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THE 1975 @ Olympia (31/03/16)

Jeudi dernier avait lieu le concert de The 1975 dans la mythique salle du 28 Boulevard des Capucines, dont la première partie était assurée par The Japanese House. Une date très pop.

Sans surprise, l’audience est très féminine et la moyenne d’âge plutôt jeune, ce qui expliquera la réponse médiocre au premier groupe, qui n’a étonnamment pas eu droit à la présence des photographes. Pourtant, la performance de THE JAPANESE HOUSE est intéressante. La formation offre un son très aérien et poétique, qui fait voyager les oreilles les plus attentives. Les morceaux sont ambivalents et complexes, riches d’un travail que l’on ne peut nier, de par un son vintage, rétro, et expérimental à la fois. On devine aisément que leurs subtilités s’apprécieraient davantage dans un silence qu’offrirait par exemple La Gaité Lyrique, que dans cette salle dans laquelle les discussions intempestives et moqueries de la fosse gâchent l’audition. L’on a envie de fermer les yeux, et de se laisser porter par ces sonorités nouvelles. Malheureusement, cela ne semble pas du goût de tout le monde, et si l’on aurait espéré un peu de respect autant pour les artistes que pour le reste de l’assemblée, ce n’est pas du tout le cas. Malgré tout, juste avant de jouer “Teeth”, le groupe aura tout le même droit à une salle étoilée par les lumières des smartphones. Finalement, seul le polaroïd pris en fin de set immortalisera ce moment qui aurait dû être immobilisé, cristallisé, par le silence d’une assemblée contemplative.

Place ensuite à THE 1975. Comme les fans l’ont largement pronostiqué lors de l’entracte, le show s’ouvre délicatement sur “Love Me”, issu du dernier album “I Like It When You Sleep, For You Are So Beautiful Yet So Unaware Of It” paru le 26 février dernier, qui fera immédiatement se lever ceux qui étaient précédemment cloués dans les gradins et danser la fosse. On y retrouve aussi “Heart Out”, dont le solo de saxophone recevra de nombreuses acclamations. Matthew Healy, fidèle à son humour, s’adresse ensuite à ses fans : “Vous savez que nous sommes britanniques, et que je ne sais pas parler français donc je vais devoir faire un show complet en anglais. Faisons en sorte que ce ne soit pas le reflet de mon ignorance, mais plutôt le début de votre intelligence !”, avant d’introduire le nouvel opus, et jouer “A Change Of Heart” qui sera accompagné de clappements de mains.

 

 

 

 

L’ambiance est délicate, et semble hors du temps. Si bien que le frontman demande qu’on lui accorde dix minutes sans appareil numérique, mais juste des êtres humains, dont il peut voir les visages. Sans tout cela, l’on saisit le caractère presque organique des morceaux, la beauté du jeu des lumières qui nous en met plein la vue depuis bientôt une heure. S’ensuit alors “Robbers” puis “Loving Someone” qui viendront parfaire cette setlist parfaitement équilibrée entre “The 1975” (2013) et le second disque, mais pas que. “Je suis fatigué de toute cette violence, de toute cette douleur. Mais il ne faut pas se laisser abattre, sans quoi ils ont gagné. La chanson suivante s’appelle “Paris” et elle est pour vous”, clame alors le leader chevelu. Le set se poursuit avec “Girls” avant le rappel, composé de “If I Believe You”, “Chocolate”, “The Sound”, pour enfin terminer sur “Sex”, une habitude chez les Britanniques.

 

 

Les garçons nous ont offert un show enivrant, aux parfums de poésie, superbement servi par une setlist sexy et gourmande, fort heureusement renouvelée grâce au nouvel album, bien que les grandes lignes directrices restent présentes.

Setlist :

Intro
Love Me
UGH!
Heart Out
So Far (It’s Alright)
A Change Of Heart
She’s American
Anobrain
Menswear
The Ballad Of Me And My Brain
Me
fallingforyou
Somebody Else
An Encounter
Robbers
You
Loving Someone
Paris
Girls
—-
If I Believe You
Chocolate
The Sound
Sex