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STARCRAWLER @ Point Ephémère (23/01/18)

Après un concert gratuit aux Bains dans le cadre de la “Super Pool Party” des Inrocks en octobre dernier, ainsi qu’un passage notable sur le plateau de “L’Album De La Semaine”, Starcrawler est de retour dans la capitale pour défendre son premier album éponyme, cette fois-ci en tête d’affiche dans un Point Ephémère presque complet. Retour sur un concert piquant et ténébreux.

La soirée commence sur les coups de 20h30, avec GRIT. Rythmant sa demi-heure de set de morceaux issus de son premier album “Shreds Of Tales”, le quatuor parisien offre au Point Ephémère une prestation rock énergique, carrée et efficace, convaincant l’audience par son enthousiasme et sa maîtrise.

 

 

Une vingtaine de minutes plus tard, la salle du Quai De Valmy est replongée dans l’obscurité, accueillant alors la formation californienne très attendue ce soir. STARCRAWLER fait son entrée, menée par une Arrow De Wilde définitivement impressionnante par le charisme qu’elle dégage dès son arrivée. Aux côtés de Henri Cash (guitare), Austin Smith (batterie) et Tim Franco (basse), la frontwoman introduit le groupe sur “Castaway” puis lance les hostilités avec l’effrénée “Used To Know”, trouvant son écho dans la fosse qui bouillonne déjà.

 

 

Très vite, l’importance accordée à la notion de performance chez Starcrawler s’impose sur scène. Elle prend majoritairement corps en la personne de De Wilde, qui, une fois postée sous les projecteurs, se transforme en une figure singulière et inquiétante, presque glauque par moments. Sa posture est cornue, son attitude désinvolte et parfois imprévisible. Vêtu de son corset babydoll écru qui ne restera pas propre bien longtemps (elle crachera du faux sang sur “Train” avant de s’en badigeonner le corps et le visage d’un des membres du public), la leadeuse prend son rôle à cœur et captive l’attention. Entre des titres tels que “Full Of Pride”, “Let Her Be” ou encore “Different Angles”, cette dernière ponctuera le concert des mouvements caractéristiques de son personnage : yeux grands ouverts et expression intimidante, corps qui se tord dans des positions inconfortables, pont de gymnastique sur le sol… L’effet de surprise se répète à maintes reprises chez l’assemblée, dont les acclamations et les pogos de plus en plus rythmés (notamment sur les très entrainantes “Ants” ou “I Love LA”) reflètent l’enthousiasme ressenti.

 

 

Le guitariste Henri Cash n’en est également pas en reste, particulièrement déchainé et communicatif avec l’auditoire. Lui et ses comparses rencontreront d’ailleurs plusieurs problèmes techniques durant la soirée, néanmoins gérés par le groupe qui ne perdra pas son sang froid. Outre tous ces divers éléments apportant du piment à la soirée, la prestation en elle-même sera cependant, d’un point de vue général, moins phénoménale qu’espéré ; la voix d’Arrow De Wilde manque quelque peu de profondeur, tout comme le concert en lui-même, qui durera trente minutes et sans rappel, à la surprise de l’audience… Trente minutes, c’est aussi la durée du premier album de Starcrawler, alors on lui pardonne !

 

 

Le set s’achève alors sur “Chicken Woman”, véritable apogée du concert durant laquelle la chanteuse sautera dans la fosse avant de s’enfuir à toute vitesse de la salle et disparaître. Le quatuor étant devenu trio, Henri Cash transforme alors ces derniers instants en vacarme rock n’roll et s’invite lui aussi du côté de la fosse et partage son instrument avec les plus déchainés des premiers rangs, avant de faire monter une fan du public pour jouer les derniers accords. Une fin survoltée et furieuse, à l’image de Starcrawler.

 

 

Une prestation frontale ayant ravi le public, manquant quelque peu d’intensité en dehors de l’attitude mordante et désinvolte, mais confirmant un potentiel et une notoriété ne pouvant qu’accroitre.

Setlist :

Castaway
Used To Know
Love’s Gone Again
Full Of Pride
I Love LA
Ants
Let Her Be
Different Angles
What I Want
Pussy Tower
Train
Chicken Woman