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DAUGHTER @ Le Trianon (17/10/16)

Dix mois après la sortie de “Not To Disappear” et leur passage à La Gaité Lyrique, les Anglais de Daughter ont fait les choses à la hauteur de leur succès en se produisant dans un Trianon bien rempli.

A 19h45, DAN CROLL et ses deux musiciens à la guitare et aux claviers s’installent sur leurs chaises. Pendant une demie heure, ils livrent un set énergique et agréable malgré leur position statique. Loin d’être un illustre inconnu, le multi instrumentiste anglais est déjà l’auteur d’un album, “Sweet Disarray” (2014), et a accompagné certains gros noms internationaux dans leurs tournées, dont Bastille et Imagine Dragons. Sa musique, sorte de folk semi acoustique gonflée par des couches électroniques, n’a aucun mal à séduire l’audience qui profite certainement de ce moment tout positif, avant d’être plongée dans l’univers mélancolique de la tête d’affiche.

 

 

Il est presque 21h quand la scène du Trianon est enfin prête à accueillir DAUGHTER. Devant cinq rideaux blancs tendus sobrement dans le fond du plateau, les quatre musiciens – dont un membre additionnel – prennent place, sans que l’un soit mis plus en avant que l’autre. Mais il va sans dire qu’Elena Tonra concentrera tous les regards du début à la fin, tant la pureté de sa voix est encore plus saisissante en live. “New Ways” ouvre le set et promet une performance frôlant la perfection que confirme la suite : le côté post rock de la formation qu’on retrouve dans “How” ou encore “Tomorrow” prend sur scène toute son ampleur, et les morceaux les plus touchants comme “Love” et “Shallows” gardent dans le direct toute leur beauté.

 

 

La symbiose entre le trio et son public opère instantanément, lien qui se ressent tant dans les applaudissements appuyés de l’assemblée que dans le silence absolu qui règne lors de l’exécution des morceaux. C’est notamment ce respect pendant l’écoute qui permet d’apprécier des moments d’une rare intensité, à l’image des derniers instants de “Smother” où la voix d’Elena se perd dans un murmure. L’enthousiasme spontané de l’audience semble d’ailleurs amuser la chanteuse, comme à la fin de “Candles” où on la voit sourire en regardant timidement la foule, tandis qu’elle attend les applaudissements qui ne manquent évidemment pas à l’appel.

 

 

Les titres s’enchaînent, mettant à l’honneur le dernier album et quelques grands succès du groupe issus des EP et de “If You Leave” (2013), comme “Youth” que tout le monde reprend au mot près. Après plus d’une heure et demi de jeu, Igor Haefeli annonce l’inévitable “mauvaise nouvelle” : le rappel plutôt généreux avec trois titres finit par arriver, et on profite particulièrement de l’envoûtante et rarement jouée “Medicine”.

 

 

Le temps d’une soirée, la salle s’est transformée en un petit écrin pour la musique délicate et émotionnellement troublante du groupe anglais. Mais comme toujours avec Daughter, nous quittons les lieux de leur passage loin de la dépression, habités par une profonde sensation de réconfort et d’apaisement.

Setlist :

New Ways
Numbers
Alone / With You
How
Tomorrow
Winter
Doing The Right Thing
Mothers
Love
No Care
To Belong
Human
Youth
Smother
Shallows
—-
Candles
Medicine
Fossa

Gabrielle de Saint Leger
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