRACER, Michael Brown, en guise de démarrage d’un set mettant en avant le récent “Water For The Thirsty Dogs”. Paru il y a quelques mois, ce n’est donc pas pour rien que, sur les six morceaux joués, quatre seront tirés de celui-ci. Progressivement, le public adhére à ce genre de rock à la fois énergique et mélodique, comme si Queens Of The Stone Age avait forniqué avec AC/DC, à en entendre les “hey hey” repris par les spectateurs, le poing levé. Ceux-ci finiront même par chanter les paroles à la fin de la demie heure de set : l’opération séduction est donc une réussite !

 

 

20h30, le bruit de la pluie est reçu par les acclamations du public suivi de “Reign Of Fear”, inaugurant également le dernier opus d’APOCALYPTICA. D’emblée, Perttu Kivilaakso, Eicca Toppinen et Paavo Lötjönen proposent leur numéro habituel, à savoir faire du metal avec comme ligne directrice le violoncelle, le tout soutenu par Mikko Sirén derrière ses fûts. Le décor est plutôt sobre : des bustes noirs de femme reprenant le motif du backdrop animé sont disposés de chaque côté de la batterie en plus de lumières de part et d’autre de la scène, en guise de pied. Ce qui est assez fou, c’est de voir le quatuor faire les pitres (grimaces, mimiques délirantes et même salto pour Paavo !) tout en maitrisant ses instruments à la perfection, avec un doigté magique. Côté prestation scénique, les trois violoncellistes sont en parfaite symbiose, s’accordant précisément en un seul regard et jouant à la vitesse de la lumière, les cheveux tournoyants (Perttu et Eicca). La complicité entre l’ensemble des musiciens est évidente : il n’y a qu’à voir à tel point ils s’amusent à se provoquer entre eux, de vrais gosses !

 

 

Si l’objectif était de présenter Franky Perez, c’est chose faite dès le troisième titre, “I’m Not Jesus”. Premier constat : ce dernier, à la carrure d’un sportif tatoué, ne vaut pas Corey Taylor et manque clairement de justesse dans son chant clair. Ce sera le cas tout au long du set sur les featuring tels que “Not Strong Enough” ou encore “I Don’t Care”. ll sera donc obligé d’être aidé par les backing vocals assurés par ses acolytes. Fort heureusement, le batteur, véritable métronome humain, est là pour relever le niveau. Ceci dit, il faut reconnaitre que les nouvelles compositions sont plutôt bien interprétées par Franky, qui excelle davantage dans le growl. Mais ce sont clairement les reprises qui recueilleront le plus de suffrages de la part des fans : en plus de celles de Sepultura, ce sont, sans surprise, les covers de Metallica, ayant fait connaitre la formation, qui ont le plus de succès. Lorsque le chanteur n’est pas sur scène pour interpréter ses parties, c’est le public qui prend le relais. Et que serait une représentation d’Apocalyptica sans le classique “Hall Of The Mountain King” précédé de “La Marseillaise”, entonnée par tout le Zénith petite configuration avec en fond le drapeau tricolore projeté sur l’écran géant. Dernière date de la tournée européenne oblige, Apo se lâche complètement et nous gratifiera même de sa version de la bande originale du jeu vidéo “Angry Birds” !

 

 

Après un rappel et trois dernières chansons, le show se termine en douceur avec “Dead Man’s Eyes”, concluant également “Shadowmaker”. Le message de ce morceau est clair comme du cristal : “I’m coming home”. Comme les musiciens l’avoueront, ils ont le mal du pays et ont hâte de rentrer chez eux après des semaines de tournées.

 

 

Comme toujours, Apocalyptica offrira deux heures de spectacle digne d’un vrai opéra metal, rien qu’à l’aide de trois violoncelles, un batteur et un chanteur en guise d’orchestre. Le tout est soutenu par divers ambiances diffusées sur écran géant et un lightshow efficace. Cependant, la présence de Franky Perez est tout sauf indispensable.

Setlist :

Reign Of Fear
Grace
I’m Not Jesus
House Of Chains
Not Strong Enough
Enter Sandman
Master Of Puppets
Inquisition Symphony
Bittersweet
Harmageddon
Hope, Vol. 2
Riot Lights
Shadowmaker
Hole In My Soul
Refuse/Resist
Angry Birds Theme
Seek & Destroy
Hall Of The Mountain King
—-
One
I Don’t Care
Dead Man’s Eyes

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife