DIIV @ Le Trabendo (27/09/16)

Quatre mois après avoir rempli La Flèche d’Or, les Américains gâtent à nouveau leurs fans français avec un concert presque complet au Trabendo. Après tous les problèmes rencontrés depuis la sortie de “Oshin” (2012), qui avaient entraîné notamment des annulations de tournées, le groupe semble aujourd’hui avoir retrouvé toute sa forme.

Pas de première partie à proprement parler, mais un DJ set le temps que la salle se remplisse. A 20h30 précise, Zachary Cole Smith et sa troupe arrivent sur scène dans leurs vêtements trop larges, les casquettes vissées sur le crâne et le sourire aux lèvres. Des sourires qui seront partagés par toute l’assemblée tout au long de la soirée à partir du moment où les New-Yorkais lancent les premiers accords de “(Druun Pt. II)” et enchaînent sur “Is the Is Are”, tiré de l’excellent album éponyme sorti cette année. Le ton est donné dès les premières minutes : le concert sera dense et généreux, reprenant presque la totalité de la discographie des Américains.

D’humeur bavarde, Zach Smith prend souvent la parole pour remercier le public parisien, demander à ce dernier ce qu’il veut entendre ou pour discourir sur des sujets comme les méfaits de la drogue ou la politique actuelle de son pays. Rythmant la performance de la première à la dernière seconde, des vidéos illustrent la vie que mènent les Américains quand ils ne sont pas en tournée. Du pot de lentilles filmé amoureusement aux rues de New York, en passant par la discographie de Nirvana aux diverses répétitions et soirées où on peut reconnaître l’ancien batteur de la bande, Colby Hewitt, et Sky Ferreira, la plongée dans l’univers de la famille DIIV est inévitable.

Les images défilent tandis que les cinq musiciens se démènent avec leurs instruments, inépuisables et désireux de partager le moment avec une assemblée tout acquise à leur musique teintée des rêveries du shoegaze et de la vigueur du post punk. Pogos et slams sont d’ailleurs ininterrompus en fosse. La tension contenue dans des morceaux comme “Mire (Grant’s Song)” et “Incarnate Devil” prend sur scène une dimension réellement cathartique, sensation que l’on retrouve tout autant dans les compositions légères et rayonnantes que sont entre autres “Follow”, “How Long Have You Known” ou la bien nommée “Dopamine”.

Après l’enchaînement épique de “Dust” et “Doused”, la formation quitte la scène une première fois sous les applaudissements de l’auditoire qui en reprendrait bien. Le rappel met “Oshin” à l’honneur, avec “Human” et “Wait” que Smith et ses acolytes interprètent avec toutes leurs dernières forces.

Avec près d’1h45 de jeu, la formation américaine aura livré une performance intense et maîtrisée qui n’a laissé personne indifférent. A revivre dès que possible !

Setlist :

(Druun Part II)
Is The Is Are
Under The Sun
Follow
Out Of Mind
How Long Have You Known
Dopamine
Sometime
Oshin (Subsume)
Incarnate Devil
Bent (Roi’s Song)
Mire (Grant’s Song)
Yr Not Far
Healthy Moon
Take Your Time
Past Lives
Loose Ends
Waste Of Breath
Dust
Doused
—-
Human
Wait