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WARPAINT @ Elysée Montmartre (20/03/17)

Pour célébrer l’arrivée du Printemps, RockUrLife est allé passer sa soirée avec Warpaint. Un an après leur dernier passage dans la capitale, les quatre Californiennes sont venues défendre leur dernier album, “Heads Up”, publié en septembre dernier.

On commence avec un premier quatuor féminin et cosmopolite, DEAR READER. Ce n’est pas un groupe, mais plutôt le projet solo de la chanteuse sud-africaine Cherilyn MacNeil, qui s’entoure sur scène d’une Russe au percussions, d’une Américaine au clavier et d’une Sarde au violoncelle électrique. Tout ce beau monde harmonise en choeur tantôt sur de l’indie folk, tantôt sur de la pop délicate, toujours dans une atmosphère rêveuse. La rayonnante chanteuse berce l’Elysée Montmartre de sa voix pure, quand elle ne s’essaye pas au français et remercie le public. Sous cette douceur de surface, Cherilyn MacNeil adresse fréquemment des sujets politiques et l’histoire de son pays d’origine. Parmi ses morceaux vaporeux, l’éclectique formation glisse le saisissant “Victory”. Entonné en choeur et vigoureusement a capella par les quatre femmes, la courte piste sort l’assemblée de sa douce rêverie et lui arrache des applaudissements nourris. Aussi poétique que mélodieux, Dear Reader délivre une performance empreinte de sérénité, renforcée par une spontanéité charmante.

 

 

Un quatuor féminin en chasse un autre et vers 21h, WARPAINT arrive sur scène. Les Californiennes s’installent parmi les plantes ornées de guirlandes lumineuses, avec les deux chanteuses Emily Kokal et Theresa Wayman sur le devant de la scène, tandis que la partie rythmique formée par Jenny Lee Lindberg et Stella Mozgawa est plus en retrait. Avec la nonchalance et la simplicité qui les caractérisent, les quatre musiciennes ouvrent avec le dansant “Heads Up”, morceau éponyme du dernier album. C’est bien son dernier effort que Warpaint est venu défendre puisqu’une grande partie de la setlist lui est consacré. Alternant avec grâce entre des mélodies planantes et des rythmiques plus tenues, le quatuor embarque sans problème l’Elysée Montmartre avec sa dream pop mélancolique. Entre le planant “Above Control” à l’entrainant “Whiteout”, lascif et entêtant, on retient surtout “No Way Out”. Alors que la mélodie vaporeuse du début du morceau fait flotter l’assemblée, l’excellente base rythmique s’énerve et fait progresser le morceau vers une direction dansante inattendue. Warpaint étire ses morceaux pour faire ressortir sa dextérité, en emportant l’Elysée Montmartre dans des territoires toujours plus lointains.

 

 

L’harmonie entre les quatre filles est parfaite. Les chants nuancés et sensuels d’Emily Kokal et Theresa Wayman se répondent et se complètent tandis que Jenny Lee Lindberg et Stella Mozgaw tiennent un rythme impeccable tout au long du set. Si les nouvelles compositions sont bien accueillies, on se réjouit aussi d’entendre les classiques et hypnotiques “Bees” et “Krimson”. Jenny Lee Lindberg, habitée par sa musique, ne fait qu’un avec sa basse et brille particulièrement sur ce titre. Sur “Keep It Healthy”, c’est aux deux chanteuses de se démarquer. Avec leur chant énergétique et passionné, les filles captivent autant par leur voix que par leur présence envoûtante. En dehors de timides mercis, Warpaint ne parle pas beaucoup, et c’est plutôt une bonne chose car quand Emily Kokal prend la parole, c’est pour annoncer à son public que le set doit être écourté à cause du couvre-feu de la salle. Passant directement au rappel en sautant la case “passage en coulisses”, les filles font danser la salle sur l’étonnante “New Song”. Loin des mélodies sombres et rêveuses, le morceau détonne par son refrain pop. Toutes sourire et s’excusant de ne pas pouvoir jouer plus longtemps, Warpaint conclut avec enthousiasme sur “Dre”, qui exploite à merveille ses influences hip hop. “Disco//Very”, pourtant inscrit sur la setlist, n’aura pas le temps d’être joué.

 

 

Aussi envoûtant qu’excitant, Warpaint dégage un charme inexorable. Les quatre Californiennes excellent chacune dans leur domaine, parvenant à mêler énergie et sensualité à leur potentiel cool naturel. Si la performance de près d’1h30 reste légèrement lisse, la simplicité et la grâce avec lesquelles les filles assènent leurs morceaux planants sont ensorcelantes.

Setlist :

Heads Up
Krimson
Undertow
Bees
Above Control
No Way Out
The Stall
Stars
Whiteout
So Good
Keep It Healthy
Love Is To Die
New Song
Dre