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LINKIN PARK @ Bercy (16/11/14)

ENFIN ! Il aura fallu attendre trois ans après leur dernier concert sur le sol français pour que les Californiens, emmenés par Chester Bennington et Mike Shinoda, soient de retour dans la capitale. C’est donc naturellement dans un Palais Omnisports de Paris Bercy sold out, que le sextette américain a donné rendez-vous au public venu de tout l’Hexagone pour présenter son “The Hunting Party Tour”.

Malgré la pluie et le froid à l’extérieur, la salle, en cours de transition vers la Bercy Arena, est déjà bien remplie de fans de tout âge, des parents avec leurs enfants, des jeunes, une population assez hétéroclite. On remarque vite que la fosse est séparée en deux parties, sans doute pour éviter que l’assemblée soit trop compressée.

OF MICE & MEN, entame son set aux alentours de 19h25, avec la voix puissante d’Austin Carlile, entonnant “Public Service Announcement”, ouvrant également le dernier album “Restoring Force” paru en janvier dernier. D’ailleurs, tout au long de la demie-heure de performance, ce troisième opus sera largement défendu, avec sept morceaux sur les huit au total. Malgré l’immensité de la scène, les metalcoreux trouvent rapidement leurs marques, avec une aisance déconcertante, se déplaçant partout. Le charismatique frontman n’aura aucun mal à communiquer avec la foule déjà en furie, faisant lever les poings et scander l’assemblée, voir même asseoir toute la fosse sur “The Depths”, avant de faire la faire sauter à l’unisson. Rien que pour avoir fait cela et avoir réussi à sortir les portables et briquets sur la ballade “Another You”, en n’étant que la première partie, mais surtout, le fait de jouer du metalcore à Bercy (ce qui n’est vraiment pas habituel, même des mamans headbang en rythme, c’est dire !) : respect ! Avant de disparaitre sur le dernier titre “You’re Not Alone”, le chanteur arbore fièrement le drapeau tricolore, ayant conscience d’avoir ce soir conquis le coeur des français, même si le set, impeccable, était bien trop court, mais première partie oblige. On a qu’une seule hâte : revoir les américains, cette fois-ci, en headliner le 11 mars à La Machine Du Moulin Rouge.

 

 

Pendant les trente minutes d’entracte, la fosse de Bercy est déjà pleine de T-shirt à l’effigie de LP. Sur scène, accroché sur le devant du clavier de Mike Shinoda, trône le drapeau tricolore réalisé par une fan, pour représenter les 17 000 personnes de Bercy. L’attente est interminable et des olas se formeront dans toute la salle, de la fosse jusqu’aux gradins. Il règne déjà une grosse ambiance dans la salle.

20h45, le POPB est plongé dans l’obscurité, tandis que tonne une courte intro instrumentale mélangeant entre autres “The Catalyst” et “Requiem”. Cette dernière enchaîne directement sur “Guilty All The Same” du nouvel album “The Hunting Party” révélant ainsi chacun des six membres de LINKIN PARK. Mais surtout, l’imposant décor : au dessus de la scène se trouvent trois cubes-écrans LED, un à gauche, au-dessus de Joe Hahn, un au centre au-dessus de Mike Shinoda et enfin un à droite au dessus de Rob Bourdon (batterie), dont la batterie est placée en hauteur tout comme le DJ à son extrême opposée. D’emblée, l’audience reprend déjà le riff rock de la troisième piste du dernier opus, avant même que Chester ne chante ! Chester Bennington (chant), Mike Shinoda (chant), Brad Delson (guitare) et Dave “Phoenix” Farrell (basse) – avec lesquels on avait joué au foot cet été – se déplaceront partout, Linkin Park est en forme olympique, heureux de retrouver son public français pour en découdre et c’est réciproque. Le vocaliste n’hésitera pas à aller saluer les premiers rangs, faire des calins sur “Wastelands” par exemple, ou carrément prendre un bain de foule sur THE tube “In The End”, réveillant tout l’auditoire, alors que Mike, dans son rôle de MC, ne cessera de chauffer tout Bercy, en véritable leader pour la troupe. Il sera quasiment le seul à rester sur scène, que ce soit pour une impro solo sur “Wretches And Kings / Remember The Name” ou son rap sur “Point Of Authority”. D’ailleurs, à noter que chaque musicien aura son petit moment de gloire pour démontrer son talent, comme le solo de Joe, sur lequel il mixera des sons électro/dubstep sur d’incroyables effets visuels diffusés sur les écrans descendus à l’occasion, ou bien encore le solo de batterie de Rob sur “Bleed It Out”. Ces “breaks” permettent ainsi aux autres membres de reprendre leur souffle. Le show est presque effectué à la perfection et sans faute, qu’il est vraiment difficile d’y trouver des points noirs.

 

 

Car des moments phares, il y en aura à foison au cours de la soirée, comme le medley ballade (“Leave Out All The Rest / Shadow Of The Day / Iridescent”) à en donner la chair de poule, Bercy se transformant en l’espace de quelques minutes en un ciel étoilé. Magique. Que dire du featuring d’Austin Carlile d’Of Mice & Men qui agrémentera “Faint” de ses screams caractéristiques. Sans oublier les fans français qui lèveront des feuilles avec inscrit “Merci” durant la dernière chanson “Bleed It Out” ou encore le représentant de l’association “Music For Relief” muni d’une guitare (mise en jeu via une tombola), avec laquelle il se baladera en pleine fosse !

 

 

Seul bémol : si la setlist offrira vingt-sept titres, parcourant les six albums de la discographie de Linkin Park, il est regrettable de voir autant de mash ups de plusieurs morceaux (“The Catalyst / Requiem”, “Bleed It Out / The Catalyst”) et autres remix (“Wretches And Kings / Remember The Name”, “Dirt Off Your Shoulder / Lying From You”) qui peuvent vraiment déstabiliser les spectateurs sur la longueur. Des titres (qui auront chacun ses effets visuels, sonores et lightshows) ne seront pas du tout interprétés dans leur intégralité, particulièrement durant le rappel (“Burn It Down / Lost In The Echo / New Divide / Until It’s Gone / Bleed It Out”), sur lequel toutes les pistes seront coupées. Heureusement pour Chester, qui commençait un peu à fatiguer sur la fin. Cette technique vise certainement à contenter tous les fans, en jouant un maximum de chansons en un temps imparti, des tubes (“One Step Closer”, “Numb”, “Somewhere I Belong”, “What I’ve Done”), mais aussi des titres plus rares (“With You”, “Papercut”), sans omettre les nouvelles chansons (“Rebellion”, “Final Masquerade”, “Until It’s Gone”). Ce n’est pas pour autant que le show était indigeste, très loin de là, les enchainements et autres arrangements sont parfaitement bien exécutés, c’est juste surprenant, alors que le sextuor pouvait simplement miser sur la longueur du set.

 

 

A la sortie de cette expérience visuelle et sonore, à la fois inoubliable et grandiose pour les fans, ces derniers ont désormais pardonné la longue absence de Linkin Park dans l’Hexagone, ayant comblé la plupart des attentes en 1h40. Cependant, il faut avouer qu’on reste sur notre faim. En espérant que le groupe ne mettra pas autant de temps à revenir. LP en live : mash up assumé, à moitié pardonné !

Setlist :

Mashup Intro #2
Guilty All The Same
Given Up
With You
One Step Closer
Blackout
Papercut
Rebellion
Runaway
Wastelands
Castle Of Glass
Leave Out All the Rest / Shadow Of The Day / Iridescent
Robot Boy
Joe Hahn Solo
Numb
Waiting For The End
Final Masquerade
Wretches And Kings / Remember The Name
Dirt Off Your Shoulder / Lying From You
Somewhere I Belong
In The End
Faint
—-
Burn It Down
Lost in The Echo
New Divide
Until It’s Gone
What I’ve Done
Bleed It Out

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife