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ANGUS AND JULIA STONE @ Zénith (01/11/17)

Angus & Julia Stone sont venus nous réchauffer le coeur et nous remplir la tête de contes extraordinaires mercredi dernier au Zénith pour la tournée de “Snow”, sorti en septembre dernier.

ISAAC GRACIE n’est pas australien. Isaac Gracie n’a pas beaucoup d’expérience sur scène. C’est pourtant lui qui a été choisi pour suivre les frangins sur les routes. Le jeune londonien, qui se glisse entre un Buckley et un Cobain, monte sur scène dès 20h, accompagné de son batteur et de son bassiste. Si les morceaux très intimistes du chevelu à demi peroxydé ne convient pas réellement à la grandeur du Zénith et auraient mérité la chaleur et le contact d’une salle plus restreinte, ils ne manquent pas de faire chavirer le coeur du très attentif public. Isaac Gracie nous fait part en musique des maux qui le rongent durant une trentaine de minutes qui, malgré quelques baisses de tension sur certains titres, ne manque pas de préparer en douceur les spectateurs à ce qui va suivre.

Quel bonheur à 21h lorsque les silhouettes de nos chers et tendres hippies ANGUS & JULIA STONE apparaissent sur scène, aux côtés de leurs quatre musiciens. On reconnaît tout de suite le visage enfantin orné d’une frange de Julia, la barbe et la casquette du quasi-ermite Angus et le troupeau d’instruments qui va avec. C’est d’ailleurs munie de sa trompette que Julia nous accueille, jouant un petit air pour introduire “Baudelaire” (“Snow“, 2017) qui marquera le début du set. La fratrie semble avoir fait salle comble puisque les gradins comme la fosse sont noirs de monde. Tous les yeux sont rivés sur le totem disposé en plein milieu de la scène et animé par les couleurs et lumières démentielles projetées en arrière plan. Les Australiens ont vu grand pour cette tournée. Après deux morceaux plutôt calmes, les choses sérieuses commencent aux premières notes de “Cellar Door”, l’une des chansons les plus abouties du dernier album qui, sur scène, semble convaincre tout autant. Même constat sur “Chateau” dont les choeurs entraînants soulèvent un enthousiasme notable dans l’auditoire, qui se déhanche de plus en plus. Angus et Julia enchainent les morceaux en alternant ceux de leur dernier essai avec d’autres plus ou moins anciens mais toujours aussi adulés.

 

 

On apprécie l’anecdote amoureuse foireuse que nous raconte la soeur sur “For You” et le solo de banjo sur “Private Lawns” (morceau qui date d’il y a bien dix ans et qu’on est toujours aussi ravi d’entendre). Surprise après le magnifique “Yellow Brick Road” lorsque Julia déclame dans un silence d’or le célèbre poème “Enivrez-Vous” de Baudelaire, d’un accent le plus cute du monde. La foule est sous le charme de cet hommage et acclame l’artiste pendant plusieurs minutes bien justifiées. C’est lorsqu’arrive “Big Jet Plane”, le morceau qui a fait le succès mondial des deux prodiges du folk, que la féérie opère : suite à la requête du barbu, les quelques milliers de fans allument leur flash de téléphone pour créer une sorte de galaxie irréelle pleine d’étoiles. Tout simplement magnifique. Suite à l’interprétation très attendue de “Snow” et la chute des quelques faux flocons de neige tout droit arrivés du plafond, la troupe quitte la scène. Angus et Julia réapparaissent quelques instants après, sous les applaudissements et les cris de la foule. Quelles sont les raisons de ce retour ? Le punch d’un “Grizzly Bear”, une cover bien placée de Neil Young sur “Harvest Moon” et la rupture finale au rythme de “A Heartbreak”.

 

 

Une fois de plus, nous sommes on ne peut plus convaincus du talent du brother et de la sister australiens. La foule repart étonnée par le travail d’interprétation et de mise en scène du show, éblouie par le travail personnel qu’a semble-t-il entrepris Angus [qui a cessé de se cacher et de rester muet en dehors des morceaux (il sait parler !)] et déconcertée par la facilité avec laquelle les deux Stone créent et communiquent.

Setlist :

Baudelaire
Make It Out Alive
Cellar Door
Heart Beats Slow
Chateau
Wherever You Are
Bloodhound
Private Lawns
Who Do You Think You Are
Yellow Brick Road
Nothing Else
Big Jet Plane
For You
My House Your House
Snow
—-
Grizzly Bear
Harvest Moon
A Heartbreak