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JACK WHITE @ Olympia (04/07/18)

Virant au bleu depuis six ans et rameutant toujours les foules, le représentant officiel du rouge, noir et blanc fait encore salle comble sur deux dates dans la capitale. Comme une équipe qui gagne change rarement, c’est à l’Olympia que nous accueillons de nouveau ce drôle d’oiseau pour nous présenter en live “Boarding House Reach”, son dernier album.

Deuxième soirée, et le miracle se produit de nouveau au vue de la longue file d’attente devant l’entrée. Les fans de la première heure côtoient ceux qui vont assister pour la première fois au spectacle animé par le géant de Detroit. Après avoir passé les mythiques lettres rouges et le contrôle de sécurité, une particularité s’ajoute au programme. Les téléphones seront mis à l’intérieur de pochettes magnétiques à débloquer à la fin de la prestation par les hôtesses d’accueil. Une mesure de White lui-même, totalement en accord avec l’esprit de l’Olympia qui nous rappelle à chaque concert qu’il est agréable de ne pas photographier et filmer à tort et à travers. Le bar et la boutique officielle tournent à bloc, mais le devant de la scène est quand même investi par les plus passionnés d’entre nous.

Ponctualité oblige, 20h sonne et SHIRT entame son court set à la surprise générale. Là où on pouvait s’attendre à un groupe de garage rock se dresse un jeune rappeur accompagné d’un DJ, le premier signé sur le label Third Man Records. Pirouette du maître de cérémonie proche de la culture du hip hop et du rap, cela ne manque pas d’intéresser le public qui montre son enthousiasme et surtout, ses encouragements au flow new-yorkais. Le décalage est là, et s’impose contrairement à cet ariste qui ne fait pas la majorité. Un choix qui ne laisse pourtant pas de marbre la salle qui prend tout de même son mal en patience avant de voir débarquer celui que tout le monde attend.

Trente minutes d’entracte, dont les dix dernières interactives où on peut voir sur un écran un compte à rebours à l’intérieur d’un studio avec des apparitions du guitariste s’amusant à ralentir ce dernier. Pas une minute de plus ne passera, et la salle est plongée dans l’obscurité la plus complète jusqu’à ce que le dernier musicien arrive en grandes pompes, le bien nommé JACK WHITE. Survolté et accompagné d’une section rythmique de qualité, le bonhomme ne sera pas avare en ce qui concerne l’ensemble de sa riche discographie. “Cannon” est joué en trois partie, à chaque fois dévoilée un peu plus comme un fil rouge rappelant les racines et les influences du blues qu’il chérit tant. De “Black Math” à “Hotel Yorba”, il soulève l’assemblée qui connaît les paroles par coeur.

 

 

Boarding House Reach” détient une place centrale du set, où huit de ses chansons sont jouées et passent le test du live haut la main malgré le fait que ce sont les moments les plus calmes de la soirée. Trois titres des Raconteurs se faufilent, dont le standard “Steady As She Goes”. La configuration où Jack prend la place derrière la batterie et le piano n’est cependant pas utilisé à son maximum. Ces moments sont trop rares, et soulignent l’absence de morceaux qui manquent cruellement à la playlist comme “Apple Blossom” et “St. James Infirmary Blues”. Ce constat se fait en fin de soirée, car notre plaisir demeure immense quand on entend les notes de “Dead Leaves And The Dirty Ground” et “Icky Thumb” en rappel. Mais l’évidence est là, la violence et la brutalité primaire du fameux duo ne sera plus retranscrit avec l’intensité que Jack avait trouvé avec Meg.

 

 

Clin d’oeil involontaire à la Coupe du monde de football, c’est la tristement célèbre hymne des stades “Seven Nation Army” qui ferme le bal. Après avoir récupéré les téléphones et avoir profité pleinement d’une salle obscure grâce à l’absence d’écrans, chacun se retrouve à l’extérieur pour partager son enthousiasme sur telle chanson jouée et sa déception sur tel titre absent, avec également des comparaisons sur des dates françaises antérieures.

 

 

Qu’on se le dise, c’était une soirée menée de main de maître, et on y retournera de nouveau !

Setlist :

Sixteen Saltines
Over And Over And Over
Cannon
Black Math
Corporation
Everything You’Ve Ever Learned
Why Walk A Dog?
Just One Drink
Hotel Yorba
Old Enough
Blunderbuss
Cannon
Broken Boy Soldier
Cannon
Ice Station Zebra
Humoresque
Dead Leaves And The Dirty Ground
—-
Icky Thump
What’s Done Is Done
You’ve Got Her In Your Pocket
Connected By Love
Why Can’t You Be Nicer To Me?
Steady, As She Goes
Fell In Love With A Girl
Seven Nation Army