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KODALINE @ Le Trianon (05/03/15)

Ils nous avaient quitté en septembre dernier avec une Cigale sold out et c’est aujourd’hui armés d’une nouvelle galette que les membres de Kodaline renouvellent l’expérience du public parisien. Fini la période “In A Perfect World” (2013) qui limitait les musiciens à la quinzaine de titres de leur premier album, bonjour désormais à l’ère “Coming Up For Air”, nouvel essai sorti en février via Sony Music. Légèrement surproduit avec un oubli de la touche acoustique du quatuor, cette galette nous avait laissé sur notre faim et voici donc l’occasion de découvrir sa puissance sur scène. A noter que le concert parisien est le seul de la tournée européenne à ne pas afficher complet.

En corvée de vaisselle ce jeudi soir, on retrouve les Londoniens de THE MISPERS. Inconnu au bataillon, ce sextuor pop rock possède la particularité d’avoir une violoniste à ses côtés, pour une performance presque américaine. Presque, car bien que les mélodies tiennent la route et soient joliment composées (“Brother”, “Shoulder” ou encore “Dark Bits” pour ne citer qu’elles), le chanteur Jack Balfour Scott, à la voix nasillarde, semble se perdre sur scène à vouloir agir de trop. Visiblement bien content d’être là avec ses compagnons pour défendre sa musique, il en oublierait presque une stabilité et un côté humble nécessaire au bon déroulement d’un set. Être trop confiant n’est pas source de réussite, surtout pour des groupes débutants. Ceci dit, l’univers des Anglais, très actuel, trouve vite sa place dans le coeur des spectateurs présents.

 

 

Avec un peu de retard, c’est au tour des très attendus KODALINE d’entrer en scène. Certains ont eu l’occasion de les rencontrer en face du Trianon pour une session acoustique improvisée, mais c’est désormais entourés de tout leur attirail qu’ils s’offrent aux fans présents. “The Clap Song”, musique utilisée par une opérateur téléphonique dans ses pubs, résonne en fond tandis que le quatuor se prépare tranquillement pour son premier titre. “Ready” ouvre dignement le show aux sonorités du second album. Inattendu à ce stade là du set (choisir un morceau d’ouverture s’avère toujours être une affaire délicate), les Irlandais ne se dégonflent pas pour autant, pour le plus grand plaisir des premiers rangs qui crachent déjà ses poumons dans le but de se faire entendre. Très vite, les musiciens s’adonnent à leurs classiques et retrouvent leurs techniques acoustiques, avec “Love Like This” et “Way Back When”, en harmonie avec la précédente piste. Comme exprimé dans notre chronique, les nouvelles compositions en live prennent tout leur sens lorsqu’elles sont mélangées avec d’anciennes compositions, plus centrales. Et c’est d’ailleurs avec cette stratégie que les amis sur l’estrade vont organiser leur performance. Une grosse dose de nouveautés adoucie par quelques anciennes mélodies par ci par là. Ainsi, malgré une production très US qui lisse plus qu’elle n’offre, ce micmac très étudié fonctionne à plein régime face à une audience réceptive et excitée. Les choeurs se balancent de part et d’autre de la salle, les refrains sont repris avec délicatesse et Steve Garrigan (chant) jongle entre l’agressivité de la guitare et l’intimité du piano. Sans décoration à l’arrière de la scène, des petits néons viennent faire leur apparition à partir de “Lost”, dressant une ambiance cosy tantôt verte, tantôt rouge et même étoilée lors de la chanson “The One”. Amusée et d’humeur, la bande révélera même que cette chanson a été écrite en guise de cadeau de mariage à l’un de leurs amis, étant donné qu’ils n’avaient pas eu le temps de lui procurer quelque chose. En continuité avec cette belle mélodie, une dernière ligne droite s’ouvre aux Français, comprenant deux sons du nouveau disque et deux de “In A Perfect World”, dont le fameux “Brand New Day”. Puis, de retour d’une courte interlude, la formation en rajoute une ultime couche avec un enchaînement plus qu’efficace, à savoir “Honest”, le medley “Big Bad World/Talk/Perfect World” et l’incontournable “All I Want”. En somme, un rappel plus porté sur le passé que sur le présent.

 

 

D’une manière générale, Kodaline a su nous convaincre de sa bienveillance. Avec une setlist qui rassure grâce à la disposition des anciennes chansons, les Irlandais s’en sortent avec des applaudissements et des félicitations quant à leur nouvel univers. Car il est clair que, dans la logique des choses, les récentes chansons à la production plus électrique se marient judicieusement avec ses prédécesseurs. Seul hic non négligeable de la soirée : le manque de spontanéité du combo sur scène, influençant négativement notre réception de sa musique.

Setlist :

Ready 
Love Like This 
Way Back When 
Unclear 
One Day 
Lost 
High Hopes 
Coming Alive 
The One 
All Comes Down 
Play The Game 
Brand New Day 
Love Will Set You Free 
—-
Honest 
Big Bad World / Talk / Perfect World 
All I Want