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THE AMAZONS @ La Mécanique Ondulatoire (17/02/17)

Curieux que nous sommes, nous sommes partis voir vendredi soir dernier la nouvelle formation montante anglaise The Amazons dans la petite salle parisienne de La Mécanique Ondulatoire, en amont de son prochain concert parisien à La Cigale en compagnie de You Me At Six. Quatuor originaire de Reading, les quatre garçons se sont faits connaître l’année dernière pour leurs prestations live pleine d’énergie et ont été récemment mis en avant par quelques grands noms médiatiques comme “NME” ou “BBC Radio”. Try before you buy.

La première partie du concert n’aura jamais aussi bien porté son nom. Initialement annoncé comme étant le groupe français Kursed, ce dernier a eu des problèmes avec son van dans la journée, l’empêchant de se rendre à Paris et d’assurer son set. Chamboulement de dernière minute, c’est donc CLINT SLATE qui vient pousser la chansonnette avant les Anglais, dans un emploi du temps lui aussi remis en question. Pas de formation derrière le chanteur pour l’occasion, seul le leader et sa guitare acoustique, pour un show qui semble plus spontané que préparé. “C’est toujours sympa de voir un artiste se casser la gueule”, annonce – non sans humour – Gregg Michel, à peine arrivé sur scène, avant de réaliser dans un ordre aléatoire des titres de son premier album “Before The Dark” (“Wish”, “Rules Of Intimacy”), de son second album à venir et une reprise vocalement impressionnante du “Somebody To Love” de Queen. Même si le musicien laisse sous-entendre à plusieurs reprises que son set sera moindre sans ses autres amis, il n’empêche que celui-ci aura permis au public de passer un bon moment, entre improvisations et blagues sympathiques.

 

 

21h50, soit quelques minutes plus tôt qu’annoncée dans l’après-midi, voilà finalement le tour de THE AMAZONS de venir démontrer son efficacité en matière de live. Arrivant sur l’estrade de la fosse, Mécanique Ondulatoire oblige, le quatuor n’a pas vraiment la possibilité d’offrir une arrivée digne de ce nom. Amplis allumés, cheveux replacés pour le leader Matt Thomson, le set commence d’entrée avec un rythme de jeu rapide, efficace et assumé. Dès les premières minutes du concert, difficile de ne pas comprendre pourquoi The Amazons s’est fait remarquer l’année dernière pour ses performances : l’équilibre entre les instruments est juste, le rythme soutenu en plus de leurs postures élégantes mais néanmoins gigotantes. L’audience, proche de la scène et les paroles au bout des lèvres, semble également apprécier cette attitude entre concentration et justesse, presque déconnectés de ce qu’il se passe en face d’eux puisque concentrés sur les événements à venir. Pour ce qui est de l’ambiance musicale, on y retrouve ici des sonorités lourdes à la Royal Blood, à côté de touches légères indie rock subtiles et harmoniques, à la Circa Waves. Un mélange à la fois intéressant et très anglais, parfaitement maîtrisé.

 

 

Contrairement à Clint Slate et son concert réalisé sur le tard, le show ici est automatique et coule de source, résultat d’un rodage certain où les titres les plus récents comme “Black Magic” ou “Little Something” sont aussi bien joués que les classiques de l’unique EP “Don’t You Wanna” (2015) ou encore le superbe “Nightdriving”, véritable moment fort de cette soirée. Malgré quelques problèmes mécaniques en milieu de set, une guitare ne fonctionnant pas comme désirée, l’assemblée ne s’arrête pas de danser et d’applaudir activement le groupe, loin d’être le plus communicatif du monde mis de côté les habituelles présentations et remerciements en français. Finalement, “In My Mind” viendra trop rapidement clôturer un set à peine plus long que celui de la première partie, sans rappel.

 

 

Un jour, The Amazons a demandé à son audience d’onduler au rythme de ses nombreux tubes, et La Mécanique ondula(toire). Non plus que de raison, puisque les Anglais, encore jeunes, ont déjà de quoi faire envier d’autres formations plus connues, sans avoir encore sorti de premier album. Espérons maintenant que la révélation du nouvel album leur offrira un temps de jeu plus conséquent, en plus d’une spontanéité plus présente en live.