Reports

GLEN HANSARD @ La Cigale (29/09/15)

En ce mardi 29 septembre 2015, la folk et le rock irlandais étaient à l’honneur dans la jolie Cigale du Boulevard De Rochechouart. Glen Hansard, songwriter oscarisé, nous a fait l’honneur d’y débuter sa nouvelle tournée. Accompagné de ses neuf musiciens, il est venu présenter son nouvel effort, “Didn’t He Ramble”.

Pour commencer, un autre Irlandais a la lourde tâche de divertir le public le temps de quelques morceaux. Dès 19h30, nous avons le plaisir de découvrir MARK GEARY. Accompagné de sa guitare et de sa choriste, il jouera huits morceaux folk rock pendant une trentaine de minutes. Il semble à l’aise, heureux d’être là. Entre chaque chanson, le musicien n’hésitera pas à raconter des petites anecdotes, à plaisanter avec l’audience. Mais juste avant la fin de son set, une annonce va bouleverser le public. Ce dernier confie avoir perdu sa maman il y a quelques jours et veut lui dédier le titre suivant. En guise de soutien, il sera longuement applaudi. À la fin, Mark ne pourra s’empêcher de pleurer. Nous étions sûrement nombreux à secrètement vouloir monter sur scène pour juste le prendre dans les bras. À peine ses émotions reprises qu’il décidera de jouer une dernière chanson même pas encore finie. Touchant, pro jusqu’au bout. Mark Geary aura marqué les esprits.

 

 

 

20h30, les nombreux musiciens prennent place discrètement. Il y a non seulement une pianiste (qui a un piano à queue et des synthés), un bassiste (qui jouera aussi de la contrebasse), un guitariste, un batteur mais aussi une section cuivre et une section corde. GLEN HANSARD fait son entrée parmi eux, tout en modestie. On notera la grande sobriété de la scène et du light show. Quelques projecteurs placés par ci par là aideront à créer une ambiance chaleureuse, douce. Dès que les premières notes de “Philander” résonnent, l’émotion monte d’un cran. On sent que les fans sont présents. Ses compatriotes anglo saxons semblent venus en masse, car la langue de Shakespeare résonnait un peu partout dans La Cigale avant le début du show. Le songwriter enchaînera les premiers morceaux sans trop s’adresser à la foule. Ensuite on ne l’arrêtera plus. Glen aime plaisanter et raconter le pourquoi de ses chansons et c’est très plaisant. Par exemple, il racontera que “My Little Ruin”, composition tirée du film “Les Diaboliques” et extrait de son nouvel effort, a été écrite pour l’un de ses amis très talentueux, qui a tout pour lui mais qui finit toujours par tout faire foirer.

Cette ambiance plutôt conviviale va vite se transformer le temps de la grandiose “When Your Mind’s Made Up”. Cette piste a mis l’audience en transe, voir en larmes. C’est l’un de ce très rares moments qui vous emporte et l’envie de crier “Amen” ou “Alléluia” vous prend presque. Glen Hansard semble habité par chaque chanson tellement il les porte loin. Qu’il soit avec tout son groupe comme sur “Bird Of Sorrow” ou bien seul en scène comme sur “Leave”, sa voix possède une telle force, une telle puissance qui prend aux tripes. La phrase entendue dans le premier film dans lequel il a joué, “The Commitments” (1991), prend toute son ampleur: “C’est la seule musique qui te prend par les couilles et qui t’soulève au-dessus d’la merde”. Le chanteur va ensuite nous confier que cette soirée est un peu spéciale. C’est le premier concert de sa nouvelle tournée. C’est la première fois qu’il joue en public avec cette nouvelle formation. Cela s’en ressent par moment. On est loin des show hyper calibrés et sans âme de certains artistes américains. A plusieurs reprises, on a vraiment l’impression que les musiciens improvisent. Glen semble proche d’eux et ira souvent leur murmurer des choses à l’oreille, voir plaisanter avec eux. Il sera ravi de laisser sa place à Curtis Fowlkes le temps de “Wedding Ring”. Le tromboniste s’en sort plutôt bien et sera longuement applaudi. Si le nouvel album est à l’honneur, la setlist comporte des titres plus anciens, mais également des reprises de son groupe The Frames et des chansons extraites de la bande originale du film “Once” que Glen a entièrement composé.

 

 

Lors du rappel, le morceau phare, “Falling Slowly”, qui lui a valu un Oscar, sera interprété. L’audience, touchée, chantera tout le morceau avec lui. Enfin, le set sera conclus par la reprise d’une ballade irlandaise que Glen Hansard a l’habitude de jouer avec The Frames, “The Auld Triangle”. Chacun aura le droit de chanter son petit couplet, même le technicien de Glen, Simon, que l’on a pu voir tout le long du show lui apporter des guitares, aura sa petite phrase. Le temps d’un instant, La Cigale a pris des vrais allures de pub irlandais. Ce dernier instant fut tellement joyeux et festif qu’en quittant les lieux, toute l’assemblée avait le sourire.

 

 

Ce soir, Glen Hansard nous a offert un magnifique cocktail de sensations. Ce fut un réel plaisir de se laisser envahir durant ces deux heures par sa musique puissante riche en émotions.  

Setlist :

Philander
Just To Be The One
Winning Streak
My Little Ruin
When Your Mind’s Made Up
Bird Of Sorrow
Leave
Revelate
Astral Weeks
Come Away To The Water
Paying My Way
High Hope
Talking With The Wolves
Lowly Deserter
Wedding Ring
Her Mercy
—-
Falling Slowly
It Beats Me
930 / White Sulfur
Say It To Me Now
Gold
The Auld Triangle