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PIXIES @ Zénith (23/11/16)

Le 23 novembre dernier, le Zénith accueillait l’un des principaux porte-drapeaux du rock alternatif de la fin des années 80 : Pixies. Influence majeur pour des groupes tels que Nirvana ou Radiohead, RockUrLife ne pouvait pas passer à côté de ce concert de Frank Black et sa bande.

C’est avec le mystérieux quatuor américano-suédois FEWS que la soirée commence. Le groupe, basé à Londres et découvert par le producteur Dan Carey (Franz Ferdinand, Bat For Lashes, The Kills, Hot Chip, Bloc Party, etc.), vient défendre ce soir son premier album sorti en mai dernier, “Means”. La prestation est à la hauteur de la réputation live de la formation post punk : puissant et énergique.

 

 

Alors que le public est encore en train de profiter de la pause, PIXIES prennent tout le monde de court en commençant son concert avec trente minutes d’avance sur le planning, sans prévenir, et en jouant d’entrée le mythique “Where Is My Mind?”.

Les Pixies proposent ce soir une prestation intimiste, très sobre voire minimaliste, qui s’incarne d’abord par l’absence de décors sur scène. Celle-ci est compensée par un jeu de lumières travaillé qui met souvent les musiciens en silhouette pour un résultat à la fois simple et esthétique. Elle passe aussi par un jeu de scène et des échanges avec la salle inexistants. Enfin, le parti pris de la sobriété ressort également dans les tenues des musiciens : Black Francis porte un costume noir assorti à des petites lunettes de vue qu’il ne cesse de remettre en place sur son nez alors que Paz Lenchantin revêt une jupette et petit pull noir. Sobriété ne veux pas dire manque d’envie et d’énergie, bien au contraire. Chacun des titres joués ce soir est exécuté à la perfection et dégage une puissance inouïe. Le groupe joue sur les reliefs, alternant subtilement entre douceur et rage.

 

 

Dans la mesure où les morceaux de la formation sont très courts, les Pixies peuvent se permettre de proposer une set list bien fournie. Ainsi, une trentaine de titres seront joués. Le groupe de Boston pioche dans l’ensemble de sa discographie. Les albums de la fin des 80 sont très largement mis en avant. Une douzaine de chansons de “Doolittle” (1989) sont interprétées (“La La Love You”, “Here Comes Your Man”, “Gouge”, “Debaser” etc.) ainsi que plusieurs titres de “Surfer Rosa” (1988) (“Something Against You”, “Broken Face”, “Vamos” etc.). De quoi régaler les oreilles du public de trentenaires (et plus) rassemblé en cette soirée. Les titres de “Head Carrier”, album ravageur paru en septembre dernier, sont eux aussi bien représentés (“All The Saints”, “Classic Masher”, “Oona”, “Baal’s Back” etc.).

 

 

Si le cœur de la fosse s’emporte parfois et qu’il y a bien quelques tentatives de slam (rapidement avortées), dans l’ensemble, l’esprit de l’assemblée apparait totalement en phase avec les Pixies. Elle est là pour apprécier un grand moment de rock, efficace, brûlant et envoûtant, sans forcément chercher l’agitation.

 

 

Ce set est également l’occasion pour les Français de découvrir le nouveau line up du combo. En effet, avec” Head Carrier”, Paz Lenchantin devient la nouvelle bassiste permanente de la troupe. Les fans de la première heure regretteront certainement la charismatique Kim Deal, mais il faut reconnaitre que la petite nouvelle s’intègre tout à fait à la formation, tant du point de vue de sa prestation à la basse et de son chant que de son attitude sur scène aux côtés de Black Francis, Joey Santiago et David Lovering.

 

 

Après une heure trente, le show se clôt sur “Into The White” et dans un écran de fumée blanche qui envahit la scène à chaque fois que revient le refrain de la chanson. Les lumières se rallument et la foule quitte le Zénith, heureuse d’avoir passé un moment intense avec un groupe mythique.

Setlist :

Where Is My Mind?
Brick Is Red
Break My Body
Nimrod’s Son
Mr. Grieves
Blown Away
Winterlong
La La Love You
Ana
All The Saints
Here Comes Your Man
Gouge Away
Bel Esprit
Tenement Song
Isla De Encanta
I’ve Been Tired
Oona
Monkey Gone To Heaven
All I Think About Now
Caribou
Subbacultcha
Wave Of Mutilation
Rock Music
Crackity Jones
Baal’s Back
Tame
Hey
Classic Masher
Cactus
No. 13 Baby
Um Chagga Lagga
Something Against You
Broken Face
Debaser
U-Mass
—-
Vamos
—-
Into The White