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THE LUMINEERS @ Salle Pleyel (08/11/16)

Lumineux était The Lumineers ce mardi 8 novembre à la belle Salle Pleyel de Paris. Dans le cadre de la tournée pour “Cleopatra“, leur deuxième album sorti en début d’année, les Américains ont insufflé une douceur folk toute particulière en ce jour d’Election Day. RockUrLife vous raconte cette jolie soirée.

A 19h30, les Canadiens de BAHAMAS ont l’honneur d’ouvrir le show devant une salle déjà bien remplie. Les instruments dominent, la simplicité tant vestimentaire que mélodique est de mise. Au détour d’un sourire et d’un remerciement, le chanteur, à la voix de velours, entraîne sa bande et le public dans une folk agréable, somme toute convenue et pas très originale. Si la prestation manque d’entrain, elle nous met néanmoins dans l’ambiance folk pour la suite.

 

 

La scène se pare ensuite de stalagmites de verre lumineuses sur lesquelles les lumières colorées danseront toute la soirée. THE LUMINEERS entre en scène sobrement sous les acclamations de l’assemblée. Très vite, Wesley Schultz, le chanteur, fait participer les spectateurs, leur demandant tantôt de se lever, tantôt de taper des mains en rythme. La Salle Pleyel, “à la fois très bruyante et très silencieuse”, comme la qualifiera le frontman, participe avec enthousiasme. Une foule respectueuse aussi (à quelques rares exceptions près) de la requête du groupe de ranger les téléphones après le quatrième morceau et d’apprécier le concert. Les membres de la formation multiplient les interactions avec leur audience : Wesley Schultz n’hésite pas à fendre la foule lorsqu’il reprend “Subterranean Homesick Blues” de Bob Dylan, le pianiste monte agilement sur le côté de la scène, au plus près des fans, ravis, et Jeremiah Fraites, le batteur, n’hésite pas à faire appel à un membre de l’auditoire pour lui tenir son xylophone.

 

 

Musicalement, le set est maîtrisé et varié. Avec six musiciens multi-instrumentistes sur scène, piano, violoncelle, batterie, guitare acoustique, basse, percussions, xylophone, accordéon et tambourin profitent tous d’un moment de gloire. Profitant de la fantastique acoustique de la salle, la troupe joue “Darlene” sans micro. Un très joli passage. On compte plusieurs saisissants solos de Wesley Schultz, une mise en lumière sur un superbe solo de Neyla Pekarek au violoncelle, et de beaux moments de complicités entre les musiciens, tout sourire du début à la fin du set.

 

 

La performance se révèle élégante et déborde d’émotions. Car The Lumineers ne se contente pas d’enchaîner vingt morceaux. Wesley Schutz établit une véritable connexion avec son public en prenant soin de lui expliquer avec sincérité ce qui lui a inspiré ses chansons. Ainsi, on apprendra que “Dead Sea” lui a été inspirée par son épouse que ce dernier empêche de sombrer quand elle est au plus bas. “Charlie Boy” parle de son oncle, mort à la guerre du Vietnam. Et “Gun Song” lui a été inspirée après qu’il a trouvé un pistolet dans la commode de son père quelques temps après sa mort. “Long Way From Home” est aussi inspirée par son père.

 

 

Ces moments de partage réduisent peu à peu la taille de la salle et la distance entre le vocaliste et ses fans. On entre progressivement dans son intimité sans pour autant devenir voyeur, on se sent plutôt de plus en plus chez nous, et eux aussi. Ils viennent de Denver, au Colorado, et ne peuvent s’empêcher de nous parler des élections présidentielles américaines qui se jouent le soir-même dans leur pays. Ils changeront même un mot dans les paroles de “Big Parade” en remplaçant “vote for him” par “vote for her”.

 

 

Les jolis jeux de lumières, la complicité évidente entre les musiciens qui s’enlacent en fin de concert et la communion avec l’audience ont ainsi rendu la performance de The Lumineers chaleureuse, douce et bienveillante. Si les chansons nous avaient paru plus joyeuses et légères en studio, elles sont, en réalité, empruntent d’une certaine mélancolie, ce qui les rend plus profondes en live. Les Américains prouvent ainsi leur amour pour la scène et la recherche d’une réelle connexion avec leur public. Charmant !