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FOO FIGHTERS @ AccorHotels Arena (03/07/17)

Quand Foo Fighters passe à Paris, il vaut mieux sauter sur l’occasion sous peine d’avoir pris dix ans et quelques cheveux blancs lors de son prochain passage. En dehors de Rock En Seine six ans plus tôt, le dernier concert parisien des Américains remonte à un Zénith en 2006. Ainsi, c’est sans surprise que quand la bande de Dave Grohl a finalement reprogrammé en juillet son concert prévu en novembre 2015, annulé en raison des attentats de Paris, l’AccorHotels Arena a rapidement affiché complet. Au programme, un retour sur vingt-deux ans de carrière et des teasers du prochain album, “Concrete And Gold”, prévu pour le 15 septembre.

Pour son retour tant attendu, Foo Fighters envoie du lourd d’entrée de jeu puisque c’est le groupe de stoner RED FANG qui ouvre les hostilités. La bande d’Américains hirsutes de l’Oregon empile les riffs lourds et hargneux, s’autorisant des digressions instrumentales plus planantes comme sur “The Smell Of The Sound”. Le chant clair du bassiste Aaron Beam est remplacé sur certains morceaux par celui, plus rocailleux, du guitariste Bryan Giles. Il faut un moment à la foule pour commencer à pogoter, mais le plus accessible et rentre dedans “Cut It Short”, suivi du plus connu “Prehistoric Dog” réveillent tout le monde.

À 21h, alors que l’arène pleine à craquer transforme son impatience en ola, la salle est plongée dans l’obscurité. Pas d’introduction grandiose, Dave Grohl débarque sur scène en toute tranquillité, avec pour seule compagnie sa mythique Gibson bleue. Pour s’excuser d’avoir mis si longtemps à revenir, le leader promet des tubes sur lesquels tout le monde va chanter, mais aussi des morceaux encore jamais joués. Départ à la case tube, puisqu’avec sa puissante voix rauque, il commence “Time Like These” en solo, avant d’être rejoint à mi-morceau par l’intégralité de FOO FIGHTERS. “All My Life” / “Learn To Fly” / “Something From Nothing” / “The Pretender”, plus rien ne semble arrêter la formation américaine qui enchaîne les classiques sans répit. L’arène entière est debout. Suite à cette déferlante de tubes, Dave Grohl présente chacun des membres et leur laisse jouer un morceau de leur choix. Après Rami Jaffee au clavier, récemment promu comme membre officiel de Foo Fighters, Nate Mendel à la basse, et les guitaristes Chris Shiflett et Pat Smear conduisant une reprise de “School’s Out”, c’est au tour du batteur Taylor Hawkins de clôturer en chantant “Cold Day In The Sun”, qu’il dédie au “meilleur frontman, musicien et pote du monde, Dave Grohl”. L’énergie solaire du batteur, cheveux au vent et sourire constamment placardé au visage, sublime son jeu surpuissant. Les autres membres sont plus discrets, légèrement camouflés par l’infaillible charisme du “mythe” Dave Grohl, malgré une cohésion évidente.

 

 

Le leader reprend les rênes pour une nouvelle tornade de tubes ravageurs. Après le sing along de “My Hero”, le groupe tient sa promesse et dévoile en exclusivité un morceau de son album à venir, “Concrete And Gold”. Dans la plus pure tradition Foo Fighters, “Dirty Water” commence calmement avant de s’embraser. Bavard, Dave Grohl s’amuse à parler français, calant des “C’est la vie mon chéri” à tout bout de champ et s’exclamant “putain de merde !” en apprenant que plus de la moitié de la salle assiste à son premier concert de Foo Fighters. Pas seulement une machine à riffs assourdissants, le groupe offre quelques moments de douceur. Sur l’acoustique “Skin And Bones”, Dave Grohl profite de la partie d’accordéon de Rami Jaffee pour aller jouer auprès de ses filles, installées au bord de la scène. Alors que l’arène s’illumine de lumières de portables, il dédie le dernier refrain de “Wheels” au Bataclan, une salle que Foo a foulée de nombreuses fois au début de sa carrière.

 

 

Sautant l’étape “filons en coulisses pour remonter sur scène cinq minutes plus tard” – “on fait pas ces conneries, on continue à jouer”, dixit Dave Grohl – Foo Fighters retrouve sa hargne sur un final explosif. “Best Of You” et “Everlong” déchaîne une dernière fois l’exaltation du public. Malgré le souhait de jouer toute la nuit du leader, toutes les bonnes choses ont une fin et après mille mercis et des distributions de setlists et baguettes effectuées par les enfants des membres du groupe, Foo Fighters s’éclipse. Jusqu’au métro, les “oh whao” de “Best Of You” résonne encore.

 

 

 

En 2h15 d’un show sobre et renversant, Foo Fighters rattrape facilement de longues années d’absence. Malgré son statut de surpuissant groupe culte, la bande de Dave Grohl n’a rien perdu de son authenticité et de sa passion et son répertoire explosif, enrichi par de nouveaux titres prometteurs, n’a lui rien perdu de son efficacité.

Setlist :

Time Like These
All My Life
Learn To Fly
Something From Nothing
The Pretender
Whip It/ Eruption / Keyboard Solo / Heart Of The Sunrise / School’s Out
Cold Day In The Sun
Congregation
Walk
These Days
My Hero
Dirty Water
Skin And Bones
Run
This Is Call
Arlandria
Rope
Wheels
Monkey Wrench
Best Of You
Everlong