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DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2018 – Jour 4 (18/06/18)

Alors que la fatigue commence sérieusement à se ressentir, le marathon rock/metal de la base aérienne 217 de Brétigny-Sur-Orge n’est pas totalement terminé. Vous l’aurez compris, c’est à cause de Guns N’ Roses que la troisième édition du Download français est prolongée. Alors que depuis le vendredi les groupes sont répartis en quatre scènes, ces derniers ne se partageront que deux scènes (sans compter la Firefly Stage du camping) !

THE G (Warbird Stage) – En ce premier concert de ce dernier jour, c’est le duo rock composé de jeunes frères, tout droit venu de l’Ile de Beauté qui se charge de lancer les festivités sous le chapiteau du festival. D’emblée, Luigi (chant/guitare) et Fiu (batterie/chant) demanderont à ce que les festivaliers exécutent un wall of death en séparant la fosse en deux, mettant déjà de l’ambiance cet après-midi !

 

 

BARONESS (Main Stage) – Dernier jour, Guns N’Roses oblige, le festival est transformé et amputé d’une Main Stage, sur laquelle Baroness s’exécute et lance les hostilités. Après un Hellfest remarquable l’année précédente, Baroness est de retour sur le sol français. Cela fait très plaisir de le voir sur la plus grande scène du festival, bien que l’ambiance aurait pu être plus électrique dans un décor plus intimiste. Cependant, le groupe mérite d’être vu et entendu par le plus grand nombre. Non avare de festivals, les musiciens seront également présents la semaine d’après à la 13ème édition du Hellfest. La musique du quatuor est éclectique, planante, un brun psychédélique alternant rythme lent et rythme effréné.

 

 

Ainsi, il honore le sludge metal ainsi que le stoner en offrant une excellente, bien que très brève, prestation en puisant dans les quatre albums qui constituent le sans faute de sa discographie. La complicité qu’entretient John Dyer Baizley avec Gina Gleason fait plaisir à voir, les deux ayant la faculté de faire hurler leur six cordes comme personne. Après ce moment de qualité, il ne reste plus qu’à attendre le digne successeur de “Purple” (2015).

 

 

THE PINK SLIPS (Warbird Stage) – La faute à Axl et sa bande peut-être, mais ce n’est pas une grande foule qui vient se former à la Warbird Stage pour voir The Pink Slips. Le son n’est également pas le mieux travaillé pour une formation pop. La chanteuse donne tout ce qu’elle a, mais n’arrive pas à communiquer cette énergie. Le jour de trop, un changement de style radical, les fans devant les barrières de la Main Stage, beaucoup d’excuses qui pourrait expliquer que ce set ne soit pas aussi grisant que d’autres découvertes de ce long week-end. Le quintette a pourtant l’air rôdé, peut-être un peu trop effacé face à la jeune frontwoman qu’est Grace McKagan. Nous nous reverrons, sûrement dans de meilleures conditions !

 

 

JONATHAN DAVIS (Main Stage) – Que celui qui n’a jamais écouté Korn lors de son adolescence lève la main. On connaît tous Korn, mais c’est en solo que le leader revient fouler le sol français. Et dire que sa musique est différente de celle de Korn serait un euphémisme. En effet, Jonathan Davis étonne tant sa musique est diverse. A la fois aérienne et sombre, elle propose des sons orientales notamment sur la deuxième chanson interprétée “Final Days”, mais aussi parfois des touches électroniques. Sur scène, on retrouve Ray Luzier (Korn) à la batterie, mais également une contrebasse et un violon, instruments qui se font rares dans ce genre d’événements. Malheureusement, le son ne rend pas justice à Jonathan Davis et nous frustrera tout le long du show. Davis joue principalement des titres extraits de “Black Labyrinth“, sorti le 25 mai dernier, notamment “What It Is” qui fit office de premier single.

 

 

GRETA VAN FLEET (Warbird Stage) – Ce sera sans aucun doute la plus grande affluence de la journée pour la Warbird. Et pour cause, tous les festivaliers nostalgiques veulent assister à la prestation de Josh Kiszka (chant), Jake Kiszka (guitare), Sam Kiszka (basse) et Danny Wagner (batterie), considérés comme LA nouvelle sensation rock n’roll du moment ! Il ne s’agit pourtant que de la seconde date française du groupe, signe de la popularité grandissante du quatuor américain. N’ayant pourtant qu’un seul et unique double EP à son actif, “From The Fires“, paru l’an dernier, celui-ci sera naturellement à l’honneur dans la setlist de huit morceaux.

Si l’on a tendance à comparer la voix de Josh à celle de Robert Plant, il est vrai que cette sensation d’entendre Led Zeppelin est flagrante en live, y compris dans la gestuelle de Josh qui va avec. Tout comme aux Etoiles, on regrette cependant le manque de communication des quatre jeunes musiciens avec le public, qui se contentent d’enchainer et se concentrer sur le chant et leurs instruments.

 

 

Autre bémol : le petit soucis de micro empêchant d’entendre le chant en début du hit “Highway Tune” ainsi que le solo de batterie de Danny.

Signe que la conquête hexagonale de Greta Van Fleet ne fait que commencer, le quartette sera d’ores et déjà de retour à Paris pour un concert en headliner le 26 octobre à l’Elysée Montmartre.

 

 

VOLBEAT – (Main Stage) – Avant de laisser la place à la super tête d’affiche du week-end, les Danois ont su réchauffer davantage encore la foule déjà bien regroupée aux pieds de la scène principale. Bien que le dernier album “Seal The Deal & Let’s Boogie” (2016) n’ai pas fait l’unanimité, c’est sur ce dernier que le quatuor s’appuie lors de ce set. “The Devil’s Bleeding Crown” démarrant, la suite de la prestation est plutôt une agréable surprise. Les nouveaux titres sont appréciables en live et l’apparition de quelques valeurs sûres rend le live moins redondant  avec “Sad Man’s Tongue”, “Dead But Rising” ou encore “Lola Montez”. C’est au bout d’une belle heure, sous un soleil de plomb, que les quatre quittent la scène sous de vifs applaudissements.

 

 

SEETHER (Warbird Stage) – Actuellement en tournée avec Nickelback, c’est tout seul et comme un grand que Seether se présente sur la Wardbird Stage. A l’instar de “Poison The Parish” (2017), le dernier album, on démarre tout en puissance avec “Stoke The Fire”. Même lors d’un festival et ayant la lourde tâche de jouer juste avant le groupe le plus attendu, les Sud Africains peuvent compter sur leur fan base plus que réceptive pour les soutenir. A son habitude, Shaun Morgan est souriant et communique avec son public. Le trio, accompagné pour cette tournée de Corey Lowery, joue les chansons phares telles que “Gasoline” et “Broken”, mais aussi les nouveaux morceaux comme “Betray And Degrade” ou “Let You Down”.

 

 

GUNS N’ ROSES (Main Stage) – Vous pensiez avoir vu l’intro la plus longue ? C’était avant la tournée 2018 de Guns N’Roses. A chaque coup de feu et mouvements de ce char exposé sur le grand écran, la foule crie, hurle, les cornes se dessinent mais en vain. Après avoir perdu patience trois ou quatre fois en quinze minutes, les géants de GnR prennent finalement possession de la Main Stage sur laquelle s’est annexée une avancée.

Alors la première question qui se pose est : est-ce que le groupe avec plus de trente ans à son actif et avec tous leurs excès (oui, Slash, c’est de toi dont nous faisons référence), arriveront-ils à combler nos attentes en plus de trois heures de show ? Certains diront qu’ils ont perdu de leur superbe, d’autres en ressortiront des étoiles pleins les yeux, ce qui est sûr c’est qu’ils savent encore assurer un show, et encore mieux, un show de trois heures, et ce n’est pas donné à tout le monde.

Guns N’ Roses, c’est un lot de tubes et de classiques. Entre “Welcome To The Jungle”, “November Rain” et “Sweet Child O’Mine”, les paroles sont sur toutes les lèvres, ça danse, ça chante, ça headbang. Bref, le public semble conquis. Certaines reprises sont également jouées telles que la fameuse “Knockin’ On Heaven’s Door”, mais aussi “Black Hole Sun” de Soundgarden ou encore “Speak Softly Love”, la légendaire B.O. du “Parrain”, simplement mais magnifiquement interprétée par Slash à la guitare.

Même si la communication entre les membres n’est pas son point fort, Guns N’ Roses sait au moins interagir avec son audience, pour le plus grand plaisir des fans du premier rang.

Après trois heures de set qui sembleraient s’être finalement écoulées en un claquement de cymbales, la bande d’Axl Rose se retire sur “You Know My Name”, en hommage à Chris Cornell. Sans nul doute, Guns N’ Roses est un groupe de légende et sait encore le prouver.

Mission accomplie pour cette troisième édition du Download Festival France : le line up rock/metal, toujours aussi mainstream qu’en 2017, a tenu toutes ses promesses. Pour un bilan plus détaillé ça se passe ici.

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife