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LOLLAPALOOZA PARIS 2018 – Jour 2 (22/07/18)

Comme en 2017, ce dimanche et ultime journée au Lolla Paris sera entièrement consacrée aux Main Stages !

TOM WALKER (Main Stage 2) – De retour sur l’Hippodrome De Longchamp pour ce deuxième et dernier jour (déjà !) du Lollapalloza Paris. Avec en prime la chaleur pire que la veille ! Pour le premier concert de la seconde Main Stage de ce dimanche, il n’y a pas encore grand monde, à cause de l’horaire en début d’après-midi. Accompagné par trois musiciens (basse/batterie/claviers), Tom Walker, bonnet sur la tête et veste verte, nous gratifiera de quarante cinq minutes de musique autour des sentiments que sont la peur, la perte, l’amour et l’amitié. De “My Way” à “Play Dead” en passant par “Heartland”, Tom se livre à coeur ouvert à travers de sa voix rauque soutenue par l’utilisation de samples. Notamment sur sa “therapy song”, “Rapture” évoquant sa résilience concernant l’actualité mondiale, sur laquelle il demandera aux festivaliers de scander les “fuck it!” du refrain. Un show empreint d’espoir et de good vibes se terminant sur le tubesque “Leave A Light On” “special” aux yeux de Tom Walker. On ne pouvait mieux commencer cette ultime journée !

 

 

CATFISH AND THE BOTTLEMEN (Main Stage 2) – Il y a forte affluence devant la Main Stage 2 pour le show du quatuor anglais tout en noir, dont le dernier passage remonte à 2015. Avec seulement deux albums à leur actif, “The Balcony” (2014) et “The Ride” (2016), les Gallois sont devenus l’une des révélations rock n’roll de la dernière décennie outre-Manche. Si la setlist est plutôt bien équilibrée, c’est le premier album qui sera cependant davantage mis en avant avec les hits “Kathleen” et autres “Cocoon” repris par tous. Mais ce n’est pas tout, puisqu’un nouveau titre intitulé “Fluctuate” sera également joué. De quoi annoncer l’arrivée imminente d’un nouvel album ?

 

 

STEREOPHONICS (Main Stage 1) – Ce n’est pas pour rien si Kelly Jones et ses comparses sont les seuls rockeurs à être programmés sur la scène principale du Lolla Paris ce dimanche. Et pour cause, cela fait vingt-et-un ans que le groupe existe, comme le rappelle son frontman, qui s’étonne même de voir une nouvelle génération de fans aux concerts. Même si la scène est habillée aux couleurs du dernier album “Scream Above The Sounds” (2017), celui-ci ne sera représenté que par “All In One Night” (Kelly introduisant ce titre en félicitant la France pour la Coupe du Monde) et “Caught By The Wind” qui seront rapidement expédiés au cours de la première moitié du set. Festival oblige, c’est un véritable greatest hits qui est proposé, de “Indian Summer” à “Have Nice Day”, en passant par le fameux “Maybe Tomorrow” ou encore “Dakota” en guise de point final à cette heure de cure de jouvence. Car si le temps passe, la voix de Kelly Jones n’a en rien perdu de sa superbe !

 

 

NOEL GALLAGHER’S HIGH FLYING BIRDS (Main Stage 2) – Moins de quatre mois après deux Olympia, l’ainé de la fratrie d’Oasis se produit sur la même scène où a également joué Liam Gallagher lors de la première édition du Lollapalooza Paris. En compagnie de ses High Flying Birds, Noel Gallagher, venu défendre son dernier album “Who Built The Moon?” (2017), sera confronté au même dilemme que son petit frère, à savoir que ce seront les morceaux du répertoire d’Oasis qui récolteront le plus de succès.

Et Noel l’a bien compris, en interprétant ainsi pas moins de six titres de son ancien groupe comme “Whatever”, “Don’t Look Back In Anger” et évidemment “Wonderwall”, de vrais moments de communion aussi nostalgiques que fédérateurs. A la différence de celles de Liam, ces versions sonnent plus mélodiques et moins rock brut que les interprétations de son frangin, faisant ainsi ressortir le talent indéniable de songwriter de Noel.

 

 

Contrairement à l’air prétentieux de son frère en parka, Noel est plutôt souriant et élégant. Mais tous deux possèdent le même point commun : ils ne sont pas du genre bavard entre deux titres, se contentant d’enchainer les titres à part quelques remerciements par ci par là. Si bien que l’heure est déjà au final sur la reprise du “All We Need Is Love” des Beatles pour un ultime sing along.

 

 

THE KILLERS (Main Stage 2) – Alors que tout portait à croire que le set de Brandon Flowers & Co ne serait qu’une banale version allégée du concert au Zénith en mars dernier, le sort en décidera autrement, enfin presque.

Alors que sur la Main Stage 1 voisine, NEKFEU dépasse largement son créneau horaire de dix minutes, le rappeur se fera chasser en bonne et due forme par “Mr. Brightside” non prévu comme premier titre, provoquant une battle rock vs rap et une cacophonie inédite. Ce morceau sera également le dernier du set mais greffé de l’introduction de la version de Jacques Lu Cont avant une deuxième fois en normal. Soit une triple dose de “Mr. Brightside”, what else?

Mais ce n’est pas tout, véritable showman à lui tout seul, Brandon Flowers remarquera la pancarte d’un fan des premiers rangs demandant de jouer de la batterie sur l’un des morceaux. Aussi souriant que entertainer, le chanteur fera monter l’heureux élu pour prendre la place de Ronnie Vannucci Jr. sur “For Reasons Unknown”. François, tel est le prénom dont le frontman se souviendra tout au long de la soirée, assurera avec une facilité déconcertante et aura même droit à son selfie avec le leader des Killers avant de quitter la scène !

 

 

A l’exception de ces deux moments, le show sera quasi-identique que le dernier passage parisien du groupe, avec le même décor sans le château d’eau avec inscrit “Paris”, les mêmes effets pyrotechniques (rideau de feu d’artifices sur “When You Were Young”) et le canon à confettis roses sur “The Man” comme au Zénith. Nouveauté du spectacle : un second canon à confettis bleu blanc rouge sur “All These Things I’ve Done”.

Autrement, la setlist est assez semblable, avec des morceaux du dernier album “Wonderful Wonderful” (2017) en moins !

Qu’à cela ne tienne, The Killers reste fidèle à lui-même en proposant un vrai show à l’américaine adapté en festival pour notre plus grand plaisir. Assurément le meilleur concert de ce crû 2018 !

 

 

GORILLAZ (Main Stage 1) – C’est le groupe virtuel britannique fondé par Damon Albarn et Jamie Hewlett qui à l’honneur de clôturer l’édition 2018 du Lollapalooza Paris. Pour l’occasion, les festivaliers sont au rendez-vous, entre aficionados et curieux, massés en nombre devant la scène principale de l’Hippodrome De Longchamp, bien plus que la veille pour Depeche Mode. Cela se justifie par le style musical proposé, un savant mélange de rock, musique alternative, britpop, trip hop, hip hop, electronica et même de world music.

 

 

Mais également parce que Gorillaz en live, c’est avant tout une expérience à la fois sonore et visuelle, où la performance est systématiquement liée aux aventures de 2D, Murdoc, Russel, Noodle et Ace sur écran géant. Venu avec une vraie troupe de musiciens et autres guests tels que Peven Everett, Jamie Principle, Little Simz ou encore Bootie Brown, Damon Albarn naviguera à travers les six albums studio de “Gorillaz” (2001) à “Demon Days” (2005), sans oublier les deux derniers “Humanz” (2017) et “The Now Now” paru en juin.

Mais ce qu’on retiendra particulièrement de ce concert, voir de ce Lollapalooza Paris 2018, c’est le grand final sur “We Got The Power” sur lequel Damon Albarn est rejoint sur la Main Stage 1 par Jehnny Beth et Little Simz comme lors du dernier show au Zénith, mais surtout par un troisième invité surprise… le seul et unique Noel Gallagher ! Un symbole très fort pour la génération 90, quand on sait qu’à l’âge d’or de la guerre de la britpop, Blur a toujours été en rivalité avec Oasis. La hache de guerre semble définitivement enterrée !

 

 

Avec sa seconde édition, le Lolla Paris confirme qu’il est en passe de devenir l’un des festivals incontournables de l’été parisien, avec une part conséquente de festivaliers venant de l’étranger comme en 2017.

 

 

Cet attrait pour le “Coachella français” s’explique d’abord grâce à son line up mêlant gros noms du rock et de l’électro, mais aussi grâce à son identité française propre quand bien même le festival soit une franchise américaine.

La réplique de six mètres de la Tour Eiffel est même devenu l’emblème du Lollapalooza Paris. Avec comme nouveautés 2018, le logo du festival au sommet (même si placé à l’opposé du nom du festival), mais surtout le changement de couleurs à la tombée de la nuit, passant de couleurs uniques à celles du drapeau tricolore.

 

 

Toujours concernant l’ambiance, comme lors de sa première édition, l’évènement est aussi un véritable défilé de mode, point de rassemblement de fashionistas et autres it girls ! Ajoutez cela au beau temps et à la chaleur de ce week-end et toutes les conditions sont presque réunies. Presque car il reste encore quelques points d’améliorations pour que le Lollapalooza Paris soit optimale :

– Du point de vu logistique : l’organisation a tiré les leçons de la première édition et a plutôt bien assuré l’accessibilité du site et la fluidité des navettes reliant l’Hippodrome De Longchamp et Paris. Il n’y a eu que très peu d’attente contrairement à l’an dernier, le staff du festival étant plus nombreux à l’extérieur de Longchamp pour gérer les flux de festivaliers.

Cependant, on ne peut pas en dire autant à propos de la couverture réseau au sein de l’Hippodrome De Longchamp qui reste toujours aussi saturé quand il y a un pic de fréquentation, ce qui était le cas systématiquement durant les deux jours. Un soucis qui ne facilite donc aucunement le rechargement du cashless, il y a toujours une aussi longue attente devant le stand dédié, à moins d’avoir une application pour payer ses achats. Mais là encore impossible de la télécharger sans réseau.

– Du point de vue organisation : si la disposition de l’Alternative Stage et de la Perry’s Stage laissait à désirer en 2017, ce n’est désormais plus le cas, puisqu’au lieu d’être une scène spéciale EDM en plein air, celle-ci s’est transformée en tonnelle ouverte sur les côtés, réduisant la nuisance sonore entre les deux petites scènes du Lolla Paris. Cette absence de cohabitation s’explique également par des horaires de passage moins contraignantes, qui ne se chevauchent plus. Les festivaliers peuvent donc profiter entièrement d’un concert sans en louper un autre.

Si la nouvelle Perry’s Stage semble faire l’unanimité, on ne peut pas en dire autant pour la poussière, car à en plus de la chaleur étouffante du week-end et l’absence de revêtement du sol, l’air étant irrespirable, il faut constamment se munir d’un foulard au risque de s’asphyxier.

Fort heureusement, avec ce temps caniculaire, l’organisation a anticipé les conditions météorologiques en mettant en place des “fresh zone” afin que les festivaliers puissent se rafraichir.

Ce qui ne sera pas le cas des points d’eau. S’il manquait effectivement des points d’eau le samedi, le lendemain, le festival en a rajouté deux supplémentaires le dimanche sur l’Hippodrome De Longchamp, sur les mêmes emplacements indiqué comme points d’eau non potable la veille. Une manière de pousser à la consommation comme lors du Download Festival France ? Conséquence : de nombreux festivaliers sont tombés malade après le festival après avoir bu cette même eau. Etrangement, alors qu’il y a de nombreux points d’eau potable à Solidays qui a eu lieu le mois précédent sur le même terrain, il y a de quoi se poser des questions, même si Live Nation décline toute responsabilité. Une signalétique à revoir donc !

Espérons que la troisième édition du Lollapalooza Paris, qui reviendra en juillet 2019, sera l’édition sans accroc !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife