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CAGE THE ELEPHANT @ Le Trabendo (24/10/17)

Après un concert électrique à l’Alhambra la semaine passée et deux premières dates en ouverture des Rolling Stones dans la nouvelle U Arena, Cage The Elephant s’arrête à La Villette pour un show acoustique au Trabendo, célébrant les sonorités organiques de son dernier album intitulé “Unpeeled”. Jolie pause douceur au milieu de ce planning bien chargé.

Si la soirée commence avec du retard, la patience de l’audience n’en sera que doublement récompensée. Arrivée dans la salle, cette dernière découvre la scène du Trabendo, décorée pour l’occasion de grandes lampes fleuries et autres détails botaniques résultant en un ensemble poétique, à l’image du concert à venir. En effet, vers 20h40, la bande du Tennessee, accompagnée par une section cordes, fait son entrée devant une salle enthousiaste et quasiment sold out. Sous les acclamations du public, le sextette débute ce set avec “How Are You True”, ballade tirée de son quatrième album “Tell Me I’m Pretty” (2015), ayant remporté pas moins qu’un Grammy Award. Si la soirée commence en douceur, la chanson suivante démontrera que les performances live de Cage The Elephant regorgent toujours d’une énergie débordante, qu’elles soient acoustiques ou non : pour cause, “Ain’t No Rest For The Wicked”, titre le plus célèbre, viendra électrifier la foule de son groove, le frontman Matt Shultz quittant son siège pour s’approprier la scène de ses mouvements endiablés, reprenant ses habitudes.

 

 

Si le contexte d’un show acoustique peut être quelque peu intimidant, le public parisien saura se montrer réceptif et reprendra en choeur les morceaux de la formation, aussi bien classiques que récents, car la setlist est à ravir : du premier album éponyme au dernier effort paru, la discographie de Cage The Elephant est servie sur un plateau d’argent. La fougue de “Take It Or Leave It” vient se mêler à la mélancolie de “Too Late To Say Goodbye”, lorsque “Cold Cold Cold”, agitant frénétiquement la foule, se voit rattrapée quelques minutes plus tard par la délicatesse de “Telescope”. La prestation est calibrée, harmonieuse, et lorsque quelques couacs de cordes s’invitent, l’erreur est prise avec humour. Sur scène, la jovialité est de mise entre les membres, à l’écoute des uns et des autres. A l’issue de “Sweetie Little Jean”, la bande de Nashville annonce un entracte et pose ses instruments : surprise, le concert sera alors découpé en deux sets de durée équivalente, laissant à la fois au groupe et à l’audience l’opportunité de faire un break.

 

 

Vingt minutes plus tard, le sextette réapparait devant un auditorium ponctuel, et cette fois-ci encore plus démonstratif. Les premières notes de “Back Against The Wall” déclenchent les acclamations dans la fosse, qui n’hésitera pas à sauter au refrain, mené par un frontman toujours aussi charismatique peu importe la situation. L’ambiance, devenue bouillonnante, ne redescendra pas de si tôt puisque le combo endiablé “Aberdeen” / “Cry Baby” viendra surchauffer le Trabendo. Ce show acoustique sera également l’occasion d’entendre des reprises de “Unpeeled” (“Instant Crush” de Daft Punk ou encore “Whole Wide World” de Wreckless Eric), très efficaces en live.

 

 

Malgré la longueur de la setlist proposée, Cage The Elephant prend le temps. Le temps de communiquer, partager, se connecter à son auditoire. Entre anecdotes et regards ciblés vers les fans des premiers rangs, de la bienveillance profonde se dégage de la bande. Combinez ceci à des morceaux acoustiques, et l’émotion est au rendez-vous. A l’issue de “Come A Little Closer”, clôturant le set, le frontman revient quelques minutes plus tard pour un rappel avec “Right Before My Eyes”, cette fois-ci seul avec sa guitare. Prolongeant cette atmosphère intimiste, il s’exprime sur plusieurs sujets entre deux morceaux, notamment sur sa gratitude quant au cadeau qu’il a reçu avant le show : une jar remplie de petits mots de fans. Le geste sera retourné à la salle, puisque Matt Shultz offrira de son côté un titre inédit, écouté avec attention par l’auditorium. Une soirée chaleureuse s’achevant sur un brin de générosité, et qui n’aura sûrement laissé personne insensible.

 

 

Même la configuration acoustique de la soirée n’aura pas ébranlé la force de Cage The Elephant, véritable bête de scène qu’importe les situations. Si l’énergie était ce soir plus sobre, elle n’en était pas moins communicative. Une nouvelle facette du groupe s’est montrée au grand jour, figurant comme une raison de plus pour continuer à suivre de près la bande, qui, en plus de ne jamais décevoir, promet d’avoir encore beaucoup à offrir.

Setlist :

How Are You True
Ain’t No Rest For The Wicked
Spiderhead
Take It Or Leave It
Punching Bag
Too Late To Say Goodbye
Instant Crush
Cold Cold Cold
Telescope
Sweetie Little Jean
—-
Back Against The Wall
Aberdeen
Cry Baby
Whole Wide World
Rubber Ball
Trouble
Golden Brown
Cigarette Daydreams
Shake Me Down
Come A Little Closer
—-
Right Before My Eyes
Unknown