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HALLOWEEN HORROR SHOW #3 @ Batofar (31/10/10)

C’est en ce 31 octobre 2010 que s’est déroulé la 3ème édition de l’Halloween Horror Show, organisé par Only-Talent Productions. Et cette année, c’est Devil Sold His Soul qui tient la tête d’affiche, accompagné des français de Cave Of The Moron, We Go Over Fences, Embrace All Fears, Break These Shackles et Branson Hollis.

C’est au lendemain de l’excellent festival “Imperial Never Say Die” que Only-Talent Productions, partenaire de RockYourLife!, remet le couvert pour la 3éme édition de l’Halloween Horror Show. Après avoir fait jouer Darkness Dynamite (1ère édition) et Hewitt (2e édition), c’est au tour des jeunes anglais de Devil Sold His Soul d’être les rois de la fête des morts.
Il est environ 18h30 quand les portes de la péniche s’ouvrent au public, les places ne sont pas spécialement chères (entre 7€ et 15€ selon les modes d’achats) et beaucoup de monde s’est déplacés pour cette soirée Halloweenesque.

Cave Of The Moron, appelé à la dernière minute pour palier l’annulation de Doyle, est le premier groupe à monter sur la scène du Batofar. Principalement composé des anciens membres de The Orphans, le groupe joue son premier… et dernier concert. Habillés en zombie pour l’occasion, les parisiens menés par leur chanteur américain, Mike, proposent ce que The Orphans faisait auparavant, c’est à dire un punk/hardcore crade et percutant. Malheureusement, la recette ne prend pas, le public n’a pas l’air emballé et les problèmes techniques (guitare, micro) n’arrangeront rien malgré la bonne volonté de la formation à vouloir terminer sur une note convaincante. C’est sur un titre sombre et mid-tempo que le groupe fini son set par une touche chaotique et les musiciens iront même jusqu’à péter leurs instruments, sourire aux lèvres, pour marquer le coup.

Après un enchaînement rapide pour l’installation du matos, c’est au tour des jeunes We Go Over Fences d’occuper la scène. Ce groupe de screamo/hardcore influencé par Norma Jean et Every Time I Die donne un petit coup de fouet à ce début de soirée avec des morceaux maîtrisés qui envoient bien. Hélas, les soucis techniques (panne de micro, corde de guitares) ne les ont pas épargnés (Le Batofar était-il hanté ?) mais le groupe n’a rien lâché et a continué avec la même efficacité. Entre nouveaux titres et ceux de leur démo, le combo a réussi à faire secouer quelques têtes et bouger quelques coreux pour un petit circle-pit. Malgré 15 petites minutes, la prestation était honorable pour ces jeunes parisiens prometteurs.

Il n’est même pas 19h30 quand arrive Embrace All Fears. Egalement déguisé pour l’évènement, le groupe propose un metal assez sombre mais pas très accrocheur.Certains resteront pour encourager le groupe et d’autres partiront à cause de la mauvaise qualité du son. En bref, un set pas très entraînant dans son ensemble.

Après le set en demi-teinte de Embrace All Fears, c’est au tour de Break These Shackles de mettre une pointe d’humour dans cette soirée. Déguisé pour Halloween (Clown, Batman & Robin), la crédibilité du combo est déjà remise en question avant le début même du concert. Confirmation : le groupe est ridicule, inaudible, sans âme et totalement inutile pour ce genre de soirée. Certains prendront leur pied tellement cela ressemble à une farce, d’autres partiront avant la fin de la première chanson et il faut dire qu’en essayant d’imiter Despised Icon avec la technique, le sérieux et le charisme en moins, ça n’aide pas pour promouvoir sa musique. Je ne parlerai pas en détails du son qui était pire que brouillon, comme si on écoutais une démo d’un groupe du fin fond de la campagne française mais version live. En bref, ces deux groupes ont décrédibilisé la soirée en l’espace de 40 minutes et c’est frustrant.

A Paris, on en a d’autres qui ont la tête sur les épaules, qui jouent leur musique avec passion sans se faire remarquer et Branson Hollis en est l’exemple parfait.

 

 

En l’espace de 25/30 minutes, le groupe a imposé sa musique avec rigueur, voguant dans les sphères torturées et aériennes du post hardcore. L’énergie et l’envie étaient mises en avant, le trio vocal (chant clair, chant hurlé et chant rauque) donnait de la profondeur à la musique et c’était très agréable à voir et entendre surtout après les deux groupes précédents.

 

 

Hendrick, chanteur d’Admiral’s Arms, ira même poser son chant et ses cris sur le dernier morceau du set pour terminer sur une note assez épique. Bravo !

 

 

Après quelques minutes de changement de matos, c’est enfin l’heure : Devil Sold His Soul entre en scène et le public n’attend que ça !
Fort d’un deuxième album, “Blessed & Cursed”, que la majorité du public adore, le groupe commence par l’imparable intro “Tides” et son ambiance très aérienne et le refrain est repris en chœur par l’ensemble de l’auditoire. Le ton est donné, cette fin de soirée risque d’être dingue grâce à ces jeunes anglais.

 

 

Confirmation lors de “Drowning/Sinking”, le public, réactif, commence à bouger.. bien bouger et il n’est pas bon de rester devant, en plein milieu. Et encore une fois, sur le refrain final, le public reprendra en chœur les paroles à la surprise du groupe. Les excellentes “Crane Lake” et “An Ocean Of Lights” seront enchaînées par la suite et donneront le sourire et les frissons aux plus passionnés. Mais que serait DSHS sans ses morceaux du premier opus “A Fragile Hope” ? C’est donc une fois le début de “Sirens Chant” entamée que le public se déchaîne et que le groupe prend une autre ampleur en live. Le côté obscur du combo ressort pour laisser place à une puissance de feu incroyable, la musique sort des tripes et cela se ressent.

 

 

“As The Storm Unfolds” en remet une couche avec ses 6 minutes de postcore pur jus, les anglais se font plaisir, bougent et envoient comme si c’était leur dernier concert. La mélodique “Callous Heart” et l’énergique “Truth Has Come”, issus du dernier album, feront plaisir à l’ensemble de l’auditoire juste avant l’excellent “Like It’s Your Last” du premier EP des britanniques. Près de 7min jubilatoire qui feront jumper et headbanger l’ensemble du public juste avant un rappel… imprévu. A la demande générale du public, le groupe revient sur scène une dernière fois pour nous jouer “Hope”, titre final de leur premier album, histoire de donner une dose de frissons et de mélancolie à tout le monde.

 

 

Même si un “Frozen” ou un “The Starting” aurait eu sa place dans ce set, le deal a été parfait ce soir-là : le public a donné le sourire aux anglais et ces derniers nous ont procuré des frissons. Merci DSHS !

 

 

La troisième édition de cet Halloween Horror Show était donc mi-figue/mi-raisins. Un groupe totalement inutile faisant tâche, un autre pas très convaincant pour cette soirée, deux autres qui ont fait de leur mieux pour faire bouger un public parisien assez coincé, un groupe prometteur qui a fait ces preuves ce soir et un groupe parfait de A à Z. On peut donc retenir les deux shows de Branson Hollis et de Devil Sold His Soul qui ont transcendé cette fin de soirée avec puissance, classe et humilité !

 

Crédit photos : Mathieu Ezan

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife