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CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! @ Divan Du Monde (25/10/15)

Dimanche 25 octobre, les canapés du Divan Du Monde ont été les hôtes d’une réception très attendue. Le public parisien était en effet convié par Chunk! No, Captain Chunk!, The Earl Grey, The Great Divide et Nasty Toaster à un festin 100% labellisé français. Un ré-gal.

NASTY TOASTER débute à 19h30 tapante devant cette salle qui commence tout juste à se remplir. Mais ce groupe plein d’ambition, bien décidé à réveiller les Parisiens, voit très vite ses espoirs défait. L’un des guitaristes connaît des soucis techniques qui l’oblige à s’arrêter pendant plus d’une piste. Malgré tout, le combo ne marche pas sur des oeufs, et fait un speech plus tôt que prévu afin de combler le temps autant qu’il peut. Ni vu, ni connu, c’est reparti pour un show vitaminé à deux guitares. Les musiciens sont très pros et ont l’air à l’aise sur cette scène, alors même qu’il s’agit de leur troisième date à Paris. Le chanteur cherche le public, le remue, sollicite les premiers rangs, allant même jusqu’à susciter la surprise d’une jeune fille au visage de laquelle il crie ses paroles. Entre eux, ils ne manquent pas de faire preuve de complicité : bisous, câlins, tapes sur les fesses, faux coups de pistolets. Les Normands sont indéniablement taillés pour la scène, et offrent une mise en bouche formidable à une audience qui semble réceptive, compte tenu de l’ampleur des pogos, mais aussi des applaudissements à chaque break, en plus des fins de chansons. Mais si les gens sautent comme des tartines au rythme des Toaster, le petit-déjeuner est terminé.

 

 

Le brunch, ou l’encas, sera assuré par THE GREAT DIVIDE, bonne division entre deux repas. Alors que nous digérons tout juste le premier service, la formation nous offre une prestation anti-fatigue. Malgré un micro pas assez fort, les garçons sont un délice de vitalité, de vraies piles électriques. Ils font chanter l’assemblée, qui saute et tape du poing. Mais il n’y a pas de recette magique à cela. Le frontman Seb n’hésite pas à mettre les deux pieds dans le plat : “Ca va les gens en haut ? Ca va les gens en bas ? Bon, 1-0 pour le bas, on refera ça après !”. Après un instant a cappella avec le public, quelqu’un souhaite pimenter la soirée : “A poil !”, mais cela ne prend pas “Haha trop nul. Bon, sinon, en bas, vous êtes chauds ? En haut, vous êtes chauds ? En bas 2, en haut 0 !”. Mais après un bon repas, il faut faire de l’exercice. “Tout le monde s’assoit comme moi ! En haut, si vous ne vous asseyez pas, vous allez prendre 3 à 0 ! Bon, voilà, en fait on reste assis jusque la fin du concert”, tout le monde saute, et danse. Enfin, le sport fait, il est temps de se dire adieu, tout comme au guitariste Clément qui, après trois années passées au sein du quintette, joue ce soir son dernier concert.

 

 

Mais des adieux ne se font jamais sans un pot de départ. Pour se faire, le combo au nom de thé, se charge de l’apéritif. Dès les premières notes, la salle tape des mains et Alexandre Ragon (chant) se met à danser et, se penchant vers les premiers rangs, demande à des fans le nom de son groupe. Après plusieurs tentatives timides, un fan finit par crier “THE EARL GREY !”. La commande est passée, et l’hôte continue “Apparemment, on manque d’eau sur scène, mais je ne suis pas mécontent, il va falloir boire de la bière !” avant d’ajouter “On est dimanche, c’est les vacances. Est-ce qu’on va s’enjailler sur un put*in de son ?” et de lancer le célèbre “We Are Young”, avec un featuring de Chunk!. L’ambiance est folle, l’auditoire reprend en choeur les paroles, ce qui semble émouvoir la bande.

 

 

“Merci, c’est un truc de ouf. Vous êtes vraiment lourds !”, avant de plaisanter de nouveau “Attendez, je vérifie la chanson suivante, je ne connais pas la setlist… Bon ça va ! Ce soir, c’est hyper important pour nous. Ca fait des années que Chunk! et nous avons commencé, puis au Divan Du Monde, plein de monde… J’ai fait une rime en “monde” ! Allez, on va essayer de rocker un peu tout ça !”. Puis de lancer “Stay”, avant de discuter de nouveau “J’ai voulu faire le malin avec cette veste… L’enlever ? Non ! OK, mais c’est pas pour montrer mes muscles, regardez, je l’ai mis à l’envers, je n’avais plus de T-shirt blanc ! Bon, à la fin du concert, je serai au merch avec tous mes potos, donc si vous voulez boire un gros coup, c’est là-bas ! Ah, pour la tise, il y a du monde !”. Mais pour convaincre, après La Maroquinerie, il est temps d’apporter de nouvelles saveurs avec le nouvel album “Odyssey” “qui va être une autre sauce”, selon le vocaliste. “Church Of Noise” sera une réussite, qui laissera un public rassasié, mais toujours gourmand pour Chunk!. TEG ne nous a pas saoulé, bien au contraire, c’était plutôt notre tasse de thé, mais voilà le banquet final qui arrive.

 

 

Assister à un concert de CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! à Paris, c’est un peu comme savourer un plat traditionnel concocté par sa grand-mère adorée, dans la maison familiale : ça a quelque chose d’un retour aux sources, qui rend un peu nostalgique, mais toujours réussi et délicieux. Avec un cocktail introductif qui va du “I Get Around” des Beach Boys, au “Shake It Off” de Taylor Swift, il y en a pour tous les goûts. Les musiciens brisent immédiatement la glace : “Bonsoir Paris ! On veut vous voir foutre la m*rdre ! Sautez, chantez avec moi, faites du bruit”. Le Divan est bouillant, et ne chante pas de la soupe, hurlant les “Get up, get up!” de “Playing Dead” jusqu’à égosillement. Mais malgré ce que raconte ce morceau, C!NCC! n’a pas perdu son chemin, puisqu’il est ici à la maison. “On s’appelle Chunk! No, Captain Chunk! et on vient exactement d’ici ! Ce n’est pas notre première fois à Paris, mais il se peut que ce soit le meilleur public. C’est énorme !”, déclare le chanteur Bertrand Poncet, l’air rassuré de voir autant de convives dans cette salle de réception.

 

 

Peut-être même au-delà de ses espérances : “Vous venez de Belgique ?! Wow !”. Après avoir joué “Taking Chances”, il s’exclamera de nouveau “Paris, vous êtes magnifiques !”. Il arrive que des familles aient un hymne, ou une chanson culte, et avec Chunk!, c’est la reprise du “All Star” de Smash Mouth, dont chaque ligne sera entonnée sans faute par tout le Divan Du Monde. La fosse est un pit géant, les pogos éclatent ça et là, et face à tant d’agitation, le frontman s’arrête : “Interlude. Ca vous dérange ?”, avant qu’une petite musique se fasse entendre, et lui déclenche un déhanchement qui amusera l’audience. Le digestif passé, le combo nous joue une piste du dernier album “Get Lost, Find Yourself“, avant de remercier les groupes. Puis, voyant approcher la fin de cette copieuse soirée, demandent un dernier effort sur “I Am Nothing Like You” et “The Other Line” qui seront les derniers morceaux avant de quitter la table. Le rappel consistera en une grande réunion de famille sur scène lors de “Restart”, puis “In Friends We Trust”, avant de terminer sur l’incontournable photo de famille.

 

 

Au final, si les Français ont une excellente réputation en gastronomie, nous pourrions dire que la métaphore est adéquate pour parler de ce concert. Ces quatre formations ont su démontrer le potentiel et le talent de la scène musicale nationale, présentée sur un plateau d’argent. Tout le monde en est ressorti plus que rassasié, et comme disent les gens du Sud : “Gavage” !