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THIS IS NOT A LOVE SONG 2016 – Jour 2 (04/06/16)

Pour ce deuxième jour, le temps se fait instable. Cela n’empêche pas les festivaliers de se montrer aussi nombreux que la veille. Au programme, deux groupes radicalement différents mais cultes dans leur genre se partagent la tête d’affiche : Air et Dinosaur Jr. Avant cela, les tout premiers concerts de la journée sont gratuits et on arrive tôt pour en profiter.

 

 

MY GREAT BLUE CADILLAC (Scène Extérieure “Mosquito”) – A 15h30, devant une poignée de personnes, les deux Montpelliérains de My Great Blue Cadillac entrent sur scène. Avec pour seuls instruments une basse et des percussions qu’ils manipulent tour à tour, leur cold wave se révèle assez inattendue dans le cadre du festival, même si elle est loin d’être mauvaise. A cette heure en tout cas, on a un peu de mal à rentrer dans l’univers très sombre des Français. Au bout de quarante minutes, le duo quitte les lieux, nous laissant plus perplexes que convaincus.

SHEER MAG (Scène Extérieure “Mosquito”) – Pendant que le site se remplit lentement, Sheer Mag prend la suite sur la Mosquito. Malgré la pluie qui commence à tomber fort, le rock des Américains séduit des spectateurs de plus en plus nombreux. Les morceaux se suivent et se ressemblent, mais il faut reconnaître que l’énergie est contagieuse, avec une chanteuse bien en voix et des musiciens hyper dynamiques.

PALEHOUND (Scène Extérieure “Mosquito”) – Place ensuite à la partie payante du festival. Le beau temps est revenu, et on assiste au set de Palehound en extérieur. Visiblement content de jouer au TINALS cette année, le trio guitare-basse-batterie mené par la sympathique Ellen Kempner joue un rock alternatif classique. Les compositions courtes mais efficaces, toutes interprétées avec bonne humeur et simplicité, sont réellement prenantes. Une jolie découverte.

LUSH (Scène Extérieure “Flamingo”) – Ces dernières années, la mode est à la reformation des formations issues de la scène shoegaze et dérivés des années 90. Après Slowdive en 2014, TINALS accueille pour cette édition Lush, formation certes moins réputée mais dont la postérité a retenu quelques réussites. Bavarde, Miki Berenyi se fait la porte-parole de ses compagnons devant un public qu’on a connu plus dense. A l’exception de bons morceaux comme “Out Of Control” ou la classique “Ladykillers”, la performance manque de relief et le jeu de scène beaucoup trop statique finit par rendre l’ensemble malheureusement un peu lassant.

 

 

ALGIERS (Grande Salle Paloma) – C’est ensuite au tour d’Algiers de faire ses preuves. Ici, la notion de manque de présence sur scène n’existe pas. Les musiciens du groupe d’Atlanta se laissent complètement aller en délivrant leur mélange étrange et explosif de punk et de gospel. La grande salle bondée est plutôt sensible à la rage des Américains. Pour notre part, on apprécie plusieurs titres jusqu’à ce que la faim nous attire à l’extérieur.

AIR (Scène Extérieure “Flamingo”) – Devant la Flamingo, une grosse foule de spectateurs attend le retour sur le sol français du fameux duo de musique électronique. De grands miroirs marquent le fond de la scène et laissent présager une scénographie travaillée. A 21h50, entièrement vêtus de blanc, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin débarquent sur scène, assistés d’un autre claviériste et d’un batteur.

Ce sont deux succès de “Talkie Walkie”, “Venus” et “Cherry Blossom Girl”, qui ouvrent le concert pour un début de set un peu poussif. Heureusement, la performance va aller en s’améliorant, même si musiciens et public ne se lâcheront jamais complètement. Les plus gros titres d’Air s’enchaînent au milieu de morceaux plus dispensables : la version instrumentale de “Playground Love” qui en rajeunit plus d’un côtoie ainsi un “J’ai Dormi Sous L’Eau” sans grand intérêt. Le moment le plus réussi du concert se révèle être le final avec l’enchaînement de trois morceaux de “Moon Safari”, dont “Sexy Boy” qui réveille le public, et “La Femme D’Argent” dont le cachet unique correspond parfaitement à un début de soirée presque estivale.

Au final, les Français s’en tiennent à interpréter une setlist best of pour laquelle ils semblent être en pilotage automatique. Mais ce n’est pas pour nous plaindre, car le concert aura tout de même fait largement du bien aux oreilles.

 

 

CAVERN OF ANTI-MATTER (Scène Extérieure “Mosquito) – Sur le papier, impossible de deviner qu’il sera aussi difficile de résister aux rythmes entêtants du groupe de kraut rock formé notamment par deux anciens de Stereolab. Pendant cinquante minutes, les trois musiciens conquièrent l’auditoire avec leurs compositions instrumentales entraînantes qui réussissent l’exploit de ne jamais sombrer dans la monotonie. Le trio est obligé de quitter la scène une fois la limite du temps de jeu atteinte, au grand regret d’un public extrêmement réceptif. Malgré les applaudissements nourris qui ont perduré bien après le départ du combo, c’est bel et bien terminé.

DINOSAUR JR (Scène Extérieure “Flamingo”) – A minuit pile, les Américains de Dinosaur Jr font leur retour au TINALS. Déjà présents lors de la première édition, ils jouent ce soir sur la grande scène extérieure devant une foule importante. Il faut dire que le grand nom de la scène alternative des années 1980/1990 est l’un des groupes les plus attendus cette année. Alors une fois sous les projecteurs, il est bien de constater que le temps n’a fait son œuvre que sur les cheveux immaculés de J Mascis. Sur scène, à l’exception de Lou Barlow qui a l’air de bien profiter du moment, les deux autres restent très concentrés. La voix de Mascis est légèrement étouffée par la musique, mais globalement le son est bon et on peut apprécier les lourdes lignes de basse en distinguant chaque solo et riff de guitare.

Côté spectateurs, ces derniers finissent par se réveiller à partir de l’enchaînement “Feel The Pain” / “Out There” où les slams commencent à se faire nombreux. La traditionnelle reprise grunge de “Just Like Heaven” suivie de deux titres venus des années 80 viennent mettre fin à un concert qui aura plutôt tenu ses promesses.

Le dernier créneau horaire du samedi est occupé par deux formations aux styles éloignés. Les amateurs de musique électronique iront danser sur les rythmes de Breakbot, tandis que les plus avides de distorsion rejoindront les rockeurs de Downtown Boys. Après cette deuxième bonne journée, on se contentera d’aller prendre des forces pour le dernier jour.

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Gabrielle de Saint Leger
Indie rock, folk, shoegaze, post tout, etc. -> https://www.last.fm/fr/user/stealthisystem