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SLAM DUNK FESTIVAL 2016 – NORTH (28/05/16)

Cette année encore la chance est avec nous; c’est le beau temps qui nous attend à Leeds pour la première date de cette édition 2016 du Slam Dunk Festival ! L’évènement est sold out et ça se voit d’entrée de jeu: le centre ville grouille de fans formant des queues interminables à travers les rues, forçant les agents de sécurité et la police à dévier la circulation par endroit. Pas de doute, c’est par ici que ça se passe !

MOOSE BLOOD  (Main Stage) – Lorsque les portes s’ouvrent enfin, on se dirige tranquillement vers la Main Stage, histoire d’ouvrir les festivités avec Moose Blood. Pour rappel, en 2015, sur ce même festival, le quatuor jouait sur la minuscule Fresh Blood Stage en tant que “découverte” face à des publics déchaînés tous les jours. Il n’est donc qu’à moitié surprenant de les retrouver sur la plus grosse scène cette année, mais leur ascension fulgurante a de quoi impressionner. Les deux premières chansons sont un peu incertaines, puis le groupe semble prendre ses marques, et nous livre une prestation aussi riche en émotions qu’à l’accoutumée, avec en plus quelques milliers de personnes chantant en choeur.

THE WORD ALIVE (Atlas Stage) – On passe ensuite en coup de vent jeter un oeil à la performance de The Word Alive, toujours aussi percutante même observée du bout de la rue où il est déjà difficile d’entrer et au fond de laquelle se trouve l’Atlas Stage. Au vu de la foule déchaînée, on se contentera de dire que le groupe a mis tout le monde d’accord !

YOUNG GUNS (Main Stage) – Mais on ne s’attarde malheureusement pas plus d’un quart d’heure, car sur la Main Stage, c’est Young Guns qui entame tranquillement son set. Les performances du quatuor s’étant faites rares ces dernières années, on attendait de les revoir avec impatience. Et on en espérait peut-être un peu trop : la setlist laisse la part belle aux titres les plus récents, et même s’ils sont loins d’être mauvais, force est de constater que la formation n’a jamais fait de grosse tournée anglaise/européenne pour promouvoir ces morceaux. L’auditoire a bien du mal à suivre et bien que le show soit carré, ça manque un peu d’entrain dans la fosse, excepté pour “Bones”.

CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! (Impericon Stage) – On aurait bien voulu voir Boston Manor, petit groupe anglais très prometteur, mais deux choses nous en ont empêchés : d’abord, le même problème que l’année dernière se posait à la Students’ Union, salle qui accueille d’un côté la Fresh Blood Stage et de l’autre l’Impericon Stage : une queue perpétuelle d’au moins vingt minutes pour rentrer attendait les festivaliers (sur des sets de trente-cinq minutes, ça fait beaucoup). Et, une fois à l’intérieur à ce moment précis de la journée, il nous a fallu choisir entre Boston Manor et Chunk! No, Captain Chunk!. Nous avons donc poussé les portes battantes de l’Impericon… qui, sous la pression des fans dans la salle, ont bien failli ne jamais s’ouvrir. C’est archi-blindé, ça slamme de tous les côtés dans une ambiance surchauffée, et le groupe a l’air de s’en donner à coeur joie. Les Frenchies ont littéralement retourné le festival cette année, avec l’un des meilleurs sets de cette journée. C!NCC! sur la Main Stage l’année prochaine, s’il-vous-plaît.

DEAD! (Fresh Blood Stage) – Du côté des must see qu’on regrette de ne pas avoir (re-)vu, on compte aussi Mayday Parade; mais le set commençait pendant celui de Chunk!, et une fois à l’intérieur de la Students’ Union, il nous a été impossible de nous résoudre à sortir et rater nos chouchous de Dead! sur la Fresh Blood Stage. La formation ne s’est pas laissée démonter par les fans peu nombreux qui les attendaient, et ont fait tellement de bruit que l’assemblée a continué d’affluer petit à petit pendant le show, jusqu’à atteindre une taille plus que respectable. Voir un groupe donner autant sur scène et prendre autant de plaisir à jouer peu importe les conditions, ça fait toujours plaisir !

YELLOWCARD (Main Stage) – Puis on a redescendu tranquillement la rue qui menait à la Main Stage pour voir Yellowcard. Les Américains devant interpréter la totalité de “Ocean Avenue”, le moins qu’on puisse dire est qu’ils étaient attendus au tournant. Toutefois, le temps se fait long et on se demande pourquoi on est en train de rater Real Friends et Northlane… quand le quintette monte enfin sur scène avec trente minutes de retard, et annonce qu’il ne pourra pas jouer l’intégralité du disque afin de ne pas décaler les sets de tous les groupes lui succédant. Une grosse déception donc, visiblement partagée par la troupe. A défaut de mieux, les Floridiens jouent quand même les plus gros tubes (“Ocean Avenue”, “Only One”, “Believe”) et les fans dansent et chantent à tue-tête, pour le plus grand plaisir de Ryan Key.

MALLORY KNOX (Main Stage) – Nous avons bien tenté d’aller écouter Four Year Strong sur la Key Club Stage, mais le set de Yellowcard finissant à peine cinq minutes avant, il nous fût impossible de rentrer dans l’O2 Academy déjà remplie. On n’a pas eu beaucoup plus de chance du côté de l’Atlas Stage pour The Amity Affliction, qu’on ne voyait que de très très loin, bloqué où on était par la foule et l’immense file de fans qui tentait encore d’avoir accès à la Key Club Stage; et on savait qu’on manquerait la moitié du set de nos nouveaux préférés de Blood Youth si on tentait de retourner à la Fresh Blood Stage. On a donc effectué un repli stratégique vers la case départ, et on a attendu Mallory Knox sur la Main Stage. Dès l’entrée au son de l’hymne de la Champion’s League, le ton est donné : le groupe est venu en conquérant et nous offrira l’une des meilleures performances de cette édition 2016. Théâtralité, échange avec l’audience, setlist du tonnerre : tout y était. Mallory Knox n’a plus rien à prouver !

ROB LYNCH (Acoustic / Solo Stage) – Conscient qu’il était trop tard pour essayer de voir Creeper ou The Starting Line, on s’est arrêté rapidement devant la scène acoustique pour les dernières chansons de Rob Lynch, histoire de profiter de la summer vibe qui s’en dégageait. Là aussi le public est au rendez-vous, et l’osmose entre Rob et ses fans fait plaisir à voir. Mais on ne s’est pas attardé non plus, car la fin de journée approchant, les choix se sont de plus en plus difficiles; et entre New Found Glory, qui vient régulièrement dans nos contrées, The Rocket Summer ou Set Your Goals qui fait son grand retour, il a bien fallu se décider.

SET YOUR GOALS (The Key Club Stage) – On va donc faire la queue à la Key Club Stage plus d’une demi-heure avant le set de Set Your Goals, mais on réussit à entrer, et on n’a pas été déçu ! D’abord, le groupe n’a pas changé, le line up est le même et les membres n’ont pas pris une ride (on ne vous dira pas qu’ils portent les mêmes vêtements que la dernière fois qu’on les a vus en 2012, mais pas loin), mais surtout, l’énergie dégagée sur scène il y a quelques années est intacte. On n’est visiblement pas les seuls nostalgiques dans la salle et on s’en est donne à coeur joie. Et que dire du moment où SYG s’est fait livrer six pizzas et les a partagées avec ses fans ? Une vraie leçon de pop punk dans les règles de l’art, avec des professeurs qui connaissent leur sujet !

PANIC! AT THE DISCO (Main Stage) – Pas de regrets jusqu’ici donc, mais voilà déjà le temps des headliners ! Everytime I Die, The Story So Far, Of Mice & Men ou Panic! At The Disco; impossible de se diviser en quatre, ou même d’essayer de courir d’un set à l’autre : tout le monde joue exactement en même temps. Notre choix se porte donc arbitrairement sur Panic! At The Disco. Vingt chansons, 1h15 de show, un son pas toujours au top dû au vent mais qui envoie quand même, un éclairage du feu de Dieu, un Brendon Urie très en forme qui nous gratifie de vocalises des plus hallucinantes, des milliers de fans à perte de vue, et quelques lances-flammes pour le principe… Il y a de quoi être impressionné par le set. Qu’on soit fan des nouveaux titres ou non, il faut admettre que le spectacle est mené d’une main de maître; Brendon sait ce q’’il fait et a pour avantage de s’adresser à un public déjà conquis, ce qui a pour résultat une ambiance survoltée du début à la fin du set. Notre moment préféré restera toutefois la reprise de “Bohemian Rhapsody”, absolument magique, qui achève de convaincre la foule.

La journée nous laisse un peu sur notre faim du fait du nombre important de groupes que l’on aurait aimé voir et de choix douloureux que nous avons dû faire, et notre conseil aux festivaliers qui souhaiteraient assister au Slam Dunk Festival en 2017 serait de considérer sérieusement l’option du pass trois jours, LA bonne idée mise en place par les organisateurs cette année, et qui donne accès aux trois dates si vous pouvez vous permettre de vous déplacer. L’autre bémol qui a retenu notre attention est la quantité de monde présente sur le site; le festival semble être victime de son succès, et les dates sold out ressemblent au périphérique parisien à l’heure de pointe, au point qu’il est régulièrement impossible de voir un artiste dans une salle pour des raisons de sécurité. Le Slam Dunk Festival est clairement devenu un incontournable, et s’il n’arrête pas de grandir, il va bientôt falloir lui trouver une nouvelle maison !

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife