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HALESTORM @ Le Trabendo (30/04/14)

Pour la dernière étape du “European Spring Tour 2014”, le quatuor américain hard rock est de passage dans la capitale en tête d’affiche, quelques mois après avoir ouvert pour Alter Bridge au Zénith De Paris. Cette fois-ci, c’est dans la petite salle d’à côté et cette dernière affiche sold out depuis bien des mois.

19h30, la première des deux premières parties, THE SMOKING HEARTS débarque sur la petite scène du Trabendo pour livrer un set qui ne laissera personne de marbre. Contrairement à Halestorm, le quintette originaire de Londres proposera un style alliant rock n’roll, punk et hardcore pour un résultat ultra énergique à souhait ! Tout au long du set, qui passe à grande vitesse le frontman tatoué Ben ne cessera d’haranguer, communiquer en français (“Où est la bibliothèque ?”) et s’amuser avec la foule, qui le lui rendra bien, notamment en reprenant les vocals gang de certains morceaux ! Pour son premier concert français, The Smoking Hearts s’en sort haut la main et il faut dire que la recette plait : des morceaux courts et rapide (punk oblige !), un groove rock n’roll, des musiciens heureux sur une scène, qui, avouons-le, est bien trop petit pour contenir toute cette énergie ! Si vous aimez The Ghost Of A Thousand et autres Devil In Me, vous allez adorer le dernier album “Victory!” paru en 2013 !

 

 

Si The Smoking Hearts réussit à foutre une putain d’ambiance devant une audience “grand public”, comme en témoignent de nombreuses familles venues avec femmes et enfants, c’est très loin d’être le cas pour DAYSHELL. Les américains emmenés par Shayley Dayshell Bourget, casquette à l’envers sur le crâne, qui a fondé ce projet après avoir quitté Of Mice & Men en 2012, lorgneront du Deftones pour pauvre, avec un mélange chant clair et scream, le tout sans le charisme de Chino Moreno. Au bout de quarante minutes de set, le quatuor disparait sans vraiment avoir convaincu l’audience. Ce sera pour la prochaine !

 

 

Il s’en est passé des choses dans la carrière d’HALESTORM au cours de ces dernières années, avec notamment une nomination aux Grammys en 2013 pour la meilleure performance hard rock/heavy metal, permettant à la formation de se faire connaitre dans le monde entier. Ce soir, c’est la troisième date parisienne depuis le Nouveau Casino en 2012, sans un nouvel album à défendre. Mais le public parisien n’en tiendra pas rigueur. Le set sera quasiment consacré au dernier opus, “The Strange Case Of…” avec les incontournables “Love Bites (So Do I)”, “I Miss The Misery”, “Freak Like Me” et autres “You Call Me A Bitch Like It’s A Bad Thing” ou encore le bonus de l’édition deluxe, “Don’t Know How To Stop”. Evidemment, le premier disque éponyme “Halestorm” (2009) ne sera pas en reste, au grand plaisir des fans de la première heure (“It’s Not You”, “Dirty Work”, “Familiar Taste Of Poison”). Et ce n’est pas tout, puisque Halestorm nous offrira également quelques reprises à la sauce hard rock dont celles de “Straight Through The Heart” de Dio, en passant par “Gold Dust Woman” de Feedwood Mac ou encore “Dissident Aggressor” de Judas Priest. Musicalement, il est regrettable que le son de la batterie recouvre les autres instruments et le chant de Lzzy, moins distincts. Mais ce n’est pas cela qui va arrêter le public dont la plupart des personnes n’ont d’yeux que pour la frontwoman plus que les autres membres. Cela amusera d’ailleurs Arejay Hale, Joe Hottinger et Josh Smith qui feront répéter leur propre prénom, remarquant que seul les “Lzzy! Lzzy!” sont scandés avec ferveur par la foule. Rien à dire sur la performance même, la puissance vocale de Lzzy, bien que marquée par la fatigue de fin de tournée, est toujours présente, alors que son frère, fidèle à lui-même, fera le pitre derrière son kit. On ne compte même plus le nombre de lancer et de rattrapages de baguettes… Joe et Josh sont plutôt concentrés dans leurs prestations et tous affichent une belle complicité. Alors que l’audience se fatigue légèrement en cours de set (c’est fatiguant de reprendre les paroles par coeur et de sauter !), l’habituel solo de batterie d’Arejay motive à nouveau les troupes et surprise, le frangin de Lzzy et futur marié, propose une nouvelle version de sa démonstration, plus variée (avec un bandeau recouvrant les yeux, uniquement avec ses mains à la Bonham, saute depuis son siège…) Même s’il joue la carte du “rock show” à fond, son “Je t’aime Paris” finit par mettre tout le monde d’accord ! Entre deux morceaux, Lzzy -que nous avions rencontré lors du dernier passage parisien– évoquera son parcours au sein d’Halestorm, qui a commencé alors qu’elle n’avait que treize ans, avant de se mettre aux claviers pour interpréter la ballade émotive “Break In”, illuminée de mille feux par les portables du Trabendo. Plus tard, elle parlera aussi de l’amour, mais aussi sur le fait d’être une fille dans le milieu rock, avant de dédier “Daughters Of Darkness” aux ladies. Alors que les baguettes géantes n’étaient pas de sortie lors du solo de batterie, c’est finalement sur “I Get Off” qu’Arejay les sortira. 22h37, il est déjà l’heure du rappel. L’occasion d’entendre trois titres et surprise, il y a un nouveau morceau ! L’énergique “Mayhem”, dans la continuité de ce que sait faire Halestorm, promet de belles choses pour le troisième et nouvel opus ! Vient ensuite “un titre qu’on entend trop”, il s’agit évidemment de la reprise fort réussie de “Get Lucky” des Daft Punk sous testostérone, avant la fin en apothéose sur “Here’s To Us” tombant à point nommé, précédé d’un dernier discours et d’énième remerciements. Heureusement pour Lzzy, le dernier morceau déroule car sa voix commençait à la lâcher. “On vous aime Paris, merci !” dira-t-elle avant de quitter la scène.

 

 

Une vraie communion entre Halestorm et son public durant 1h30 de rock n’roll burné malgré quelques problèmes de son et la fatigue apparente des musiciens. Mais Lzzy et sa bande ont promis de vite revenir à Paris avec un nouvel album, une ville qu’ils apprécient tout particulièrement comme l’a souligné la chanteuse à maintes reprises. Il y a fort à parier que ce sera la dernière fois où l’on verra Halestorm dans une salle à taille humaine.

Setlist :

I Miss The Misery
Love Bites (So Do I)
It’s Not You
Freak Like Me
Straight Through The Heart
You Call Me A Bitch Like It’s A Bad Thing
Dirty Work
Don’t Know How To Stop
Rock Show
Gold Dust Woman
Break In
Familiar Taste Of Poison
Dissident Aggressor
Mz. Hyde
Daughters Of Darkness
I Get Off
—-
Mayhem
Get Lucky
Here’s To Us

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife