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MaMA 2015 – Jour 3 (16/10/15)

Dernière journée au MaMA pour RockUrLife, avec encore plus de showcases, mais aussi une soirée de folie avec les concerts de Kid Wise, Meadowlark, et en apothéose, Heymoonshaker.

Nous arrivons assez fatigués pour ce dernier jour. Il faut dire que faire des aller-retours à travers Pigalle 12h par jour, ce n’est pas de tout repos. Mais qu’importe, nous sommes d’attaque pour les premiers showcases. On démarre donc avec “Salut Voisins !” au Carmen, à thématique belge et luxembourgeoise. En premier groupe, on est ébloui par le math rock instrumental de MUTINY ON THE BOUNTY (qu’on retournera voir plus tard). S’enchaînent ensuite la chanson douce de NICOLAS MICHAUX et l’électro recherchée de VUURWERK. Le temps pour nous de nous rendre au Café Oz pour l’après-midi “Glaz Music”, mettant à l’honneur les musiciens bretons, et on arrive pour le début du showcase impressionnant du duo KRISMENN & ALEM, entre beatbox et rap en breton. On découvre ensuite FRAGMENTS et son superbe post rock instrumental ambiant, puis le pop rock pétillant de MANCEAU. L’apéro se termine avec le délice FUZETA, qu’on avait déjà adoré au OÜIFM Festival. Avant de commencer la soirée, on s’arrête au “Rock In Loft”, série de concerts en appartement organisée en parallèle du MaMA. On y entrevoit un set acoustique improvisé de KURSED et de son rock n’ roll puissant, et les étonnants IMBERT IMBERT et leur chanson-contrebasse. On serait bien resté plus longtemps, mais l’heure est venue d’assister à la conférence bilan du MaMA, avant de vite filer aux concerts.

KID WISE (La Cigale) – Et la soirée commence bien, très bien même. On est pas prêt d’oublier le concert des Français de Kid Wise, sextette de pop progressive aux compositions incroyablement belles et complexes, sans pour autant être inaccessibles. Les lumières s’éteignent, et l’on assiste à une superbe intro au violon avant le début du set, puis à l’arrivée du reste de la formation. Le concert est grandiose en tout point, de la qualité sonore à celles des compositions en passant par des musiciens énergiques et complètement habités. Le chanteur, à la voix superbe, descendra même chanter dans la fosse pour faire monter l’ambiance un peu plus. De quoi nous mettre d’attaque pour la suite !

 

 

ROPOPOROSE (La Boule Noire) – Juste à côté, c’est un autre groupe français qui démarre son concert. Le duo de multi-instrumentistes habite complètement la scène et nous fait vite oublier qu’il s’agit justement d’un duo. Leurs compositions sont un joli mélange entre indie, rock en grunge, et passent du calme à la tempête en une fraction de seconde pour le plus grand bonheur de la salle.

 

 

JUNIOR RODRIGUEZ & THE EVIL THINGS (Bus Palladium) – Ce qui devait initialement n’être qu’un set du nouveau projet musical de Junior en collaboration avec l’américaine Tilli deviendra, en dernière minute, un concert deux en un. Dès notre arrivée dans la salle, la senteur de l’encens se dégage depuis la scène, accompagnée par les chants de moines tibétains en fond sonore. Cette ambiance psychédélique sera renforcée tout au long du set avec la projection d’effets colorés tandis que le quatuor, mené par Junior au chant et à la guitare, nous fera voyager via son classic rock explosif à forte inspiration led-zepplinienne. Junior, en véritable multi-instrumentiste, passe ensuite derrière le kit avec une facilité déconcertante, à la seconde moitié du show, pour l’arrivée de Tilli au chant. Deux projets pour le prix d’un, what else?

 

 

HEYMOONSHAKER (La Cigale) – Toutes les personnes présentes pourront vous le dire, c’était LE concert à ne louper sous aucun prétexte. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Heymoonshaker est un sublime OVNI musical : un duo de beatbox blues. Celui-ci est composé d’Andy BaLcon, chanteur à la voix magnifique et guitariste hors pair, et de Dave Crowe, l’un des (si ce n’est LE) meilleurs beatboxers de nos jours. Alors si vous n’avez jamais écouté ce groupe, allez y. Maintenant. Mais revenons au concert. Sur scène, presque rien, juste une guitare et deux micros. Les musiciens arrivent alors pour donner une énorme claque en trois étapes au public. 1 : la guitare blues hypnotisante; 2 : la voix éraillée au timbre unique; 3 : le beatbox absolument parfait. Le set est lancé et gagne immédiatement l’auditoire qui réserve un accueil triomphal dès le premier morceau. Sobre, classe, positif, intense, on ne trouve strictement rien à redire sur la prestation. Le duo invite même un quatuor à cordes en fin de set pour deux titres dont “Take The Reins”, single de son nouvel album “Noir”. Du grand art, du début jusqu’à la fin. Vivement leur prochain passage chez nous.

 

 

MEADOWLARK (Divan Du Monde) – Ce duo de Bristol, composé de Kate McGill (chant, clavier) et de Daniel Broadley (instruments, pad), distille une musique aérienne et mélancolique, quelque part entre la pop et la folk. Avec seulement deux EP à leur actif, soit deux ans de carrière seulement sous cette entité musicale, les musiciens doivent encore apprendre à gérer les aléas du direct. On assiste donc à une petite erreur en début de set, mais deux démarrages plus tard, c’est la bonne. Il faut dire que c’est le premier passage à Paris de la formation, soutenue en live par Tobby, aux fûts. Un peu plus tard, c’est au tour des backing tracks de lâcher. Mais en vraie pro, Kate comble le silence en improvisant seule un morceau en acoustique. A l’exception de ces quelques pépins (en raison du stress, peut être), les Anglais, concentrés, livrent un spectacle très mignon, et nous montrent même des morceaux qui figureront sur l’album à venir. On leur pardonne donc les couacs !

 

 

TEEERS (Théâtre De l’Atalante) – On court pour arriver voir la fin des jeunes mais non moins professionnels Teeers. Un concert très intimiste avec de bons musiciens, humbles et accueillants, et de belles compos pop avec de belles guitares. Une pause lumineuse qui nous a donné envie de danser.

 

 

MUTINY ON THE BOUNTY (Bus Palladium) – Nous retrouvons enfin l’incroyable découverte qu’a été Mutiny On The Bounty. Il s’agit d’un trio luxembourgeois de math rock indé et instrumental débordant d’énergie. Au niveau des morceaux, on pourrait penser à du Foals, surtout pour le son de la guitare, mais avec des accents math, plus agressifs, et plus de percussions. En tout cas, le jeu de scène est tout sauf statique, le trio occupe remarquablement bien la scène et met une ambiance de feu dans le Bus !

IS TROPICAL (La Cigale) – Retour à La Cigale pour la tête d’affiche du jour, Is Tropical et son rock/électro indé. Dix minutes de retard sans grande incidence et le groupe débarque, emmené par une chanteuse à la présence scénique bien marquée, dans un costume à mi-chemin entre Liloo Dallas et Taylor Momsen et avec des cheveux identiques à ceux d’Avril Lavigne dans “Sk8er Boi” (ne demandez pas). L’intro voix/claviers n’est que le début d’un très beau set aux sonorités presque futuristes et aux mélanges de voix, le tout devant une salle bien garnie.

 

 

PAUS (La Boule Noire) – L’heure du dernier concert à sonné, et nous choisissons pour ça le quintette portugais Paus. Nous découvrons donc son math rock (décidément) psychédélique à 90% instrumental (si ce n’est pour quelques mots répétés sur certains morceaux). Sur scène, les deux batteurs sont installés devant le public, avec leurs acolytes autour, formant ainsi une vraie communion. L’assemblée n’est pas en reste pour autant et se laisse emporter. Certains morceaux sont même étrangement dansants. Un bon souvenir de plus.

 

 

C’est déjà la fin pour nous. Les concert se poursuivront jusqu’au bout de la nuit, mais il est temps de rentrer…

Une sixième édition pour le MaMA, la première pour nous. Trois jours de folie avec de superbes concerts, rencontres et découvertes. En chiffres, l’édition 2015 a vu 71 conférences et 24 workshops, et surtout 124 concerts dans 15 salles de Pigalle et Montmartre. En terme de fréquentation, c’est 4625 pros, 1820 structures et 450 journalistes présents, et un public plus nombreux que jamais avec 3400 pass vendus. A 24€ la pass 1 jour et 49€ le pass 3 jour, autant vous dire que ça vaut le coup !

Merci encore au MaMA de nous avoir invités, on se reverra avec joie l’an prochain !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife