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LONGLIVE ROCKFEST 2016 – Jour 2 (14/05/16)

Après une première journée des plus convaincantes, retour au Transbordeur de Villeurbanne pour cette deuxième et dernière journée du Longlive Rockfest, qui sera plus longue que la veille, avec pas moins de vingt groupes au compteur !

HELLIONS (Clubstage) – 13h30, l’enceinte du festival accueille enfin les festivaliers venus plus en masse que la veille, sous un grand soleil qui flirtera avec des averses au cours de la journée. Un quart d’heure après l’ouverture du site, le premier groupe fait son entrée sur la scène de la Clubstage : il s’agit d’Hellions, quintette australien hardcore qui livrera d’entrée l’une des prestations les plus groovy de ce second jour. Portée par un charisme saisissant, la bande enchante la foule par des chansons retentissantes telles que “Nottingham”, “Creasy” ou encore “Hellions” tirées du dernier très plaisant album en date “Indian Summer” (2015), et une maîtrise de l’espace scénique sans précédent.

 

 

CASEY (Clubstage) – Il en sera de même pour la formation suivante, Casey, formée il y a seulement deux ans, qui débutera son set en douceur pour monter progressivement en puissance. De “Teeth” à “Hell”, les Britanniques s’appliquent à la tâche et livrent un set carré. Prestation très efficace.

 

 

 

MAKE ME A DONUT (Clubstage) – Sur les coups de quinze heures, les Suisses de Make Me A Donut prendront la relève, distillant un metal technique mais manquant d’envergure. Ca ne bouge pas beaucoup sur scène comme dans la foule, cette dernière faisant preuve d’une réceptivité en demi-teinte.

 

 

IN ARKADIA (Mainstage) – L’ambiance sera tout autre à l’arrivée des Lyonnais d’In Arkadia, tâchés d’inaugurer la Mainstage pour cette dernière journée. Répandant son death metal des plus agressifs dans toute l’enceinte de la salle, le groupe se transforme en machine de guerre et enchaîne les uppercuts les uns à la suite des autres pour le plus grand plaisir de l’auditorium qui s’en donnera à coeur joie dans le pit. Entre deux rugissements, Alix profitera d’une pause entre deux chansons pour présenter Mike, ex-It Came From Beneath, l’ayant fraîchement rejoint au poste de frontman, décuplant l’énergie dévastatrice de la bande sur scène. Set costaud.

 

 

THE AMSTERDAM REDLIGHT DISTRICT (Clubstage) – Retour sur la Clubstage, où les autres Lyonnais de The Amsterdam Redlight District viendront raviver l’audience du Transbordeur. Ultra motivés, les musiciens sont à la fois techniques et dynamiques, tandis que le chanteur, qui maîtrise impeccablement sa voix, s’active à assurer un spectacle visuel des plus animés en investissant les moindres recoins de la scène et prend plaisir à faire participer la foule au maximum, en allant même la rejoindre.

 

 

ANNISOKAY (Clubstage) – Le show continue sur la petite scène en raison de l’annulation de Brutality Will Prevail (Mainstage) plus tôt dans la journée. Annisokay prend alors la relève pour une demi-heure de set devant un public attentif et plutôt réceptif à son post hardcore pêchu. Si ce dernier n’est pas du goût de tout le monde, le quintette allemand a néanmoins le mérite de s’acharner à retourner la salle, s’appliquant à la tâche avec élan et ferveur. Performance dynamique et convaincante, sans être cependant renversante.

 

 

 

NAPOLEON (Mainstage) – Aux alentours de 17h, la Mainstage reprend vie aux couleurs du melodic hardcore de Napoleon, que nos contrées ont la chance d’accueillir régulièrement. Originaires d’Essex (UK) et formé en 2010, la bande n’a cessé d’accroitre sa popularité au fil des deux dernières années, et vient aujourd’hui, entre deux pépites de ses précédents EP, défendre son album “Newborn Mind” à paraître d’ici deux semaines. Emprunt de vivacité et d’entrain, Napoleon livre une bonne prestation, la grandeur de la salle la rendant cependant moins percutante, les sets de la bande ayant logiquement plus d’impact dans les lieux plus intimistes.

 

 

ALEA JACTA EST (Clubstage) – La Clubstage, justement, s’apprête à accueillir les Toulousains d’Alea Jacta Est. Devant un parterre de festivaliers ayant largement répondu présent, le quintette s’empare des lieux avec puissance et détermination, déclenchant une guerre sans précédent dans la fosse dès les premiers titres. Maitrisant l’exercice du live à la perfection, la formation déboîte littéralement la salle de son metal hardcore acerbe et caustique, causant du remous dans le public à coups de multiples pogos et autres slams. L’ambiance monte littéralement montée d’un cran.

 

 

HUNDREDTH (Mainstage) – S’inscrivant comme une valeur sûre en live, l’annonce d’Hundredth sur un line up demeure toujours une bonne nouvelle. C’est alors à 18h que la bande investit le plancher de la Mainstage pour la faire résonner au son de son hardcore mélodique, devant une salle occupée de manière inégale : les marches faisant office de gradins sont prises d’assaut, tandis que la fosse se veut plus clairesemée. D’une détermination sans faille, les Californiens débutent cependant les hostilités avec “Break Free”, tiré du dernier très bon album en date “Free”. Chadwick Johanson, toujours aussi maître de sa voix, donne d’autant plus d’envergure à la prestation générale de son énergie hors pair. Sur des titres comme “Free Mind / Open Spirit”, “Desolate” ou encore “Wheathered Town”, la passion rythme chaque note de la formation, qui provoque un joli petit bazar dans le public. Le set, emprunt d’un enjouement communicatif, est un véritable concentré de qualité qui laisse l’auditoire ravi, même si l’on a connu ce dernier plus réceptif et téméraire aux précédents concerts d’Hundredth.

 

 

HYPNO5E (Clubstage) – Changement d’ambiance avec Hypno5e, qui, depuis 2003, distille un metal ambiant aux influences variées. Originaire de Montpellier, le quartette est de retour cette année avec un troisième album, “Shores Of The Abstract Line”. Si le groupe s’applique et livre une prestation étonnante, l’audience est quelque peu déboussolée et aura besoin de quelques morceaux pour parvenir à s’imprégner de l’univers atypique d’Hypno5e.

 

THE WORD ALIVE (Mainstage) – De retour sur la Mainstage, pour l’un des groupes les plus attendus de la soirée : The Word Alive. Devant une assemblée gonflée à bloc, le quintette américain viendra défendre son dernier opus “Dark Matter” (2016), porté par une énergie communicative et une puissance déroutante. Le combo enchaîne les titres à la fois mélodiques et ravageurs (“Dreamer”, “Sellout”, “Face To Face”, “Play The Victim”) interprétés par un Tyler Smith à la voix complètement démente, étalant sa vaste palette vocale aux yeux du Transbordeur. Du côté de la fosse, l’auditoire se laisse porter par le dynamisme de la bande et le lui rend à son tour, notamment par un sing along sur la dernière chanson (et pas des moindres) “Life Cycles”, reprenant d’une voix le “I’d rather die for what I believe, then live a life without meaning!”. Pas de doute, la qualité était au rendez vous.

 

 

POLAR (Clubstage) – C’est alors au tour de Polar d’ambiancer la Clubstage. Et quelle ambiance ! De retour avec un nouvel album intitulé “No Cure No Saviour”, le groupe mettra du cœur à l’ouvrage et proposera une setlist qui retournera le Transbordeur. Sur des compositions telles que “Destroy”, “Black Days” ou “Tidal Waves And Hurricanes”, le bal hardcore bat son plein et les fans se déchainent dans la fosse et se remuent dans le pit, le tout dans un climat bon enfant. Une énergie débordante émane de la scène et tout est prétexte à mitrailler la salle en décibels, la bande ayant inévitablement pris de l’ampleur. Les Anglais s’en sortiront haut la main devant une salle réceptive et bien fournie, démontrant leur efficacité live de plus en plus conséquente.

 

 

NASTY (Mainstage) – Sur les planches de la Mainstage, l’une des formations les plus attendues par les férus du genre fait son entrée, pour le moins très remarquée. Il ne faudra pas plus de vingt secondes pour que Nasty affiche un charisme dément et une assurance à en couper le souffle. Si les musiciens, aussi bons soient ils, restent plutôt en retrait, le frontman Matthi s’appropriera littéralement la dizaine de mètres de scène et divertira le public à lui tout seul, à coup de mouvements groovy, passages dans les premiers rangs et paroles en français. Les Allemands imposeront leur beatdown taillé pour le live, avec des titres tels que “Look At Me And Fuck You”, “Fire On The People”, “Slaves To The Rich” ou encore “Zero Tolerence”, incarnant tous de véritables appels à la bagarre dans un pit bien fourni et s’en donnant à cœur joie. A la fin de ce set d’une efficacité redoutable, quelques bras et jambes sont même portés disparus.

 

BURNING HEADS (Clubstage) – Du côté de la petite scène, place aux expérimentés Burning Heads. En lice depuis 1988, les Orléanais offriront au public un punk carré et endiablé, qui trouvera écho chez les fanas de la bande. De retour avec leur douzième opus (rien que ça !) paru en novembre dernier, intitulé “Choose Your Trap”, les musiciens livrent une prestation plaisante pour les amateurs du genre, mais quelque peu plate pour les désintéressés, la majeure partie de l’audience semblant être venue pour les newcomers de l’affiche, et autres groupes plus récents globalement axés melodic hardcore.

 

 

RISE OF THE NORTHSTAR (Mainstage) – 20h50, la Mainstage s’apprête à trembler comme jamais. Les lumières s’éteignent sur une intro rythmée par les acclamations de la salle comblée par un public d’ores et déjà bouillonnant de voir le spectacle réservé par Rise Of The Northstar, le quintette ayant développé une prestance scénique des plus impressionnantes au fil des années lui permettant de s’inscrire comme l’une des formations françaises les plus percutantes en live. Vêtus de ses traditionnels gakurans, l’ouragan arrive sur scène sur les notes de “What The Fuck” et emporte immédiatement le parterre de fans survolté avec lui, provoquant un degré de frénésie qui demeurera intact tout au long du set. Fureur, passion et férocité : tel est le slogan moteur de la bande à l’univers atypique. Les Français assurent aussi bien sur les titres de ses précédents efforts (“Sound Of Wolves”, “Demonstrating My Saiya Style”) que sur son dernier bijou en date “Welcame” que la foule semble connaître sur le bout des doigts, comprenant des pistes telles que “Samuraï Spirit” ou “Again And Again”, aussi furieuses les unes que les autres. Les punchlines sont assassines, les mélodies dévastatrices, et le public ne semble pas avoir nécessairement besoin des encouragements des musiciens pour jumper, slamer, pogoter et mosher de lui-même. Carton plein pour ROTNS qui, livrant une performance destructrice maîtrisée de A à Z, n’en finit plus de monter en puissance.

 

 

SNFU (Clubstage) – Le spectacle sera assuré d’une toute autre façon sur les planches de la Clubstage. 21h20, les Canadiens de SNFU investissent la scène pour une prestation des plus génialissimes et remarquées. En effet, si le concert commence devant une foule clairesemée, les festivaliers assistant à la fin du set de Rise Of The Northstar, la fosse se remplira progressivement par une audience pour le moins intriguée. C’est un Ken Chinn magnétique que l’on retrouve au micro vêtu d’une robe à paillettes, lui et ses compères tout aussi excentriques électrisant la salle du Transbordeur de titres comme “Drunk On A Bike”, “Don’t Have The Cow” ou encore “Better Than Eddie Vedder”. Tout le monde sourit face à ces énergumènes à la très longue carrière, quelque peu amusés et déconcertés par ce spectacle inhabituel, mais se laissera très facilement emporté par l’univers décalé de la bande. Carton plein pour les influents SNFU, qui enchanteront la Clubstage de leur personnalité si particulière.

 

 

NORTHLANE (Mainstage) – 21h50, il est temps pour les très attendus Northlane de montrer au public surexcité le bout de leur nez. Le quintette débute sa quarantaine de minutes de set avec “Dispossession” tiré du premier album de la bande “Discoveries”, à l’époque menée par Adrian Fitipaldes, reprise d’une voix par un parterre de fans bouillonnant. Dur tache pour Marcus Bridge de reprendre le flambeau en plein succès international, mais la prestation de ce soir prouvera indéniablement que le successeur de l’ex-frontman est bel et bien à la hauteur, apportant de sa puissance vocale et sa prestance une envergure live que Fitipaldes n’avait pas. Le groupe fait trembler la salle et se déchaine littéralement, enchainant des morceaux qui mettent en évidence la technicité de la formation : “Rot”, “Leech”, “Obelisk”, tout est prétexte à reprendre en chœur les paroles et se déchaîner dans la fosse, pourtant déjà assez remplie.

 

 

 

La fête se fait aussi bien dans le public que sur scène : le quintette australien prend du plaisir à jouer et fait de son mieux pour maintenir l’ambiance à son zénith, pendant que les plus enjoués se laisseront aller à quelques side to side, slams et autres cabrioles. Northlane est en parfaite communion avec un public ultra réceptif qui montrera une fois de plus de quoi il est capable dès les premières notes de la bombe ultime “Quantum Flux”, provoquant un bazar monstre dans la fosse. Les classiques sont toujours aussi appréciés et scandés, “Dream Awake” et “Masquerade” pour preuves formelles, avant que la formation ne conclue son set en apothéose. Sans faute pour Northlane dont l’énergie et le talent sont définitivement incontestables.

 

 

CELESTE (Club Stage) – Dur de succéder à Northlane, mais sur la petite scène, Celeste relève le défi. Connus pour leur univers sombre et chaotique, les Lyonnais se distinguent également pour leurs performances hors-normes. En effet, dès 22h30, l’entièreté de la salle est soudainement plongée dans le noir et enfumée, pour ne laisser transparaitre que les lumières rouges frontales habillant les têtes des quatre membres pour un spectacle surprenant et captivant. Si le concept est des plus conceptuels et remarquables, la prestation en elle-même se verra perturbée par une voix quasi inaudible affectant grandement la qualité générale du show, empêchant l’audience de n’entendre autre chose que les instruments. Regrettable !

 

 

SATANIC SURFERS (Mainstage) – La soirée vient à sa fin avec les Suédois de Satanic Surfers, qui joueront devant un auditoire moins conséquent que leurs prédécesseurs Northlane, mais compteront malgré tout une bonne poignée de fans actifs. De retour sur scène après leur séparation en 2007, le quintette s’attèle à livrer un punk rock déboitant, et, même si la folie dans l’assemblée n’est qu’à moindre échelle, la détermination du groupe est définitivement palpable. Le frontman Rodrigo Alfaro, dynamique, communique avec les festivaliers présents ayant encore assez d’énergie pour se défouler sur des classiques tels que “…And The Cheese Fell Down” ou “Better Off Today”, extraits de l’album “Hero Of Our Time”, l’un des maillons de la large discographie. Quarante minutes de set et la bande se retire sous les acclamations d’un parterre de fans ravis. Clôture de festival assez calme donc, mais pas moins agréable.

 

 

Excellent moment que fut cette deuxième et dernière journée du Longlive Rockfest, concluant une nouvelle édition riche et diversifiée. Autant de newcomers que de groupes à la notoriété grandissante ou confirmée, pour le plus grand bonheur des festivaliers ayant répondu présents. L’organisation fut carrée, le festival se déroulant sans grande embûche. Espérons que le manque de fréquentation de ce pari fou que fût le Longlive Rockfest 2016 ne décourage pas les organisateurs, qui ont su tenir leurs promesses quant à la qualité du line up annoncé, et de l’évènement dans sa globalité !

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