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A DAY TO REMEMBER @ Olympia (30/05/25)

Groupe emblématique de la scène metalcore américaine, A Day To Remember a prévu de se montrer omniprésent cet été dans l’Hexagone. Avant de figurer à l’affiche du Slam Dunk Festival, puis du Hellfest, les natifs d’Ocala investissent l’Olympia en guise de tour de chauffe. Pour une journée mémorable ?

Split Chain

La fosse est encore très clairsemée quand la première partie commence. Les ados des années 2000 reconnaissent en intro le fameux gimmick de Scary MovieWazaaa“. De quoi annoncer un concert décalé ? Pas vraiment, le son de SPLIT CHAIN tend davantage vers Deftones que vers du pop punk déjanté. Enfin, c’est ce que notre écoute pré-concert indiquait. Car ce soir, le volume du micro laisse clairement à désirer. La voix du chanteur est en effet complètement étouffée dans le mix. C’est bien dommage, car l’immersion s’en trouve largement compliquée. Néanmoins, les sollicitations du frontman à ouvrir le pit trouvent écho auprès d’irréductibles pogoteurs. Les quelques moshpits et wall of death sont modestes (on est plus sur un “muret of death“) mais ont le mérite d’animer le set. Le groupe semble en tout cas ravi de cet effort du public, et quitte la scène le sourire aux lèvres. De notre côté, c’est surtout la crainte d’un mauvais réglage qui prédomine.

A Day To Remember

Pour ne rien arranger à notre sérénité, la bande-son diffusée pendant la pause est quasiment inaudible. Heureusement, la fosse s’est bien remplie, sans toutefois afficher complet. On imagine que leurs multiples dates hexagonales ont dû vampiriser une partie du public. D’un autre côté, cela laisse un peu plus de respiration pour pogoter.

Dans ce registre, on peut compter sur le savoir-faire de A DAY TO REMEMBER pour chauffer la foule d’entrée. C’est en effet l’irrésistible enchaînement “The Downfall Of Us All” / “I’m Made Of Wax, Larry, What Are You Made Of ?” qui donne le ton de la soirée. L’occasion de changer la fosse en un pogo géant, chacun s’en donnant à cœur joie sur ces énormes tubes de Homesick (2009).

Il est agréable de voir que le groupe ne prend pas cet enthousiasme pour acquis. Jeremy McKinnon profite de “Have Faith In Me” pour montrer sa reconnaissance aux fans ayant répondu à son appel de monter sur les épaules, leur envoyant sourires et cœurs avec ses mains. Cette gratitude se retrouve sur “Mindreader”, sur laquelle il invitera les volontaires à slamer (“vous ne devriez probablement pas faire la chose que je viens de demander, mais après tout, c’est votre choix déclare-t-il, taquin). Il n’oubliera pas de faire applaudir les membres de la sécurité pour leur efficacité à assurer le bien-être des slameurs.

Ambiance fun et déchainée

Loin de chercher à accaparer la lumière, il profitera d’une des rares pauses pour présenter le nouveau bassiste, Bobby Lynge. Agréablement surpris de voir la foule scander le nom de l’ancien guitariste de Fit For A King, le chanteur révèle qu’avant de partir en tournée, il lui avait demandé la chanson qu’il aimerait interpréter. Ce à quoi Lynge a répondu “Since U Been Gone”, provoquant le retour de cette reprise de Kelly Clarkson dans la setlist.

La soirée balaie l’ensemble du répertoire du groupe. Peu importe l’époque où vous êtes rentrés dans son univers, vous avez de quoi vous sentir bien représentés. Que ce soit sur des sons post hardcore (“2nds Sucks”, “To The Death”) ou beaucoup plus emo (“Right Back At It Again”). La formation a même réussi à insérer la collaboration avec Marshmello sur “Rescue Me”, qui voit Jeremy s’amuser avec les canons de fumée.

Bien que les rouleaux de papiers toilette envoyés à la foule ne soient plus à l’ordre du jour, les Floridiens ont toujours quelques facéties en poche. Canons à confettis ou T-shirts, et ballons de plage perpétuent ainsi la tradition festive de leurs shows.

Un mix parfait entre nouveautés et classiques

Il est agréable de savoir que les anciennes compositions déchainent toujours autant les passions. Mais les morceaux les plus récents ont tout aussi bien fonctionné, auprès d’une foule impatiente de chanter à chaque refrain. Et d’ouvrir la fosse à chaque break. On appréciera davantage les nouveautés “Lebron” ou “Flowers” dans ce contexte de joyeuse cohue. “All My Friends” confirme de son côté qu’il est taillé pour le live. Enfin, “Miracle” se révèle (déjà) être de la trempe des morceaux qu’une foule scande le poing levé. À n’en pas douter un incontournable des futures prestations du groupe. Après un “All I Want” toujours aussi imparable, le set principal se termine sur une version écourtée de “Sometimes You’re The Hammer, Sometimes You’re The Nail”. L’occasion pour certains spectateurs d’exécuter des saltos au beau milieu de la fosse. Renversant !

L’ovation lors du rappel prouve que l’Olympia n’a aucune envie de s’arrêter là. Ça tombe bien, le groupe n’en a pas non plus fini avec nous. On retrouve avec plaisir Jeremy et le guitariste, Kevin Skaff, tous deux équipés d’une guitare acoustique. La superbe “If It Means A Lot To You” est alors reprise à l’unisson. Un beau moment de communion, pour la traditionnelle accalmie de la setlist. Cette dernière n’est pas loin d’être parfaite, et se termine en apothéose avec “All Signs Point To Lauderdale”, qui dispute avec “All I Want” la place du plus gros succès auprès des fans.

À l’arrivée, cette soirée était à l’image de la finale de Ligue des Champions. Nous avions peur, et nous sommes ravis de nous être trompés ! La qualité sonore et scénique était finalement aussi fluide qu’une passe de Vitinha. L’ambiance, digne du kop parisien assurée par un McKinnon en meneur d’homme façon Luis Enrique. Alors qu’ils n’étaient pas venus à Paris depuis 2017, on peut dire qu’ils se sont fait désirer … mais qu’ils sont toujours aussi doués ! Rendez-vous désormais à Lyon et Clisson pour d’autres triomphes.

A Day to Remember Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France, UK + Europe 2025

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