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TOUCHE AMORE @ La Maroquinerie (13/02/17)

En août dernier, soit un mois avant la sortie de “Stage Four”, Touché Amoré avait joué dans un Glazart plein à craquer. Après avoir fait du bruit avec leur petit nouveau, le combo californien pose ses valises à La Maroquinerie.

BIRDS IN ROW ouvre les hostilés à 20h tapantes avec son post hardcore puissant teinté de screamo. Dès les premières notes, le public se montre réceptif face à un trio dont la présence scénique est impressionnante. Le chanteur beugle violemment derrière ses cheveux, sa voix à moitié claire et plaintive trouve une certaine musicalité dans ce déluge d’hyperviolence. Car oui, malgré la violence sonore de Birds In Row, une certaine sensibilité s’en dégage. L’enchainement du set est ultra rapide et le chanteur, essoufflé, ne s’autorise que quelques bavardages. Un climax important est atteint sur la dernière chanson, ce qui déclenche des pogos dans une assemblée tout aussi survoltée que conquise.

Une vingtaine de minutes plus tard, ce sont les Américains de ANGEL DU$T qui foulent les planches avec leur mélange unique de punk rock et de hardcore. Les titres relativement courts mais ultra dynamiques et euphoriques semblent accrocher une audience qui réagit au quart de tour. Il faut dire que le frontman a une belle panoplie d’arguments pour rallier le public à sa cause : lunettes de soleil, tatouages et T-shirt des Ramones. Les morceaux de l’album “Rock The Fuck On Forever” s’enchaînent comme des lettres à la Poste. Malgré leur simplicité apparente, les rythmiques se voient ponctuées de soli impromptus et la folie monte en puissance au fil du set. Si la musique d’Angel Du$t est certes très éloignée de Touché Amoré, le mélange des genres semblent plaire à une foule qui aurait même demandé plus qu’une demi-heure de jeu.

Le backdrop à l’effigie de “Stage Four” (2016) nous rappelle maintenant pourquoi les Parisiens se sont déplacés en si grand nombre. C’est sous la musique folk de Daniel Johnston et l’applaudissement de l’auditoire que TOUCHE AMORE fait son entrée.

Et quoi de plus naturel que d’entamer le set par l’ouverture de l’album “Flowers And You”. Les arpèges clean de l’intro ouvrent rapidement une brèche de violence dans laquelle l’assistance n’aura aucun mal à se faufiler. Si Touché Amoré frappe par son look sobre, les premières notes de la très courte “The Great Repetition” nous rappellent également les racines post hardcore de la formation.

Jeremy Boln tend régulièrement son micro vers le public qui s’en donne à cœur joie. La fosse est retournée sans dessus dessous et les stage diving s’enchainent sous l’intensité des morceaux issus de “Stage Four” et de “Parting The Sea Between Brightness And Me” (2011). Le chanteur remercie d’ailleurs Birds In Row, signé sur leur ancien label Deathwish Inc.

Si l’on appréciera l’incroyable talent qu’a le groupe d’osciller entre de magnifiques passages planants et des ambiances carrément explosives, le chant clair de Boln n’est pas à la hauteur sur les titres plus récents (“Benediction”). On appréciera “Harbor” et “Just Exist” qui viennent nous faire revivre “Is Survived By” (2013), un peu mis de côté ce soir.

Mais ce sont surtout les mélodies accrocheuses de “Rapture” et de “New Halloween” qui viennent trouver un écho particulier en live. Car c’est dans la beauté de ces mélodies que la voix écorchée s’installe et trouve un refuge provisoire et illusoire. Touché Amoré atteint ici le sommet de son art et transcende la musique de son dernier opus, écrit après le tragique décès de la mère du vocaliste.

Le quintette ne renie pas non plus ses vieux démons en offrant aux fans de la première heure “Honest Sleep”, qui déclenchera une euphorie certaine dans la fosse. Après un court rappel et une heure de jeu endiablé, Touché Amoré revient pour le gand final avec “Non Fiction”, un titre très atmosphérique dont l’ambiance est parfaite pour clôturer la performance.

A défaut d’être un groupe qui communique, Touché Amoré sait comment défendre sa déjà belle discographie sur scène.

Setlist :

Flowers And You
~
New Halloween
The Great Repetition
Art Official
Displacement
Spacejam (And Now It’s Happening In Mine)
DNA
Amends
Benediction
Palm Dreams
Home Away From Here
Harbor
Rapture
Just Exist
Pathfinder
Method Act
Water Damage
Honest Sleep
—-
Non Fiction