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WHILE SHE SLEEPS @ La Flèche d’Or (23/10/16)

Depuis la sortie de “Brainwashed” en mars 2015, While She Sleeps n’arrête pas de tourner et d’alimenter son histoire en étant de plus en plus indépendant et de plus en plus impliqué dans sa propre carrière. En effet, au mois de septembre, il annonçait désormais avancer sans le support d’un label. Cette tournée s’ouvrant donc à Paris est la première de son histoire en totale indépendance. Finalisant actuellement l’enregistrement du troisième album, le groupe s’autorise une pause et débarque dans une Flèche d’Or bien décidée à profiter au maximum de cette soirée.

C’est le desert rock de THE TEMPLE qui ouvre la soirée. L’ambiance dans la salle n’est pas encore à son paroxysme. Elle est même franchement froide, les premiers rangs de la fosse étant sur leur téléphone durant le set pourtant bien exécuté de The Temple. La formation sert un rock teinté d’influences plus stoner et plus hardcore sur les bords. Avec enthousiasme et énergie, le combo tente tant bien que mal de captiver une audience peu attentive. Dommage !

Ce sont les ex-Capsize (en partie) de BLOOD YOUTH qui enchaînent et le moins que l’on puisse dire est que l’assemblée est déjà plus intéressée. Si les premières chansons sonnent comme des brulots hardcore dans l’esprit de Stray From The Path, le propos va s’adoucir quelque peu, tombant dans un hardcore mélodique dans l’esprit de Stick To Your Guns (le coté contestataire en moins). L’audience réagit bien aux chansons du premier EP de la formation et l’ambiance monte d’un cran ce qui est plutôt plaisant. Si la surprise est bonne pour ce set de Blood Youth, il n’en reste pas moins une impression de déjà entendu assez présente qui nous gâche l’impression générale.

C’est sans surprise que les WHILE SHE SLEEPS débarquent sur scène dans un bordel ambiant assez fou. L’entrée en scène minimaliste appuie cette impression de tournée sous le signe de la détente pour le groupe de Sheffield. Mais détente ne veut pas pour autant dire mollesse et on en a l’illustration avec l’incroyable “Brainwashed” qui est lancée d’entrée. A peine chauds, WSS joue sa chanson la plus incendiaire et la plus violente avant d’enchainer avec un “This Is The Six” qui permet, cette fois-ci, à l’auditoire de se chauffer la voix avec ce refrain si fédérateur. Pas question de se reposer puisque “Death Toll” achève une assemblée bien chaude.

Loz s’adresse à l’audience dans une grande décontraction, on est tous potes et cette tournée est clairement un défouloir pour la formation qui doit bûcher en studio depuis de longues semaines désormais. Le groupe balance d’ailleurs un “Civil Isolation”, issu de l’album à venir que le public connait déjà bien ! On peut constater que le combo n’a rien perdu de sa verve et même si le son de l’ensemble est un peu brouillon (une habitude chez les Anglais), on peut déjà entrevoir que le prochain opus ne fera pas dans la dentelle. Bien que le groupe soit de plus en plus politisé dans ses textes, le registre des interventions de Loz sur scène est bien plus fun que celui dans lequel évoluent des formations telles qu’Architects, Stick To Your Guns ou autres. L’ambiance dans la salle s’en ressent et donc, la foule réagit de plus en plus positivement aux chansons jouées. WSS offre un set best of, enchainant l’ensemble des singles des deux albums et donc, clôturent ce court concert par la doublette mélo “Our Legacy” / “Four Walls” que le public reprend en choeur. A peine cinquante minutes de set, facile de comprendre pourquoi La Flèche d’Or réclame un rappel car, c’est en effet court.

Le groupe revient dans une sorte de flou plus ou moins prévu et dégaine un “Crows”, issu du premier EP, back in 2011 ! Plutôt triste de constater que les personnes présentes de la salle ne sont pas au courant que le “give me tour hands” est juste culte, et qu’il faut absolument le hurler, mais un beau bordel général pour la fin de ce set sympathique, dans une ambiance à la cool mais qui ne restera pas longtemps gravé dans la tête.

Vivement le nouvel album et vivement la bave qui coule à nouveau des lèvres !

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN